Mes yeux s'ouvrent lentement, mes paupières étant encore très lourdes par la dose de drogue qu'on m'a mise dans ma nourriture plus tôt. Ma tête me fait extrêmement mal. J'essaye de bouger ma main, mais cette dernière est accrochée dans mon dos, ainsi que sa jumelle. Une certaine sensation d'inconfort se forme en moi, trouvant ma position dérangeante. J'ouvre entièrement les yeux, sentant par la suite quelque chose de glacée collée à ma joue droite. J'essaye tant bien que mal de me relever, mais des courbatures se manifestent dans tout mon corps. Je me mets en position assise, croisant les jambes en tailleur. Un soulagement se fait dans mon esprit, n'ayant pas les jambes ligotées aussi. Mais avoir les mains dans le dos, c'est vraiment horrible.
Je regarde autour de moi. Une salle vide, avec moi dedans. Cette dernière est assez grande, ne pouvant pas contenir plus de vingt personnes. Néanmoins, je suis seule dans cette pièce. Même pas un meuble, pas un lit. Les murs sont d'une couleur sombre, contrastant avec le sol blanc. Je n'entends aucun bruit, comme si ma cellule était isolée du monde. Je ne peux rien observée, rien n'est intéressant dans cet endroit.
J'attends. Je ne sais pas vraiment qu'est-ce que j'attends, mais j'attends. Rien ne se passe. Je m'ennuie, encore plus que dans ma chambre où j'étais. Je veux sortir d'ici. J'essaye de tirer sur les ligaments qui retiennent mes mains prisonnières, mais rien. Ma force s'étant volatilisée. Puis, des images d'avant mon sommeil me revient en mémoire. Le surveillant qui me dit explicitement qu'ils sont au courant par rapport à ma vraie identité. La drogue qui était dans ma nourriture. Ces hommes en gris qui m'ont neutralisée, l'homme qui s'est jeté sur moi, avant d'être repoussé par mon attaque. Et elle.
Ma mère.
Rien que d'y penser, des frissons me parcourent le long de l'échine. A vrai dire, je ne sais pas vraiment comment je devrais me comporter envers elle. Ma mère ne m'a rien fait d'horrible. Mais elle compte m'utiliser maintenant, m'expérimenter. Comme un vulgaire objet.
Je dois la voir, demander des explications. Comment va se dérouler ma vie maintenant ? Je suis perdue, je veux juste partir, et commencer ma vie, une bonne fois pour toute. Mais pour le moment, ma liberté est inaccessible pour le moment.
Je me lève avec énormément de difficulté, ayant les mains ligotées, c'est assez compliqué de bouger librement et normalement. Avec la faiblesse qui se fait ressentir dans tous mes membres, bouger est une vraie difficulté. Néanmoins, j'y arrive, même si mon corps est très douloureux. Je suis actuellement debout, mais la pièce ne change pas vraiment de quand j'étais assise il y a quelques instants. Il n'y a même pas une fenêtre dans la chambre dans laquelle je me trouve, et encore, je ne sais même pas si c'est une chambre, il n'y a aucun mobilier. Je regarde la porte, cette dernière étant sûrement fermé à clé. Cette dernière, peint en noir, est la seule que je trouve intéressante, pour le moment.
Soudain, j'entends des pas provenir du couloir, de l'autre coté de la porte. Je m'approche dangereusement de la porte, collant mon oreille contre cette dernière, essayant de déterminer où les pas vont se diriger. J'entends des voix, mais ceux-ci crient, les voix viennent sûrement de malades mentaux. Je dois encore me trouver dans l'institut. Cette dernière étant composée d'un troisième étage, où des personnes sont internées, ces dernières étant ici car elles sont dangereuses pour les gens. Alors que j'entends toujours les bruits de pas, une voix qui semble plus près de ma chambre commence à parler :
- Salut ma jolie, dis, tu ne veux pas m'ouvrir ?
Cette voix masculine s'adresse sûrement à une femme. Mais cette dernière semble l'ignorer car il reprend, d'un ton beaucoup plus agressif :
- Salope !
Je me fige, je suis vraiment dans cet asile. Génial. Mais, les pas se rapprochent de la pièce dans laquelle je me trouve, jusqu'à ce qu'ils s'arrêtent devant le seuil de ma chambre. La personne va entrer. Je recule vivement, entendant la serrure tourner, puis la porte s'ouvre par la suite, laissant place à une femme d'âge mûre. Je recule encore, tandis qu'elle s'avance, un sourire se dessinant sur ses lèvres. Je me retrouve au milieu de la pièce, suivit d'elle, qui ferme la porte derrière sa personne.
Elle n'a pas changée depuis la dernière fois que je l'avais vue, sans compter quand je ne l'ai vue que quelques instants avant de sombrer dans le sommeil. Ses cheveux foncés n'ont pas encore pris une teinte blanche, coulant le long de son dos. Sa chevelure lisse encradre parfaitement son visage mince. Sa peau blanchâtre, comme la mienne. Ses yeux foncés qui me transpercent du regard. Je me sens comme prise au piège. Son aura menaçante écrase la mienne, m'obligeant à me soumettre à elle. Elle est vêtue d'un tailleur, fait sur mesure pour elle. La richesse ne lui manque jamais. Ses lunettes noires ornent son visage, rendant sa beauté plus empoisonnante. Elle n'a vraiment pas changée. Toujours la même.
- Quel plaisir de te revoir. Commence-t-elle, contente de retrouver ce qu'elle avait perdu.
- Le plaisir n'est pas partagé. Répondai-je sèchement.
- Toujours aussi têtue à ce que je vois. Un léger rire sort de sa bouche, me rendant beaucoup plus en colère qu'il y a quelques secondes à peine.
- Si c'est pour venir me faire chier, tu peux partir.
- C'est tentant, mais j'ai quelques projets te concernant, et tu n'auras pas d'autres choix que de t'y soumettre.
- Je préfère crever alors.
- Voyons Lyra, il ne faut pas dire de telles choses. Mais ne t'inquiète pas, je vais bien m'occuper de toi.
Un silence prend ensuite place dans la pièce. Je la regarde, toute haine coulant dans mes veines. Elle soutient mon regard, aucune de nous deux ne voulant se montrer faible envers l'autre. Elle s'approche de moi, mais ne se poste pas devant moi. Elle se place dans mon dos, puis j'entends un bruit contre le sol derrière moi. Soudainement, je sens mes mains plus légères, la corde n'attachant plus mes mains. Elle revient devant moi, mais grave une certaine distance de sécurité entre elle et moi. Ses yeux foncés me retranspercent le regard.
- Tu sais, commence-t-elle, tu peux utiliser tes pouvoirs, on ne t'a pas donné d'autres médicaments ou autres substances. Pour t'utiliser, ce serait mieux si tu les avais.
Un regard d'étonnement décore mon visage. Pourquoi me dit-elle ça ? Elle est suicidaire ? Soudain, toute forme de fatigue semble s'évaporer en moi, une certaine force inconnue dominant chaque parcelle de mon corps. Je la regarde, elle ne semble pas effrayée. Je me mets à sourire, un sourire mauvais étirant mes lèvres. Je m'approche d'elle, doucement, d'un pas de félin. Malgré le fait que je ressens un mauvais préssentiment, je continue sur ma lancée. Alors que je m'apprête à me jeter sur elle, une décharge électrique me prend d'assaut au niveau de la nuque, m'immobilisant de tout geste. La douleur est insupportable, un cri de souffrance s'échappe alors de ma gorge, mes yeux se fermant tellement fort, des larmes coulant le long de mes joues tellement ça fait mal.
Un rire me parvient aux oreilles. Elle rigole un bon coup, et toute douleur se dissipe, comme si rien ne venait de se passer. Ma tête tombe au sol, ainsi que mon corps, fatigués d'avoir endurés ce qu'il y a eu il y a quelques instants à peine. Malgré tout, je pivote légèrement mon visage vers elle, ouvrant à peine mes paupières. Elle me regarde, heureuse que sa ruse ait marchée. Je veux lui faire tant mal, mais la fatigue me rend trop faible, ne pouvant même pas bouger d'un millimètre.
- Tu croyais vraiment que j'allais te laisser me tuer comme ça ? Allons, tu me connais mieux que ça, n'est-ce-pas ?Elle avance d'un pas, et prend une poignée de mes cheveux, m'obligeant à lever la tête vers elle pour la regarder dans les blancs des yeux.
- Ce que tu viens de subir, c'est juste un avertissement, mais crois moi que la prochaine tentative que tu feras, ça sera beaucoup plus terrible.
Son regard, noir comme l'obscurité s'encre dans les miens. Je me sens soumise à elle, comme si elle avait déjà gagné. Je veux protester, lui dire que peu importe les nombreuses tortures qu'elle me fera, je résisterais. Mais au fond de moi, je sens cette infériorité envers elle. Je dois me soumettre. Ou bien je ne pourrais jamais sortir d'ici, vivante.
J’hoche donc de la tête lentement. Elle me regarde, un sourire ornant ses lèvres. Elle a ce qu'elle veut. Elle me lâche donc, mon crâne se cognant contre le sol. Elle s'éloigne de moi, lentement. Puis, se retourne vivement vers moi, voyant que ses yeux brillent, impatiente. Elle claque ses mains entre elles et dit avec une gaieté soudaine :
- Bon, commençons ma chère ! Il y a tant à faire !
Je sais d'ores et déjà que ce que je vais vivre par la suite, ça ne sera pas du tout de ce que j'ai connu à l'institut.
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[REECRITURE] Ame de Sang
FantasíaVotre âme définit votre place dans ce monde. Les âmes grises, aussi appelées les Humains Purs, règnent sur la surface. Les âmes de couleur, également appelées les Humains Impurs, sont des objets scientifiques. Mais Lyra refuse ce destin, découvrant...