Chapitre 52

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« - Si jamais tu veux faire demi-tour, n'hésite pas à me le dire, précisa Yunoh en tournant rapidement la tête vers Sicheng.

- Non, ça va, ne t'inquiète pas, répondit le chinois. »

Les cinq amis avaient passé la semaine entière à faire des sorties pour passer du temps ensemble et oublier quelques instants leurs problèmes. Ils avaient fêté le nouvel an dans l'appartement de Ten et Taeyong pour changer un peu et Sicheng avait prié pour que cette année se passe bien mieux que les deux dernières. Il n'avait toujours pas trouvé le courage de parler à Taeil, même s'il y avait songé à de nombreuses reprises. La semaine touchait à sa fin, et le plus jeune avait proposé à son meilleur ami de retourner dans sa maison pour voir dans quel état elle était et pour y récupérer encore quelques affaires.

En arrivant devant la demeure, Sicheng se sentit triste. Il sortit lentement de la voiture, examinant les lieux comme s'il venait de le découvrir. Yunoh le rejoignit et lui attrapa la main pour lui montrer son soutien. Ils marchèrent tous les deux jusqu'à la porte et Sicheng sortit les clés de sa poche pour l'ouvrir.

Une odeur de renfermée les firent grimacer et Yunoh prit l'initiative d'aérer un peu les lieux en ouvrant les fenêtres du rez-de-chaussée. Quand à Sicheng, il décida de faire le tour de chacune des pièces, le cœur lourd et la tête remplie de souvenirs.

Il glissa sa main sur le plan de travail et fut bientôt rejoint par son meilleur ami. « C'est dans cette pièce que Kun m'a expliqué à quel point l'amour pouvait être un sentiment incroyable. Je dois avouer que j'avais du mal à le croire. Ça me faisait tellement peur à l'époque... » Une larme roula sur sa joue. « Je ne t'avais pas raconté à quel point mama était magnifique le soir où elle a rencontré Taeil. Elle avait mit sa plus belle robe et s'était maquillée. Ça faisait tellement longtemps que je ne l'avais pas vu ainsi. Mais elle avait fait cet effort, pour Taeil et moi. » Yunoh l'écoutait sans faire le moindre commentaire, compatissant.

Sicheng se dirigea ensuite vers le salon, sans regarder le pied de l'escalier où il avait retrouvé son frère aîné un an plus tôt. Il se dirigea vers la table basse et attrapa la boîte de CD contenant des vidéos de ses frères et lui que sa mère aimait regarder. Il le glissa dans son sac et continua :

« - Je ne comprends pas comment mon père pouvait ne pas apprécier Taeil. Il avait l'air de le trouver sympa avant que je ne lui dise que nous étions ensemble... Mon père ne supportait pas de me voir heureux... Il doit bien se marrer maintenant, en m'observant d'où il est.

- Je suis sûr que ton père ne te souhaite pas d'être malheureux, lui dit Yunoh. Il t'aimait énormément.

- Il a dit qu'il aurait préféré me voir mort plutôt que mes frères.

- Il ne le pensait pas-

- C'est tout de même sortit de sa bouche. »

Le coréen ne dit plus rien, sachant que son ami ne changerait pas d'avis. Sicheng quitta le salon pour se rendre dans les chambres de ses frères. Les larmes aux yeux, il récupéra quelques objets leur appartenant et expliqua à son meilleur ami :

« - Je pense qu'on va pouvoir repartir. J'aimerai juste récupérer quelques vêtements et albums de ma chambre.

- Il n'y a pas de soucis, Sicheng. Prends le temps qu'il te faut. »

Alors qu'il allait entrer dans la pièce, il resta paralysé juste devant. Ses yeux se posèrent sur le lit et ne le quittèrent plus. Le cerveau du chinois s'embua. « Ça va, Sicheng ? » demanda Yunoh, derrière lui. Mais le plus jeune ne l'entendait pas. Il sentit à nouveau le parfum de Taemin quand il avait pénétré dans la pièce. Il ferma les yeux pour chasser ce mauvais souvenir mais cela empira.

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