[REECRITURE] Ame de Sang

Chapitre 13

Les jours passent et mon évasion approche à grands pas. Chaque nuit avec Séléna on cherche différents moyens et différentes actions que peuvent nous causer Inako et sa petite bande de scientifiques tordus. On a beau chercher, on ne trouve rien d'autre à part la première proposition qu'elle m'a proposée quand je l'ai retrouvée dans mon rêve. Quand je l'ai invoquée. Elle va sûrement venir avec ces "personnes" qu'elle a rencontrées quand elle était partie il y a déjà plusieurs années. Depuis que Séléna et moi avons prévu la date de mon évasion, une soudaine crainte s'est installée en moi. Et si même avec cela, je ne sortirais pas de cet endroit ? Connaissant Inako, elle ne me laissera pas partir comme ça, je suis beaucoup trop précieuse pour ses expériences. J'ai cette impression que je ne sortirais jamais d'ici, cette évasion semble vraiment improbable que j'ai beaucoup de mal à croire que je sortirais d'ici jour, vivante en tout cas.

Je me réveille, un peu étourdie. J'ouvre les yeux rapidement, entendant un bruit à proximité de moi. Je me redresse à la suite, cherchant un quelconque geste provenant non loin de ma personne. Mais rien. Puis, un bruit assourdissant retentit, ce qui me procure des frissons tout le long de l'échine. Cela provient en dessous de mon étage. Je regarde autour de moi. Je remarque enfin que la porte de ma chambre est grande ouverte, mais aucune lumière n'en sort de l'extérieur. Que ce soit naturelle ou artificielle. Cela montre qu'il doit faire nuit. Alors que je fais un pas en avant pour sortir de ma chambre, un bruit d'alarme sonne dans tout l'immeuble. Je me couvre les oreilles par réflexe, la sonnerie étant beaucoup trop élevée. Je cours, sortant finalement de ma chambre. Je regarde de droite à gauche, rien. Aucun personnel, ce qui est suspect. J'observe le couloir, et je vois un couloir au fond à ma gauche. Je ne perds pas une seconde de plus et fonce pour les descendre. Je dévale les marches quatre à quatre, ne voulant pas croiser des surveillants ou scientifiques sur mon passage. Je veux surtout savoir d'où provient ce boucan et pourquoi une alarme s'est soudainement enclenchée. Quelqu'un serait rentré par effraction ? Mais pourquoi ?

Séléna.

L'adrénaline coule dans mon sang, devenu bouillant. Serait-ce enfin mon heure de liberté ? Une certaine joie m'envahit mais je ne m'attarde pas plus que ça sur ce sentiment et atterris dans le couloir. Je suis au deuxième étage, là où était mon ancienne chambre. Je continue de descendre les escaliers jusqu'à atterrir au rez-de-chaussée. Des milliers et milliers de particules de poussières se promènent dans l'air. Des débris des murs de l'Institut sont par terre. On dirait que cet endroit part en ruine. Je cherche Séléna à travers ce couloir à moitié détruit. Je crie son nom, mais aucune réponse. Je continue tout en courant à travers les couloirs. Soudain, j'entends une voix féminine assez proche. Je crie, et la personne continue. Elle appelle quelqu'un, c'est moi. C'est Séléna. Je cours plus rapidement. Je tourne dans le coin et je l'aperçois. Elle est comme quand je la voyais dans mes rêves. Grande, cheveux blonds, yeux clairs suivi d'un regard innocent. Nos regards se croisent. Alors que je m'approche de plus en plus de Séléna, je sens que quelqu'un attrape mon poignet droit me faisant pivoter vers l'individu. C'est une personne vêtue d'une blouse blanche. A côté de lui se trouve ma mère, un regard plus que menaçant. Malgré ça, un air fier se dresse sur son visage.

- Tiens Séléna, Je n'aurais jamais cru qu'on se retrouverait un jour, est-ce le destin ?

Séléna ne répond pas, la peur se lisant clairement dans ses yeux, ce qui fait rire Inako. Un rire des plus mauvais. Elle la regarde encore quelques secondes avant de se tourner vers moi.

- J'ai bien peur que Séléna parte sans toi. Elle regarde de nouveau Séléna. Je te conseille de vite partir si tu ne veux pas finir morte ainsi que tous tes autres amis. T'avoir comme sujet d'expérience pourrait être intéressant mais l'âme de Lyra et bien plus précieuse que la tienne. Oh, ne sois pas vexée ! Ca arrive d'être inutile parfois, n'est-ce-pas ?

Le visage de Séléna se contracte. Inako la regarde, un petit rire discret sonne à travers le couloir remplit de l'alarme. Le scientifique commence à me tirer en arrière, par réflexe je tire sur mon poignet. Ma mère me jette un bref regard puis parle une dernière fois à Séléna :

- Pars, maintenant. Pars et ne réapparais plus dans ma vie si tu ne veux pas que je te tue la prochaine fois.

- Séléna ! Commençai-je à crier, ne me laisse pas !

Séléna me regarde, plein de regrets et se retourne, son dos me faisant face. Ma mère, satisfaite de sa décision se retourne et commence à partir. Elle s'adresse au scientifique se tenant à nos côtés :

- Faites-moi le plaisir de tout réparer cet endroit au plus vite, je ne tolère pas le désordre.

Il hoche la tête, et elle s'en va. L'homme commence à me tirer de nouveau pour que je le suive, mais je refuse et tire de nouveau pour m'échapper de sa prise. Mais rien à faire, il est beaucoup trop fort comparé à moi. Je sens une colère s'emparer de moi. Je veux faire apparaître des milliers de couteaux pour tuer tout le monde. Et c'est ce qui arrive. A peu près. Je fais apparaître de nombreux couteaux rouges luisants. Alors que je m'apprête à planter tout ce qui se trouve autour de moi, une décharge électrique se fait ressentir dans ma nuque ce qui me déstabilise et me fait tomber au sol. Le scientifique me lâche et me regarde. Je m'écroule au sol, la décharge ne s'évaporant pas, toujours plus puissante. Je n'arrive plus à réfléchir correctement. La seule chose que je peux faire c'est de regarder Séléna. Cette dernière m'observe une dernière fois, tristement, puis se retourne et s'en va par le grand trou qui se situe dans le mur blanc délabré.

- Séléna...

Ma voix n'est qu'un murmure, sentant mes paupières devenir beaucoup trop lourdes. J'essaye tant bien que de mal de lever mon bras droit en direction de Séléna, comme si je pouvais l'empêcher de partir, mais rien à aire. Elle disparaît de mon champ de vision, et mon bras tombe au sol, mes yeux se fermant, ne pouvant résister plus longtemps, avec des larmes ayant coulées le long de mes joues entre-temps.

Puis je me réveille. Ce cauchemar étant des plus terrifiants.

Cette crainte qu'elle m'abandonne au dernière moment me hante depuis quelques jours, même si je me dis qu'elle ne ferait jamais ça, au fond de moi, me voir en dehors de cet institut me semble tellement impossible que je m'imagine toutes sortes de scénarios, tous pires les uns que les autres. Mais je ne dois pas abandonner, c'est le seul moyen qu'il me reste, je dois persévérer autant que je le peux. Tout se passera comme prévu, je sortirais et partirais loin d'ici, je vivrais ma vie paisiblement et personne ne me trouvera. Je ferme les yeux, me convaincant que tout ira bien. Je respire un grand coup. Oui, tout ira bien.

Je me réveille comme à mon habitude sur le sol. Séléna attends à côté de moi, attendant sûrement que je me réveille. Je m'assois facilement et la regarde droit dans les yeux. Et tourne son regard vers moi, et dis d'une voix calme mais forte :

- Tu sortiras, crois-moi. On te fera sortir dans trois jours.

Je la regarde, mes yeux s'agrandissant, sans pour autant le détourner d'elle. Je vais donc sortir ? Aussi tôt ?

- Mais tout est organisé déjà ? Demandai-je, curieuse que cela se produise aussi rapidement.

- Oui, j'en ai parlé aux autres et ils m'ont dit qu'il faut te faire sortir au plus vite.

Sans m'en rendre compte, j'ai arrêté de respirer pendant qu'elle me répondait. Je ne sais pas quoi répondre, alors je hoche juste de la tête pour acquiescer. Voyons juste maintenant si tout se passera comme prévu et si j'en ressortirais vivante.