Sixtine avait la tête posée sur le torse nu de Matteo. Il jouait négligemment avec une mèche de ses cheveux bruns. Leurs vêtements étaient éparpillés au pied du canapé. Ils se retrouvaient chaque vendredi soir, dans le décors bourgeois de l'appartement des parents de Sixtine alors qu'ils allaient diner chez des amis ou aux cocktails régulièrement organisés par le Rotary Club.
En quelques mois seulement, Matteo était passé, au lycée, du statut de geek à celui de sex symbol. Il avait suffi de quelques exercices de musculation, de quelques fêtes et de quelques sorties au Karma pour que tout le lycée connaisse son nom et que les filles s'intéressent à lui. Matteo ne s'était pas privé, il avait enchainé les aventures. Il se souvenait avec une pointe de honte de sa première étreinte, avec Charlotte, à la première fête chez Adam où il était allé. Puis il y avait eu Sixtine, qui après leur premier rendez-vous l'avait harcelé jusqu'à ce qu'ils se revoient. Il avait cru comprendre qu'elle l'avait surnomme artista de l'amore, un joli surnom s'était-il dit, mais avec une faute, Sixtine, même si elle portait le nom d'une chapelle romaine, ne parlait définitivement pas Italien. Il y avait eu ensuite Constance, une de ses copines, un soir au Karma. Lisse et froid, c'était le souvenir que Matteo en avait gardé, exactement l'idée que l'on se faisait d'une bourgeoise. Puis il y avait eu Nina, Juliette, Mélina et quelques autres. Matteo n'était pas peu fier de ce qu'il était devenu.
- Matteo ? fit Sixtine.
Il cligna des paupières et sorti de ses pensées. La belle Sixtine, nue contre lui, le fixait de ses grands yeux sombres.
- T'as vu Solène, chez Adam l'autre fois, non ?
Matteo hocha la tête.
- Tu l'a sautée ? demanda à nouveau Sixtine.
Il avala sa salive, comme pour se laisser le temps de réfléchir.
- Ouais, fit-il, pourquoi ?
- Pour rien, répondit-elle.
Mais Matteo avait remarqué que le visage de Sixtine s'était brusquement refermé.
- On est ensemble ? lança-t-il.
- Pourquoi tu me demande ça ? fit-elle visiblement sur la défensive.
Matteo eut un mouvement d'épaule, Sixtine s'était relevée sur un coude et avait planté son regard dans le sien.
- Parce que tu me fais une crise de jalousie, là, fit-il.
Il attrapa son boxer au pied du canapé avant de se lever.
- C'est dommage, continua-t-il, on s'amusait bien tous les deux.
Il attrapa son sac et sorti de l'appartement de Sixtine sans un mot ni un regard de plus.
La porte claqua, Sixtine se recroquevilla, toujours nue sur le canapé.
***
Adam se gara devant le collège Jean Jaurès, celui qu'il avait fréquenté avant d'aller à Pagnol. Matteo était assis à côté de lui, sur le siège passager de la Ferrari. Les vitres baissées, ils fumaient en discutant.
- Tu dois venir la chercher tous les soirs, ta sœur ? demanda Matteo en tirant sur sa Marlboro.
Adam hocha la tête.
- Ouais, fit-il, moi ou ma mère. Mes parents ne la lâchent plus depuis qu'ils ont trouvé ta capote dans son lit.
Ils pouffèrent.
- Comme elle continuait de dire qu'elle n'avait rien fait, continua Adam, mon père lui a prit son téléphone, t'aurais vu les messages qu'il a trouvé dedans...
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Tu feras pleurer les plus belles filles [TERMINÉ]
RomantizmAdam avait cinq ans lorsqu'il lui fut prédit : "Mon fils, tu es tellement beau. Plus tard, tu feras pleurer les plus belles filles !" A maintenant dix-huit ans, Adam avait conscience de son physique avantageux, surtout de son sourire ravageur et de...