Chapitre 1. Léo

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12 Octobre 2014

Assis derrière l'immense bureau en chêne massif que j'ai récemment chiné dans une brocante pour une centaine de dollars, j'appose ma signature sur le chèque qui réglera la facture d'électricité avant que l'on me relance pour retard de paiement. Alors que je glisse le précieux sésame dans l'enveloppe jointe par la compagnie, mon téléphone professionnel se met à sonner. Je le récupère dans la poche de ma veste, vérifie le prénom de mon interlocuteur et lorsque je constate qu'il s'agit de Marjorie, un sourire mutin se dessine sur mes lèvres charnues. Je me racle la gorge, appuie sur le bouton pour accepter l'appel et porte le téléphone à l'oreille.

— Allô.

— Bonjour, mon chou. Je ne te dérange pas ? me questionne-t-elle en utilisant son timbre de voix le plus sexy que je lui connaisse.

— Du tout, j'étais dans la paperasse. Que puis-je faire pour toi ?

— Je ne vais pas tourner autour du pot Léo, j'ai besoin de tes services vendredi. As-tu une petite place pour ta cliente préférée ?

— Je dois vérifier mes rendez-vous, ne quitte pas s'il te plait, la préviens-je en attrapant mon agenda.

Je consulte mon planning et grimace lorsque je remarque que je suis déjà complet. Ça m'ennuie de refuser, elle est ce que tout homme normalement constitué aimerait avoir pour compagne. Cette femme est une tornade, une tigresse, une sauvageonne. Pour faire simple Marjorie est une nymphomane ni plus ni moins.
Je réfléchis un court instant et lui propose la seule solution possible à mes yeux.

— J'ai un creux à dix-huit heures si cela te convient. Malheureusement, je devrais partir pour dix-neuf heures trente, puisque j'ai un rendez-vous à l'autre bout de la ville dans la foulée.

— C'est parfait ! Cela nous laissera assez de temps pour faire ce que j'ai en tête.

— Quoi donc ? Demandé-je en sachant pertinemment qu'elle fera une fois encore des cachoteries et qu'elle ne me dévoilera rien par téléphone.

— Tu trouveras mes exigences dans ta boîte mail dès demain.

— Très bien, il me tarde d'en savoir plus.

— Bonne soirée Léo ! dit-elle avant de raccrocher sans me laisser le temps de la saluer à mon tour.

J'ajoute son nom au planning et constate que j'aurais une grosse journée vendredi. Trois clientes à satisfaire, autant dire que je n'ai pas le droit à l'erreur avec ces demoiselles... encore moins avec Marjorie. En parlant d'elle, cette quadragénaire n'a pas froid aux yeux. C'est une belle coquine avec qui je m'éclate sur un plan purement sexuel. Madame aime se faire baiser brutalement puisque son imbécile de mari est trop classique au lit pour satisfaire ses nombreux désirs. Et puis ajoutons à cela qu'il est souvent en déplacement professionnel, ce qui n'arrange pas les choses évidemment. Alors pour combler sa frustration, Marjorie se paye mes services. Cela n'a pas toujours été le cas. Six mois auparavant, je l'accompagnais à des mondanités en tout bien tout honneur, il n'y avait rien de physique entre nous. Je la chaperonnais comme un parfait gentleman en lui offrant mon bras. En tant qu'Escort, je ne suis pas toujours payé pour du sexe, il arrive parfois que j'enfile le costume du preux chevalier, rien de plus. Mais bien souvent je ne le cache pas, je vais beaucoup plus loin avec mes clientes sans avoir à insister auprès d'elles. Revenons-en à Marjorie. Il y a peu, elle m'a avoué qu'elle désirait plus qu'une simple compagnie, elle se sentait seule et en manque d'affection. Je n'ai pas rechigné puisque cela faisait partie du métier et puis je ne vais pas cracher sur un petit bonus. Malgré tout, si j'avais eu bonne conscience j'aurais pu l'en dissuader pour ne pas foutre son mariage en l'air. Néanmoins, je n'avais aucune raison de le faire puisqu'après tout ce n'était pas mon problème mais le sien. Depuis, je lui procure du plaisir en échange de quelques billets, et dans toute cette histoire je ne serai jamais celui qu'on qualifiera d'amant officiel, puisque je ne suis qu'un corps à louer. Marjorie est sacrément bien foutue pour son âge. Une belle paire de seins, certes, siliconés, un cul énorme que j'aime fesser, ce qui n'est pas pour me déplaire. Elle dispose aussi d'une magnifique bouche aux prouesses vertigineuses, je n'ajouterais rien de plus sur son physique et ses capacités, mais pour conclure Marjorie est foutrement baisable, et avec elle, je prends un pied d'enfer.

The soul of desireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant