Tu feras pleurer les plus belles filles [TERMINÉ]

Chapitre 4, deuxième partie

Le téléphone d'Elisheva vibra, une notification Messenger apparu sur l'écran. Elle était recroquevillée en chien de fusil sur son lit. Elle pleurait, et ne jeta même pas un coup d'œil vers son portable. Elle venait de commettre un acte irréparable dont elle se souviendrait à jamais. Plus elle se demandais ce qu'elle allait bien pouvoir dire à son futur mari, le jour où elle le rencontrerait, plus les larmes coulaient. Paradoxalement, elle repensait aussi aux baisers d'Adam, à ses mains parcourant son corps, au battement de son cœur si près du sien. Elisheva avait l'impression que tout cela était un rêve, mais elle l'avait bel et bien vécu, les quelques gouttes de sang sur le papier toilette quand elle était rentrée chez elle le lui avait confirmé.

Un éclair de panique passa tout à coup dans les yeux d'Elisheva. Et si elle était enceinte ? Elle pourrait encore cacher à ses parents qu'elle n'était plus vierge, mais, si elle était enceinte, ils s'en apercevraient forcément. Difficile de nier avoir coucher un avec garçon si le test de grossesse est positif.

Elisheva avait besoin de se confier à quelqu'un, mais à qui ? A qui pouvait elle bien raconter ce qui venait de se passer ? Certainement pas à sa mère, ni à ses cousines, ses confidentes habituelles. Elle décida d'en parler à Gabrielle. Elle tendit le bras et attrapa son portable, elle avait un message d'Adam mais aucune envie de le lire.

Gabrielle répondit à la deuxième sonnerie.

- Eli ? fit-elle joyeusement, alors ce déjeuner avec Adam ? 

Elisheva essaya de maitriser ses sanglots.

- Gaby, parvint-elle à articuler. 

Sa voix était empreinte de larmes, Gabrielle comprit aussitôt que quelque chose n'allait pas.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda-t-elle. 

Elisheva retenu un énième sanglot.

- J'ai... Avec Adam, répondit Elisheva.

- Tu as quoi ? fit Gabrielle.

- On a eu un rapport sexuel, dit finalement Elisheva. 

Gabrielle fut surprise, autant par ce qu'elle venait de dire que par comment elle l'avait dit.

- Ah, fit-elle. 

Un nouveau sanglot d'Elisheva resonna dans le téléphone.

- C'est la plus grosse connerie de ma vie, haleta-t-elle.

- C'est vrai que c'est peut-être un peu rapide, fit Gabrielle, mais...

- Imagine si je suis enceinte, la coupa Elisheva. 

Gabrielle n'avait pas du tout pensé à cette éventualité.

- Il a mis un préservatif, au moins ? demanda-t-elle.

Elisheva renifla.

- J'en sais rien, répondit-elle.

- Demande-lui, fit vivement Gabrielle, sinon effectivement il y a un risque...

- Je ne peux pas lui demander ça, la coupa Elisheva. 

Gabrielle soupira. Elisheva entendit la porte d'entrée s'ouvrir, puis se refermer, sa mère, sans aucun doute.

- Ma mère vient de rentrer, dit-elle, je dois te laisser.

- On en parle demain ? proposa Gabrielle. 

Elisheva ne répondit pas, elle avait déjà raccroché.

***