Chapitre 65

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(Ça faisait longtemps que je ne vous avais pas mis une petite chanson en média. Du coup, je vous invite à l'écouter en lisant la première partie ;))

Yuta marchait, le cœur lourd. Les phrases de Sicheng se répétaient en boucle dans sa tête. Il savait que ce qu'il avait dit était en partie vrai, mais le fait qu'il le lui ait lancé ainsi l'avait blessé. Le japonais se rendait compte qu'il était fautif de cette situation, qu'il n'aurait pas dû garder tous ces secrets, ces sentiments pour lui. Mais il ne pouvait pas s'en empêcher. Il ne voulait pas montrer son chagrin aux autres. Il voulait faire comme si tout allait pour le mieux du monde.

Le jeune garçon tourna à gauche arrivé au croisement et se retrouva devant le cimetière. Il pénétra à l'intérieur et se rendit jusqu'à la tombe de Yangyang.

Une fois devant, il la nettoya des feuilles mortes qui s'y étaient déposées et s'assit. « Je sais, on est pas vendredi soir, mais j'ai eu besoin de venir un peu plus tôt. » Yuta regarda la photo du défunt chinois, maintenant bien abîmée, et se mit à pleurer. « Je suis perdu sans toi... Je ne sais pas quoi faire, j'ai besoin que tu sois avec moi... Je fais des bêtises, Yang'. Je me suis surpris à rêver de Sicheng dans une situation extrêmement gênante et je crois qu'il ne veut plus vivre avec moi, je me suis engueulé avec Xiaojun... Je sais que je ne suis pas parfait, mais est-ce que c'est aussi dur de rester avec moi ? Je suis en train de perdre tout le monde... » Le japonais se tut, sanglotant doucement.

Puis, il ouvrit son sac à dos et en sortit une petite statuette, représentant Yangyang dans sa tenue de pilote de course, son casque sous le bras. « Tu te souviens quand je t'avais dis qu'on aurait tous les deux quelque chose à notre effigie ? J'ai réussis à trouver un concepteur qui a accepté de nous représenter. J'ai gardé la mienne à l'appartement et je me suis dis que tu voudrais sûrement la tienne. J'espère simplement que personne ne viendra la voler contrairement à la peluche d'il y a deux semaines... » Après avoir déposé la petite figurine sur la tombe, Yuta passa ses mains sur son visage et finit par sortir une bouteille d'alcool de son sac.

Il l'ouvrit et se mit à boire. D'habitude, il faisait attention à sa consommation, mais ce soir-là, il était triste. Peu lui importait de ressembler à un déchet au moment de retourner à l'appartement. De toute manière, Sicheng le voyait déjà comme un alcoolo, pervers, malheureux, qui ne ressentait rien de vrai pour les autres. Le chanteur enchaîna les bouteilles jusqu'à ce que sa tête se mette à tourner et qu'il s'endorme dans le cimetière, rempli de chagrin.

~

Lorsque Yuta se réveilla, il ressentit une vilaine migraine. Il lutta difficilement contre ses paupières pour les ouvrir et découvrit qu'il se trouvait dans sa chambre. Le garçon fronça les sourcils, ne se rappelant pas être rentré chez lui. Le dernier souvenir qu'il avait était les bouteilles d'alcool qu'il ne comptait même plus, puis le trou noir. Il tourna la tête et vit, comme lors du premier week-end de Sicheng au Japon : un verre d'eau ainsi qu'une aspirine sur la table de chevet. Il les attrapa et les engloutis directement. En reposant le verre, il vit alors deux figurines, posées l'une à côté de l'autre : celle de Yangyang et Yuta. Le garçon fronça les sourcils, surpris, et finit par se lever lentement.

Il traversa le couloir et arriva à la cuisine, où Sicheng était en train de préparer à manger. Yuta l'observa quelques secondes. Le chinois attrapa des verres dans le placard et les déposa sur la table, avant de sursauter en découvrant son colocataire. « Oh, Yuta, comment vas-tu ? » Le garçon en question haussa les épaules.

« - Je ne sais pas si tu as vu mais j'ai déposé un médicament sur-

- Oui, je l'ai vu, le coupa Yuta. Merci. Est-ce que tu peux m'expliquer comment je suis revenu ici ? »

~ Heartbreaker ~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant