Tu feras pleurer les plus belles filles [TERMINÉ]

Chapitre 11, sixième partie

Gabrielle et Elisheva ne s'étaient plus adressé la parole depuis plus d'une semaine. C'était très inhabituel, Elisheva considérait Gabrielle et Golda comme ses meilleures amies. Elle n'avait pas supporté que Gabrielle lui fasse la morale. Oui, elle avait pris de la cocaïne, une fois, pour essayer, pas de quoi en faire un drame. Golda, elle ne savait plus comment se positionner par rapport à Gabrielle et Elisheva. Si elle parlait à Elisheva, elle devait ensuite affronter les reproches de Gabrielle, et inversement. Golda avait finalement laissé tomber et s'était réfugiée dans les bras d'Idan. Elle se disait souvent que les garçons faisaient beaucoup moins d'histoire que les filles.

Ce dimanche après-midi, Adam était venu chercher Elisheva pour aller voir le match OM-PSG à Marseille. Elisheva lui avait demandé de venir la chercher à une adresse dans le centre-ville. Adam n'avait aucune idée de pourquoi. Il vit Elisheva sortir d'un immeuble et s'approcher de la Ferrari en souriant.

- Bonjour, fit-elle en s'installant à côté de lui.

Elle posa ses lèvres sur les siennes, puis Adam lui demanda.

- Pourquoi tu m'as demandé de venir te chercher ici ?

- Parce que, tu sais, je suis censée être chez Madame Rosenberg le dimanche après-midi.

Non, Adam ne savait pas.

- C'est qui ? fit-il en mettant le moteur en marche.

- Je ne t'en ai pas parlé ? répondit Elisheva surprise.

Adam secoua la tête et s'engagea dans le faible trafic de ce début d'après-midi.

- Après la mort de ma grand-mère, commença Elisheva, ma mère m'a proposé de m'inscrire dans une association de solidarité avec les survivants de la Shoah, donc tous les dimanches après-midis, je vais voir madame Rosenberg.

Adam hocha la tête, Elisheva ne lui en avait jamais parlé mais au fond ça ne le surprenait pas, c'était tout à fait son style.

- Je lui ai parlé de toi, continua Elisheva, elle veut te rencontrer.

Adam lui lança un regard interloqué.

- Je dois te déposer à cent mètres de chez toi parce que si tes parents nous voient ensemble t'es morte, mais ta grand-mère de substitution veut me rencontrer ?

Elisheva ne put s'empêcher de pouffer.

- Elle n'est pas comme mes parents, dit-elle, elle m'a dit que c'était très bien à mon âge que j'ai un petit fiancé. Elle sait que je vais voir un match de foot avec toi cet après-midi et si mes parents téléphonent chez elle, elle dira que je suis avec elle.

- Elle te couvre, quoi, fit Adam.

Elisheva hocha vivement la tête. Adam pris l'autoroute en direction de Marseille.

- Mais tu fais quoi pour elle ? demanda Adam, le ménage.

- Non, répondit-elle, elle a des aides à domicile pour ça, on boit du thé, on discute. Elle n'a pas eu d'enfants et ceux de son mari qui est mort vivent loin donc elle n'a pas beaucoup de visite.

Adam hocha la tête, se disant qu'Elisheva était vraiment très gentille de donner de son temps pour cette vielle dame.

- Devine quelle âge elle a ? demanda Elisheva

- Quatre-vingts ans, tenta Adam.

- Quatre vingt seize ans, s'exclama Elisheva.

Adam eut un petit rictus impressionné, c'était un âge plus qu'honorable.

- Après si tu ne veux pas aller la voir c'est pas grave, fit Elisheva.

- J'ai dit non ? demanda Adam.