Tu feras pleurer les plus belles filles [TERMINÉ]

Chapitre 16, troisième partie

Ruben claqua la portière de sa BMW X3 et pénétra dans le jardin des Atari. Il sonna à la porte et Manuella apparu sur le seuil, élégamment vêtue et un grand sourire aux lèvres.

- Oh, Ruben, dit-elle en s'effaçant pour le laisser entrer dans la maison, comment ça va ?

La mâchoire de Ruben était encore crispée, et il bafouilla quelque chose en direction de Manuella avant de se diriger vers la chambre de Gabrielle. Il frappa à la porte et entra. La pièce était vide. Il s'assit sur le lit parfaitement fait de la jeune fille. La chambre de Gabrielle était toujours parfaitement rangée et propre. La porte de la salle de bain s'ouvrit sur Gabrielle, entièrement nue, une serviette retenant ses cheveux mouillés. Le père de Gabrielle et Golda, Jacques Atari, était architecte, il avait lui-même dessiné les plans de la maison, les chambres de leur filles communiquaient via une salle de bain commune.

- Hey, fit Gabrielle avec un grand sourire en apercevant Ruben.

Ruben oublia Matteo, Ibrahim et tout le reste à la vue de la plastique irréprochable de sa petite amie. Gabrielle avait ouvert le grand placard de sa chambre avant de demander.

- On fait l'amour, ou je m'habille ?

Ruben pouffa.

- Il y a ta mère, fit-il.

- Ah bon ? répondit Gabrielle, ils vont au resto ce soir normalement.

Ruben haussa les épaules. Gabrielle était venue s'étendre à côté de lui, toujours entièrement nue.

- Ça va ? demanda-t-elle en plantant son regard dans sien.

Ruben caressa du bout des doigts le visage de Gabrielle, puis il l'attira encore un peu plus contre lui.

***

La nuit était tombée, Ruben venait d'allumer une Marlboro sur la terrasse, juste devant la porte fenêtre de la chambre de Gabrielle, quand il aperçut Idan qui sortait de la chambre de Golda, son paquet de cigarette à la main.

- Hey frérot, fit Idan en allumant sa Marlboro.

Ruben pouffa, même à vingt-trois heures, après une journée complète de cours, Idan avait le sourire.

- T'allais vraiment le taper, Matteo ? demanda Idan.

Ruben haussa les épaules en tirant sur sa cigarette. Dans les bras de Gabrielle, il avait oublié son altercation avec Matteo.

- Non, fit Ruben en secouant la tête, mais pourquoi il me traitait de lopette celui-là aussi ?

- Il était pas au courant de ce qui c'était passe l'année dernière, répondit Idan.

Ruben fronça les sourcils, la bagarre de Ruben et Ibrahim était loin d'être passée inaperçu à Pagnol, mais peut être que Matteo vivait dans une cave à l'époque.

- Ah bon, fit-il, je me suis peut-être énervé trop vite, mais sérieux Ibrahim quand je le vois j'ai envie de l'éclater contre les murs.

- Tu sais comment il m'appelle ? lanca Idan.

Ruben secoua la tête.

- Pampers, fit Idan en riant.

- Et ça te fait marrer ? s'exclama Ruben.

Idan tira une bouffée sur sa Marlboro.

- Faut mieux rire que pleurer, fit-il en haussant les épaules.

***

Quand Matteo ouvrit les yeux, il sentit un corps contre le sien. Il se souvint alors que la veille, après sa dispute avec Ruben à l'Estaque, Adam l'avait déposé chez Jade. Elle était seule chez elle et avait proposé à Matteo de passer la nuit avec elle, il n'avait pas refusé et avait prétendu à sa mère, au téléphone, qu'il avait un travail à finir avec Adam et qu'il dormait chez lui. Sylvia avait râlé, mais finalement accepté.

Jade ouvrit les yeux, ses longs cheveux bruns décoiffés entourant son visage, elle aperçut Matteo et lui sourit.

- Bien dormi ? demanda-t-elle.

Matteo bailla, puis grogna quelque chose d'incompréhensible avant que Jade ne demande à nouveau.

- On commence à quelle heure, aujourd'hui ?

- Euh, fit Matteo en baillant à nouveau, neuf heures.

Jade consulta son portable, ils avaient largement le temps. Elle se lova contre Matteo et lui adressa un grand sourire. Sa main s'insinua sous les couvertures et il lui adressa à son tour un sourire entendu.

- Dès le matin ? fit-il.

Pour toute réponse, Jade hocha la tête.

Quand ils eurent tous les deux atteint ce qu'ils croyaient être l'extase et que Jade eût posée la tête sur le torse nu de Matteo, il demanda.

- Je peux prendre une douche ?

Jade l'entraina dans la salle de bain. Elle réglait la température de la douche quand il lui demanda.

- Mais ils sont où, tes parents ?

- Mon père est pilote de ligne, répondit-elle, il est à Kuala Lumpur, il rentre demain normalement.

Matteo hocha la tête.

- Et ta mère ? Elle est avec lui ?

Une ombre passa dans les yeux de Jade.

- Ma mère est décédée, répondit-elle.

- Je suis désolé, fit Matteo mal à l'aise.

Jade haussa les épaules.

- Tu ne pouvais pas savoir.

Ils restèrent silencieux quelques instants, profitant du jet chaud de la douche avant que Matteo ne demande.

- T'es fâchée avec Laura ?

- Pourquoi tu me parle de Laura ? fit Jade sur la défensive.

- Elle ne va pas bien, répondit Matteo en secouant la tête, tu devrais lui parler.

Jade eut un rire cynique.

- A cause de ce qu'elle a dit en philo ? fit-elle vivement, tu ne connais pas Laura, elle adore faire son intéressante et que l'on s'occupe d'elle.

Matteo secoua à nouveau la tête.

- Elle me fait pitié, continua Jade, elle croyait que vous alliez vous marier et faire des gosses.

Matteo leva les yeux aux ciel. Le regard de Jade se fit plus dur.

- C'est moi que tu baise, mais c'est à Laura que tu penses ? lanca-t-elle.

- Non, fit Matteo, c'est ni à Laura, ni à toi.

- Hein ? s'exclama Jade.

Matteo soupira.

- On s'amuse, c'est tout, fit-il, c'était bien ça le deal ?

- Tu penses pas à moi quand on fait l'amour ? demanda-t-elle comme si elle n'avait pas entendu la réponse de Matteo.

Il eut un claquement de langue caractéristique alors que le visage de Jade se refermait davantage.

- On fait pas l'amour, commença-t-il, on baise.

- Casse-toi, lâcha Jade d'un air dédaigneux.

Matteo soupira et sorti de la douche. Il attrapa une serviette sur une patère et se sécha rapidement.

- Ouais frérot, fit Matteo dans son iPhone flambant neuf, tu peux venir me chercher chez Jade... Dix minutes ok, à toute frère.

Jade, toujours dans la douche, entendit la porte de la salle de bain claquer. Matteo alla se rhabiller. Il n'était qu'à quelques mètres de la porte d'entre quand elle s'ouvrit sur un homme, le père de Jade.

- Bonjour monsieur, fit-il en s'éclipsant le plus vite qu'il pu sans paraitre prendre la fuite.

La surprise passée, le père de Jade monta les escaliers et appela sa fille. Elle apparut sur le seuil de la salle de bain, le visage froid comme la glace et le corps enroulé dans une serviette sombre.

- C'est qui ce type ? demanda-t-il.

- Personne, répondit-elle en haussant les épaules.