Chapitre 48

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Le trajet s'était fait dans le silence complet, Sicheng n'osant pas dire le moindre mot en voyant le visage impassible de son colocataire. En arrivant dans leur appartement, le chinois se dirigea immédiatement jusqu'à sa chambre. Mais dans l'incapacité de s'endormir, il ressortit et chercha Yuta. Il finit par le voir sur la terrasse, à travers la baie vitrée. Il prit son manteau, un plaid posé sur le canapé, ouvrit lentement la porte-fenêtre et s'assit à côté du japonais, sans dire le moindre mot.

Yuta fixait un poing invisible, la mâchoire contractée et les poings serrées. Sicheng tourna la tête vers lui, et avec douceur, fit glisser le plaid sur les jambes de l'aîné. Yuta posa ses yeux sur son colocataire et murmura un « merci » avant de porter son attention sur les étoiles dans le ciel. Sicheng jouait nerveusement avec ses doigts et finit par dire :

« - Tu sais, ce n'est pas une torture d'aller faire du karting avec moi... Je comprends que je ne suis peut-être pas la personne la plus drôle du monde, mais je suis capable de m'amuser un minimum...

- Ça n'a rien à voir avec toi, Sicheng, répondit Yuta, sans bouger.

- J'ai l'impression qu'on me répète tout le temps ça, mais bizarrement, je suis toujours impliqué. J'aimerais bien que tu m'expliques ce qu'il s'est passé pour que tu réagisses ainsi.

- C'est à cause de Xiaojun. Il a essayé de me provoquer. Il m'énerve en ce moment. Il pense me connaître mieux que moi-même et ça me met hors de moi.

- J'ai du mal à comprendre en quoi le fait de faire du karting avec moi est une provocation... »

Yuta souffla et Sicheng s'empressa de dire :

« - Tu n'es pas obligé d'en parler si ça t'embête ! Mais j'essaye de comprendre ce que j'ai pu faire de mal...

- Tu n'as rien fais, Sicheng, le rassura à nouveau le japonais. Mon ancien colocataire était un grand fan de karting et j'aimais en faire seulement avec lui, c'est tout. C'est un sujet que je n'aime pas aborder et Xiaojun le sait parfaitement.

- C'est aussi pour ça que tu as arrêté de faire du football ? demanda timidement Sicheng.

- Qui t'as dis ça ? le questionna immédiatement Yuta en tournant la tête vers lui.

- Les voisins en ont parlé la dernière fois. »

Yuta acquiesça et resta silencieux. Sicheng se rapprocha un peu de lui afin de partager la couverture, ayant un peu froid et ajouta : « Je préfère te voir heureux... Ça m'évite de penser à des choses négatives et la bonne humeur te va bien. » Le japonais regarda son colocataire et lui fit un sourire.

« - Dans ce cas, je vais me montrer joyeux pour toi. Tu es incroyablement gentil, Sicheng.

- C'est moi qui devrait te dire cela. Je ne suis pas le colocataire le plus agréable de la planète.

- Je t'assure que tu te sous-estime, lui confia Yuta. »

Les deux garçons penchèrent la tête vers le ciel et regardèrent les étoiles.

« - Tu t'es déjà intéressé aux constellations ? demanda Yuta.

- Pas vraiment, et toi ?

- J'ai déjà lu pas mal de choses dessus. Ma préféré est celle du scorpion.

- Ah oui, pourquoi ? le questionna Sicheng.

- D'abord, parce que c'est mon signe astrologique, mais aussi parce que j'aime la signification qui lui avait été donné dans la mythologie.

- C'est mon signe aussi, commenta le chinois. Et qu'est-ce qu'elle signifie ?

- Pour faire court, elle représente l'animal qui a châtié Orion pour avoir tenter d'abuser d'Artémis alors qu'ils chassaient ensemble. Du moins, c'est l'une des versions de l'histoire. Mais c'est aussi une très jolie constellation.

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