Chapitre 9

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Je dois recontacter Séléna. Mais je ne sais même pas comment elle s'y est prise pour venir me voir, j'aurais dû lui demander.

Même si à l'heure qu'il est, elle ne voudrait sûrement plus me voir, elle m'aiderait quand même pour sortir de cet enfer. Elle est plus calme que moi et trouve toujours des solutions ingénieuses. Alors que moi, les seules solutions que je trouve sont de tuer ou de fuir. Rien d'autre.

Le soir où je me suis retrouvée devant les portes de l'entrée, tout aussi enchaînées les unes que les autres. J'ai fui. La panique s'étant encrée en moi, coulant dans mes veines. Je ne savais pas quoi faire. Je ne pouvais rien faire. Alors j'ai courue. Malgré le fait que j'étais déjà essoufflée suite à l'endurance d'un peu plus tôt, la peur m'a rendue le peu d'énergie que j'avais et m'a ainsi permis de partir me réfugier dans ma chambre. Par la suite, je l'ai fermée, tout en vérifiant dans chaque coin du couloir si on m'avait vue.

Depuis ce soir-là, j'ai l'impression que des regards se posent sur moi. Je me sens observée à longueur de temps. Même dans ma chambre, alors qu'il n'y a personne avec moi. Je commence à devenir paranoïaque.

Je ne prends plus les médicaments. Je ne sais pas ce que manigancent les personnes de l'Institut, mais je devrais rester prudente. Les médicaments sont à disposition dans le self, libre à nous de choisir. Néanmoins, j'aurais pensé que des personnes, beaucoup de personnes auraient arrêtées de les prendre, pourtant, ils n'arrêtent pas. Je crois bien que je suis la seule à arrêter. C'est étrange. Je ne comprends pas pourquoi ils ne font rien.

Depuis que je n'avale plus ces pilules, j'ai cette sensation de me sentir observée par eux, par tout le personnel de l'Institut. Comme s'ils observaient chacun de mes mouvements, chaque direction que je prends. Le fait d'être observée à longueur de temps m'oppresse, comme si je n'étais qu'une souris en cage qu'on expérimente. J'essaye tant bien que mal de faire comme si je ne remarquais rien. Je me demande même si je ne devrais pas reprendre les médocs en fin de compte ? Mais si j'en reprends, ils se douteront de quelque chose, si ce n'est déjà pas le cas.

Mes pouvoirs commencent à me revenir petit à petit, je le sens. Néanmoins, je n'arrive toujours pas à faire apparaître la moindre chose. Mais je sais que ça arrivera bientôt.

Seulement deux jours sont passés depuis l'annonce. Je ne suis pas sortie de ma chambre, à part pour manger. Comme d'habitude. Mais le stress est toujours présent en moi, étant à court d'idées. Avec tous ces gens qui me surveillent, pas moyen d'essayer de réfléchir correctement.

La personne que je voyais dans la forêt n'est pas réapparue non plus. Comme si elle s'était lassée de moi. Mais pour le moment, c'est le dernier de mes soucis.

Je dois sortir d'ici. J'ai un mauvais pressentiment pour la suite des événements, autant partir dès que je le peux. Mais, les portes sont barricadées, empêchant quiconque de sortir ou de rentrer.

L'heure du repas commence, je sors lentement de ma chambre, toujours cette sensation d'être observée. Je marche lentement en direction du self pour manger, mon estomac gargouillant légèrement. Ces derniers temps, je sens que j'ai perdu un peu de poids, trouvant la nourriture vraiment inmangeable. Comment est-ce possible de donner de la bouffe aussi mauvaise ? C'est à se demander si ce n'est pas en plastique ou en matière non comestible. Je me demande si les médicaments n'ont pas aussi un effet sur la nourriture, la rendant juste mangeable.

Je descends d'un pas nonchalant les escaliers, ne voulant pas être regardée par ces gens. J'arrive enfin à la cantine de l'établissement. Les personnes sont comme d'habitude, assises sur une table au hasard, mangeant mollement la nourriture qui se trouve dans les assiettes blanches. La nourriture, étrangement, semble appétissante, me donnant l'eau à la bouche.
Je m'approche d'un pas rapide vers les plateaux, en prenant un au passage. Je glisse ce dernier le long de la petite plate-forme grise, coulissant jusqu'au cuisinier, ce dernier me servant mon repas. La nourriture qui se trouve dans mon assiette semble vraiment appétissante, comme si quelque chose de spéciale se passe aujourd'hui, ce qui peut expliquer ce qui se trouve actuellement dans mon plat. Le cuisinier me regarde quelques secondes, avant de me dévoiler quelque chose qui doit probablement ressembler à un sourire. Je le regarde bizarrement, puis me tourne, ne voulant plus regarder cette énergumène. Je me dirige vers une table, vide, comme toujours. Une table vide se trouve vers la fenêtre, cette dernière montrant un ciel assombrit.

[REECRITURE] Ame de SangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant