Je me réveille après ce qui me semble être une éternité. Ma conscience revient peu à peu à la réalité, même si j'aurais aimé rester dans le pays des rêves plus longtemps. Je me tortille pendant plusieurs minutes, cherchant à retourner dans mon sommeil, mais il semblerait que je ne sois plus fatiguée. Je souffle, même mon cerveau ne veut pas me laisser tranquille ! Je me retourne vers la petite table de chevet qui se trouve à côté du lit. Un petit réveil y orne.
J'ouvre les yeux un peu plus grands, pour essayer de lire l'heure. On est en milieu d'après-midi. Je ne sais même pas combien de temps j'ai dormi, après tout, je n'ai pas regardé quelle heure il était avant d'aller me coucher. Peut-être ai-je dormi plus de vingt-quatre heures, je ne sais même pas la date. Enfin, ce n'est pas si important de toute manière. Maintenant que je suis réveillée, autant en profiter.Je me redresse, m'étire après des heures passées dans ce lit confortable et sors de ce dernier. Je remarque du coin de l'oeil les habits que j'ai choisi cette nuit. Je les prends et me dirige à la salle de bain prendre une douche.
Je me regarde dans le miroir, habillée du gilet à capuche, du long pull, du pantalon serré. Ce n'est pas si mal. Je tourne autour de moi, me regardant sous tous les angles possibles. Satisfaite, je pars vers la cuisine, se situant à côté du salon, au rez-de-chaussée. Je descends lentement les escaliers, soudainement pensive.
Comment va Séléna ?
Je tourne vainement la tête. En quoi ça m'intéresse de savoir comment elle va ?
Je passe dans l'encadrement qui sépare la cuisine du salon. La cuisine est dans les mêmes tons que le salon, des couleurs pâles. Des meubles d'un gris métallique règnent dans la pièce. Ayant déjà visité la cuisine, et regardé ce qu'il s'y trouvait, je me dirige vers un meuble en hauteur, pour récupérer un bol. Je prends le lait dans le frigo, une cuillère trainant avec d'autres dans un tiroir et m'installe sur une chaise, face à la petite table. Le petit-déjeuner se passe dans le plus grand des silences. Aucun bruit, pas comme à l'institut. Un léger rire sort de ma bouche. Ce lieu ne me manquera pas, ça c'est sur.
Ne sachant plus vraiment quoi penser, ni comment réfléchir correctement, je me lève, le bol vide dans mes mains, réfléchir en mangeant fait passer le temps assez vite quand on y pense. Je mets ce dernier dans l'évier, ainsi que sa compagne, la cuillère. Je me tourne, de sorte à partir dans le salon, puis me jette littéralement sur le canapé. La télécommande se trouve sur un de ces sièges.
Je prends donc la télécommande, et allume la télévision. A peine l'ai-je allumée que l'écran affiche les informations quotidiennes. Il ne parle de pas grands choses. Politique, judiciaire, des choses se passant à l'extérieur du territoire. Pas grands choses d'intéressants pour ma part. Mais une certaine flemme prend place en moi, je m'engouffre confortablement dans le canapé, la tête contre le dossier. Les images de la télé passe devant mes yeux, je n'écoute les infos que d'une oreille, ne voulant pas trop écouter ce qu'il se passe dans le monde.
Pendant les minutes qui passent, alors que je m'apprête à dormir, des images sur l'institut où j'y étais passent devant ma vision. J'ouvre grands les yeux, totalement attentive à ce que le journaliste dit.
CETTE INSTITUT CACHAIT EN REALITE UN GROUPE DE SCIENTIFIQUES, MENANT DES EXPERIENCES ILLEGALES.
On voit le bâtiment, totalement vidé des centaines de personnes, de milliers de débris trainant dans les couloirs de ce dernier. Ils filment des endroits où j'ai été internée plus tard pendant mon long séjour. Des salles où des dizaines de machines y ornent, des salles où j'y étais sûrement.
Une journaliste prend la parole :
- L'endroit aurait été utilisé par des scientifiques pour utiliser des personnes instables comme cobayes. Malheureusement, au moment où les forces de l'ordre arrivaient sur les lieux, plus aucune présence n'a été aperçue dans les environs. Une enquête a donc été ouverte pour retrouver toutes les personnes ayant été internées, ainsi que les dirigeants de l'établissement.
Mon sang ne fit qu'un tour. Ils vont essayer de me retrouver ? Pas question. Je viens de retrouver ma liberté, hors de question qu'ils viennent me l'enlever une seconde fois. Je réfléchis, faisant surchauffer mon cerveau déjà bien fatigué. Il va falloir que j'y retourne pour récupérer les archives de mon transfert. Je soupire, une énième fois. Décidemment, je n'aurais jamais la vie tranquille.
Je bondis du canapé dans lequel j'étais si bien installée, puis me dirige vivement vers la fenêtre. La fenêtre, verrouillée, j'observe l'extérieur. Il fait encore jour, étant sûrement dans l'après-midi, voir la fin. Il va falloir attendre la nuit pour y aller. Puis, une idée me vient. Devrai-je demander à Séléna ? Non. Je ne veux plus avoir affaire à elle. C'est mieux que j'y aille seule de toute manière. J'ai juste à rentrer, aller dans les bureaux d'administrations et repartir aussi vite que je suis venue. Simple et efficace.
Un léger sourire orne mes lèvres. J'ai toujours mes pouvoirs pour me défendre de toute manière. J'ai encore cette impression que mes pouvoirs sont encore tout récent. Pourtant, pendant toutes ses longues heures avec Inako, j'ai pu en quelque sorte les manier, mais j'ai cette étrange sentiment de ne pas l'avoir exploités jusqu'au bout.
Je regarde autour de moi. Ouais, non, je ne vais pas m'entraîner ici, je vais tout détruire après, et avec tous les bruits que je ferais, les humains à proximité se poseront des questions. Il faudrait que j'aille autre part. Soudain, une nouvelle idée me vient. Je suis vraiment productive aujourd'hui. La forêt qui se trouve derrière l'institut pour les fous. Le bâtiment, ainsi que la forêt, sont éloignés de la ville, je peux m'entraîner là-bas.
Bref, je m'occuperais de ça plus tard. Ma priorité est de retrouver les archives qui sont à mon nom. Avec un peu de chance, les autorités ne seront plus là pendant la nuit. En général, les forces de l’Ordre n'ont pas très envie de rester à des heures tardives. Bon, il va falloir partir cette nuit, le plus vite sera le mieux.
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[REECRITURE] Ame de Sang
FantasiaVotre âme définit votre place dans ce monde. Les âmes grises, aussi appelées les Humains Purs, règnent sur la surface. Les âmes de couleur, également appelées les Humains Impurs, sont des objets scientifiques. Mais Lyra refuse ce destin, découvrant...