[REECRITURE] Ame de Sang

Chapitre 67

Malgré le fait que mes paupières se trouvent devant mes yeux, je ne reste pas moins consciente, même si une fatigue énorme me traverse dans tout le corps. Je sens les bras d'Omesant me maintenir contre elle, écrasant mon corps contre le sien. C'est une sensation agréable, me faisant légèrement somnoler. J'entends ses bruits de pas contre le bitume, ses pas se faisant pressés. Sa respiration est irrégulière. Mes yeux sont fermés, mais des lueurs orrangées passent à travers mes papupières, me repérant. Elle marche rapidement sous les lampadaires.

Le froid continue de geler mes membres, en particulier mes mains, ne sentant plus ces derniers. Mes joues sont également froid, les sentant se réchauffer comme elles peuvent. Mes jambes se balancent dans tous les sens, dû aux mouvements que mon amie exécutent. Mais cela ne me dérange pas plus que ça.

- On est arrivées.

La voix d'Omesant résonne dans l'air, silencieux et frais. Elle me parvient jusqu'à mes oreilles, mais je ne réagis pas pour autant, n'ayant tout simplement pas la force de le faire. Mais je pense qu'elle doit sentir que je suis encore consciente, et que je ne peux parler pour le moment.

Ses pas ralentissent, m'indiquant que nous arrivons devant le seuil de la maison. Elle finit par s'arrêter complètement. Elle bouge sa main qui maintient actuellement l'arrière de mes genoux. Puis, je sens une légère sensation de fraîcheur au même endroit. Quelques secondes plus tard, j'entends un cliquetis de la porte qui doit se trouver non loin de nous.

Omesant se remet à marcher, puis je sens une douce chaleur m'envelopper. Je comprends donc que je suis à l'intérieur de la maison. Les lumières s'allument, tandis qu'elle continue de s'avancer. Puis, elle bouge le haut de son corps, me détachant lentement d'elle. Quelque chose de mou et de confortable appuie contre mon dos. Je me retrouve sur le canapé. Mes yeux restent néanmoins fermés. J'entends non loin de moi quelqu'un bouger, certainement Omesant. Puis, plus de bruit pendant quelques secondes jusqu'à un soupir qui remplit la pièce.

- Comment tu as fait pour être dans cet état ? Commence-t-elle, je voulais juste prendre l'air que je te vois t'écrouler. Heh, tu veux me rendre folle ? J'espère que tu n'as rien de grave.

Sa voix me semble légèrement tremblante, à peine perceptible. Est-elle inquiète de mon état ? Savoir qu'elle s'inquiète pour moi ne peut m'empêcher de me sentir heureuse, sans savoir pourquoi. Un nouveau bruit résonne, puis, soudain, je sens une main prendre la mienne.

- Tu ne peux pas parler, huh ? Pas grave. J'attendrai.

Je ne vais pas mourir non plus. Mais malgré ça, je sens quelque chose au fond de mon être, quelque chose de chaud, d'agréable. Je me sens comme apaisée. Je tente de serrer sa main, qui se trouve sur la mienne. Je la presse très légèrement, on le sent à peine.

- Heh.

Je sens un sourire dans sa voix. Je voudrais tellement te voir.

- Bon, repose-toi. Je resterai ici, alors endors-toi tranquillement.

Sous ses ordres, je me laisse aller, laissant mon esprit divaguer pour de bon. Je ne sens presque plus sa

main, ni les coussins moelleux qui soutiennent ma tête. Plus rien.

Tout est noir autour de moi. Mais il semblerait que mon crâne se trouve contre une surface dure.

Ah, mais mes yeux sont fermés.

Je les ouvre doucement, puis, c'est sans nostalagie que je reconnais l'endroit dans lequel je me trouve. Encore ici ? Je me redresse légèrement, et c'est avec surprise que je ressens plus de douleur dans mon corps. J'observe la forêt autour de moi. Elle est similaire à celle de la dernière fois. Il ne fait pas nuit, encore une fois, sans aucune flamme. Aucun bruit également. Puis, une personne me revient en tête. Le squelette va refaire son apparition encore une fois ? Je me décide à attendre. Mais rien, personne.

Je suis donc seule ? Je soupire. Quel rêve barbant. Je me mets donc à marcher, m'enfonçant dans cette forêt que je côtoie depuis plusieurs fois maintenant. Des feuilles crissent sous mes pas, en plus de bâtons qui se cassent également. Je passe à travers les arbres, buissons, et d'autres tas de matériaux naturels. Je continue de marcher, sans but.

Un long moment semble s'être écoulé depuis. Je tourne en rond, comme d'habitude. Enfin, c'est ce que je pense, jusqu'à apercevoir un endroit que je n'ai jamais vu depuis que je connais cet environnement. Loin dans mon champ de vision, j'observe une partie de la forêt, plus sombre, voir totalement dans l'obscurité. Ce qui est encore plus intriguant, est que cette partie n'est pas sous un objet énrome qui peut lui faire de l'ombre. Ca n'a aucun sens.

Je m'avance donc vers cette partie étrange et suspecte. Mes pas résonnent sous la terre sèche. Je regarde par la même occasion autour de moi, essayant de trouver quelqu'un d'autre qui serait ici, à part moi. Mais personne, je suis, cette fois-ci, vraiment seule. Mais peut-être que quelqu'un se trouve dans cet endroit sombre ? Qui sait ? Je continue mon trajet, me rapprochant toujours plus, réduisant les mètres au fur et à mesure. L'environnement autour de moi s'assombrit petit à petit, alors que je me rapproche toujours autant.

J'arrive enfin à destination. Tout est plus sombre qu'il y a quelques minutes. Mais il n'en fait pas autant noir. Je me mets donc à observer les alentours, et c'est sans surprise que je vois que des arbres, juste dans la pénombre. Je soupire. Tout ça pour ça. Je me mets donc à avancer de nouveau, en voulant croire que je peux trouver quelque chose ici. Je m'enfonce donc dans cette partie de forêt.

Des minutes semblent passer, et toujours rien de nouveau. Cette découverte n'est pas si incroyable au final. Néanmoins, je ne m'arrête pas. Peut-être que c'est comme un passage pour aller ailleurs ? Cette idée me donne encore un peu de motivation pour continuer. Et c'est à ce moment que je vois quelque chose changer de nouveau. La pénombre s'éclaicrit légèrement, me permettant de mieux voir autour de moi, sans pour autant avoir disparu. Il fait toujours plus sombre qu'à l'extérieur, mais cela montre un changement.

Puis, je m'arrête immédiatement, remarquant enfin ce que cachait dans cet endroit lugubre. Non loin devant moi, se trouve un être qui est déjà apparu dans le précédent rêve. Ce monstre grand, noir, d'une forme que je n'avais jamais vu ailleurs. Une âme étant logée dans ce qui semble être sa cage toracique. Cependant, l'âme n'est plus aussi rouge que la dernière fois, du noir semble s'être logé plus qu'avant, presque la moitié. Je lève mes yeux vers sa tête. Ses yeux sont fermés. Il est inactif.

Je tente de comprendre ce que c'est, et ce que ça fait ici, mais aucun moyen de savoir.