Chapitre 9, première partie

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Charlotte ouvrit les yeux, Anthony était blotti contre elle. Elle sentait son souffle chaud dans son cou. Après qu'il l'ait embrassée la veille, ils étaient sortis diner dans un kebab. Les dealers en bas de l'immeuble avaient salué Anthony comme l'un des leurs. Charlotte s'était dit qu'il devait être respecté dans la cité.

C'était la première fois qu'elle mangeait un kebab, d'ordinaire, quand elle était avec ses amis, ils mangeaient des sushis ou de la pizza. Ici, il n'y avait pas de sushi, c'était sûrement bien au-dessus des moyens des habitants du quartier. Après le diner, ils étaient remontés chez lui, ils avaient à nouveau bu une bière, puis il l'avait prise dans ses bras, Charlotte n'avait pas résisté, elle s'était offerte à lui.

Physiquement, il était très diffèrent d'Adam, pas d'abdominaux saillants ni de pectoraux musclés par de longues heures d'entrainement dans un club de sport branché, pas de peau bronzée par de longues après-midis de Beach Volley. Anthony s'était taillé une carrure en déchargeant des cageots sur les marchés, trois matins par semaine depuis ses quatorze ans. Même s'il était plus maladroit qu'Adam, Charlotte avait apprécié leur étreinte dans la minuscule chambre d'Anthony, sous l'œil du drapeau anarchiste au-dessus de son lit. Ils s'étaient ensuite endormis, enlacés. C'était très rare que Charlotte passe une nuit entière avec un garçon, ses parties de jambes en l'air avaient toujours eut lieu dans des endroits peu propices à y passer la nuit.

Charlotte avait entendu les rumeurs qui avaient couru au lycée après les vacances de Noël, elle leur avait finalement donné raison. Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle était venue voir Anthony ce soir-là, il y avait des dizaines d'excuses qui auraient pu lui permettre de décliner son invitation. Elle avait finalement apprécié d'être à nouveau regardée, désirée, touchée.

- Bonjour, ma jolie.

Anthony venait d'ouvrir les yeux et fixait Charlotte, le sourire aux lèvres. Il se serra encore davantage contre elle et caressa ses cheveux blonds.

- Bonjour, répondit-elle.

Que c'était agréable, se dit Charlotte de se réveiller dans les bras d'un homme. Ils savourèrent leur demi sommeil quelques minutes avant d'entendre des coups frappes à la porte.

- Antho, chéri ? fit une voix féminine derrière la porte.

Anthony se rhabilla à la hâte et sorti de sa chambre. Charlotte commença à rassembler ses vêtements éparpillés au pied du lit.

- Je ne suis pas tout seul, maman, fit Anthony une fois qu'il fut dans le couloir.

Charlotte entendit la mère d'Anthony lui demander qui était cette jeune fille avec qui il avait passé la nuit. Elle ne semblait rien trouver à redire qu'il ramène une fille dans leur appartement. Quand elle se fut rhabillée, elle alla rejoindre Anthony. Sa mère était étrangement jeune, elle ne devait pas avoir plus de quarante ans, elle avait l'air fatiguée mais était souriante. La première chose que Charlotte remarqua furent ses cheveux, elle était blonde, d'une couleur qui n'était surement pas artificielle et ses yeux étaient d'un bleu limpide.

- Bonjour madame, fit Charlotte.

La mère d'Anthony lui adressa un large sourire.

- Je vais y aller, dit-elle à Anthony.

Il hocha la tête et la suivit hors de l'appartement, ils descendirent les cinq étages main dans la main. Les dealers n'étaient pas encore à leur poste, en bas de l'immeuble, ce dimanche matin. Il était à peine dix heures et toute la cité semblait encore dormir.

- Elle est super jeune, ta mère, fit Charlotte.

Anthony hocha la tête.

- Elle m'a eu à seize ans, dit-il.

Tu feras pleurer les plus belles filles [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant