Chapitre 14

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Trois semaines après sa séance shopping avec Yunoh, Sicheng faisait les cent pas dans le hall, en attendant Taeil, tout en jouant nerveusement avec son nœud papillon. Il portait une chemise rayée noire et blanche et un costume noir. Heureusement, son père n'était pas encore rentré et sa mère était toujours dans sa chambre, ce qui lui avait permit d'éviter des questions trop intrusives concernant sa sortie et sa tenue. Le soleil disparaissait déjà à l'horizon et la température s'était doucement rafraîchit. Mais Sicheng, lui, avait l'impression d'être en plein mois d'août tant il se sentait suer dans son costard.

D'un seul coup, un bruit de moteur dans l'allée le sortie de ses pensées et son cœur accéléra. Il se regarda une nouvelle fois dans le miroir de l'entrée pour s'assurer qu'il n'avait aucun épi et que ses cernes n'étaient pas trop visibles. Il n'avait que très peu dormi la nuit dernière, s'imaginant mille et un scénario concernant sa rencontre avec monsieur Moon. Lorsqu'il entendit des coups à la porte, le chinois prit une profonde inspiration et vint ouvrir. « Bonso... » En voyant son petit ami, le cœur du jeune homme rata un battement et il perdit toute capacité de parole. Taeil portait un pantalon rayé noir et blanc, un col roulé blanc surmonté d'une chemise à carreau blanche et rouge et une veste noire. De la même façon, le coréen se tenait devant lui, la bouche entrouverte et ses yeux passaient des cheveux de son amoureux à ses chaussures.

« - Tu es incroyablement beau, Sicheng... souffla l'aîné, les yeux brillants d'admiration.

- Je te retourne le compliment, Taeil... »

Les deux garçons ne se quittaient pas du regard, comme s'ils se découvraient pour la première fois. Au bout de plusieurs secondes, Taeil brisa le silence et prit la main de son petit ami. « Tu es prêt ? ». Sicheng, sans un mot, acquiesça et sortit de chez lui, suivant le plus âgé jusqu'à sa voiture.

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En arrivant devant chez Taeil, Sicheng fut surpris de voir sa maison. Elle n'était pas très grande et peu entretenue, et le chinois se rendit alors compte de leur différence de situation économique. En effet, celui-ci n'était pas vraiment à plaindre alors que le coréen vivait dans un quartier un peu plus défavorisé et n'avait même pas de jardin. Sicheng hésita à lui poser quelques questions concernant sa famille, mais se ravisa, de peur de gâcher la soirée. L'aîné coupa le moteur, se tourna vers le chinois et d'une voix douce et réconfortante, lui dit :

« - N'ai pas peur, Sicheng. Je suis certain que mon père va t'adorer. Et si jamais ce n'est pas le cas, mon amour pour toi est bien plus important que tout ce qu'il pourra dire. Et s'il te plaît, ne fais pas attention à mon petit frère. Il n'a peut-être que neuf ans, mais c'est un vrai petit démon.

- Rien ne peut m'effrayer lorsque je suis avec toi. »

Et lentement, le plus jeune déposa ses lèvres sur celles de Taeil avant qu'ils ne sortent tous les deux du véhicule en direction de l'entrée.

Taeil actionna la poignée et à voix haute, lança : « Nous sommes là ! » Des bruits de vaisselle résonnèrent un peu plus loin et une voix masculine se fit entendre. « Vous arrivez justement à l'heure pour le dîner ! » Des pas rapides suivirent et un petit garçon blond leur fit face. « C'est lui ton chéri ? demanda-t-il en dévisageant l'invité. Il a une tête bizarre... » Sicheng se sentit soudainement gêné mais Taeil intervint rapidement.

« - Au lieu de le regarder comme ça et de dire des conneries, va poser nos manteaux sur une chaise du salon.

- Appa ! Taeil a encore dit un gros mot ! hurla le petit garçon en direction de la cuisine. »

Mais il n'eut pas le temps d'en dire plus que son aîné posa leurs manteaux sur sa tête et tira Sicheng jusqu'à l'autre pièce. « Appa, je te présente Sicheng. » Monsieur Moon posa les derniers couverts sur la table avant de se diriger vers le couple. Le chinois s'inclina. « Enchanté, Sicheng, dit l'homme. J'avais hâte de te rencontrer ; Taeil ne parle que de toi. Tu es son véritable rayon de soleil. Et il n'avait pas tort lorsqu'il me disait que tu étais un très beau garçon. » Le plus jeune rougit et sourit. « Bon, Jisung, qu'est-ce que tu fais ? On va passer à table ! » reprit l'homme de sa voix grave. Ledit Jisung cria un : « J'arrive ! » avant de les rejoindre pour le dîner.

~ Heartbreaker ~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant