Chapitre 27. Léo

481 46 1
                                    

Le 10 Février 2015

Flash info :
Manhattan s'est réveillé sous une épaisse couche blanche en ce mardi matin. Une tempête de neige frappe actuellement le nord-est des États-Unis, paralysant ainsi les écoles, la circulation et une partie du trafic aérien. À New York, Boston et Philadelphie, les habitants ont été conviés à limiter leur déplacement et à rester, si possible, chez eux. Les chutes de neige, accompagnées de bourrasques, ont commencé dans la nuit et devaient se poursuivre jusqu'en fin de journée. Selon les météorologues, jusqu'à trente centimètres sont attendus à New York, allant jusqu'à quarante-cinq dans certaines zones de la Nouvelle-Angleterre.

Effaré par ce que je viens d'entendre à la radio, j'avale avec dégoût le fond de café froid qu'il reste dans ma tasse, coupe le son et pars me vautrer sur le canapé afin d'y végéter jusqu'à ce que Roxanne fasse son grand retour. Plus de trois mille vols sont annulés à cause du climat, et il s'avère qu'elle devait revenir d'un voyage d'affaires en début d'après-midi, cela semble compromis maintenant que la tempête de neige fait rage. Cinq jours qu'elle est en France, et le temps me semble long.... très long. J'ai l'impression que cela fait une année qu'elle est absence. J'exagère, je le sais, disons quelques mois. Je me languissais de la retrouver, malheureusement mes réjouissances ont étés de courtes durées, puisque son retour s'annonce reporté.
Allongé comme un mollusque sur le canapé, Gigolo s'installe à mes côtés puis place sa tête attristée sur mon bras. C'est à croire qu'il a un sixième sens et qu'il ressent tout mon mal-être puisqu'il me lèche la main pour me réconforter à sa manière. Je sais que Roxanne lui manque aussi.  Comme son maître, il s'est entiché de la jeune demoiselle.  Il faut dire qu'elle le bichonne comme un prince, ce qui n'est pas pour lui déplaire. Parfois, j'en serai presque jaloux. Moi aussi j'aime les câlins, les papouilles et les flatteries, hélas, il faut croire que pour Roxanne, je ne suis pas aussi intéressant que mon animal.

— Heureusement que tu es là mon petit Gigolo, je m'ennuierais sans toi à mes côtés.
Je consulte l'heure sur mon téléphone, il est à peine sept heures. Paris compte six heures de décalage horaire, ce qui me laisse penser que Roxanne répondra sûrement au téléphone si je tente de la joindre. Je compose son numéro et tombe sur la boîte vocale. Dépité, je lui laisse un message.

— Salut ! C'est moi. J'espère que tu vas bien... tu me manques. Peux-tu me rappeler dès que possible. Je t'embrasse.

Je bazarde mon portable sur la table basse afin de ne pas composer son numéro toutes les deux minutes. Je me résous à attendre qu'elle me contacte, de toute façon, je n'ai guère le choix. Gigolo saute du canapé, court vers l'entrée et aboie sans discontinuer devant la porte.
Quelqu'un frappe, et mon adorable chien de garde jappe de plus en plus fort.

— À ta place ! Lui ordonné-je, alors que j'approche de la porte d'entrée pour la déverrouiller sans savoir qui peut me visiter de si bon matin.

Un esquimau hyper sexy me saute au cou à ma grande surprise.

— Oh putain ! Tu es gelée. Mais qu'est-ce que tu fais ici ?

— Je peux repartir si ma présence te dérange.

— Tu rêves Roxanne. Je t'ai attendu bien trop longtemps pour que tu t'en ailles aussi vite. Rétorqué-je en refermant la porte.

D'un coup tout bascule. Nos vêtements volent aux quatre coins de la pièce. Nos bouches se soudent, nos langues se goûtent, nos corps fusionnent avant même d'avoir pu rejoindre la chambre à coucher.

— Tu m'as manqué.

D'un geste vif et rapide, elle me bouscule afin que ma carcasse s'écrase sur le canapé. Roxanne saisit mon sexe dans sa main, entame un léger mouvement de va-et-vient accompagné de quelques coups de langue, cette exquise sensation me pousse aux portes du précipice.

— Doucement princesse. Tu vas finir par me faire jouir avant même que je ne puisse te toucher.

— Quel dommage ! Je comptais déguster cette chose appétissante. Me provoque-t-elle en déposant un baiser humide sur la base de mon gland.

Ses yeux s'attardent sur mon sexe bandé, la malice que je descelle dans son regard brillant me confirme qu'elle ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Roxanne taquine mon érection, elle lèche chaque centimètre de peau alors que je peine à respirer tant le supplice de sa bouche est insupportable. Ma tête se renverse en arrière, mes yeux se ferment, lorsqu'elle engloutit l'intégralité de mon membre dans sa mandibule magique.

— Humm. Bordel, que c'est bon. Encore !

Je maintiens sa tête entre mes mains pour qu'elle ralentisse la cadence. Je suis à deux doigts de défaillir dans sa bouche, seulement, il n'en est pas question, j'ai bien plus envie de la posséder.
— Arrête-toi. Je ne vais pas tenir si tu continues et il s'avère que j'ai très envie de toi.

Roxanne se relève, sans dire un mot, pose ses fesses sur la table à manger en prenant bien soin d'ouvrir les cuisses au maximum afin de me provoquer en me montrant son vagin dégoulinant de son jus intime.

— Tu es terriblement sexy.

J'approche à pas de loup, l'attrape par les hanches et écarte un peu plus ses jambes. Mes lèvres déposent une pluie de baisers sur ses chairs goûteuses, puis viennent se délecter de son nectar enivrant auquel je ne peux résister plus longtemps. Continuant mon ascension, ma langue glisse sur son clitoris déjà gonflé par l'excitation. Je le suçote, le mordille puis le fait tournoyer sur la pointe de ma langue tout en introduisant deux doigts dans sa fente humide. Roxanne est sur le point de basculer, je stoppe ma torture et l'allonge sur le dos précipitamment, avant de la pénétrer sans ménagement. Ma queue trouve son paradis, sa mouille l'inonde, je lorgne nos deux sexes qui s'unissent, le tableau est d'un érotisme époustouflant.  Roxanne place une de ses jambes sur mon épaule, ce qui accentue mon angle de pénétration.

— Oh... Mon... Dieu ! Léo tu...

— Caresses-toi ! Je veux te voir te donner du plaisir.

Sans gêne, ses doigts titillent sa perle rosée sous mon œil aguerri. Je sens son vagin se contracter autour de ma queue, elle va bientôt jouir, ses supplications en attestent.

— Baise-moi Léo. Oui, comme ça. Hurle-t-elle alors que je m'enfonce en elle avec puissance.

J'aime l'entendre se lâcher, elle est tellement excitante quand elle devient salace que cela me fait d'autant plus bander. Ses gémissements sont de plus en plus rapprochés, Roxanne se cambre et dégaine un long râle qui résonne dans la salle au moment où sa jouissance atteint son apogée. Je la rejoins en m'époumonant d'un cri bestial et me déverse en elle tout en m'écroulant sur son corps frissonnant encore d'extase.  Ma tête repose sur sa poitrine qui bat la chamade, ses doigts caressent avec douceur mon échine dorsale, je pourrais passer des heures dans cette position, cependant je ne crois pas que cela soit d'un grand confort pour ma belle brune. Je me redresse, l'embrasse et l'invite à venir prendre un bain en ma compagnie.

— Excellente idée. J'ai besoin de me relaxer, le trajet du retour a été éreintant.

— D'ailleurs, comment as-tu fait pour rentrer aux Etats-Unis ? Le trafic aérien est perturbé avec les intempéries, ils l'ont annoncé à la radio.

— Longue histoire. Je t'expliquerai plus tard. En attendant j'aimerai bien que l'on se le fasse ce bain moussant. Qu'attends-tu pour aller remplir la baignoire ?

Allongés dans l'eau, Roxanne reposant sur mon torse, je laisse mes mains vagabonder sur ses seins et son ventre, sans aucune arrière-pensée. Je profite simplement du moment qui nous est offert. Ce que je m'apprête à lui dire risque de la blesser. Je sais qu'elle ne dira rien, qu'elle encaissera sans rechigner, cependant, ce dont je suis certain, c'est qu'elle sera vexée. Hélas, pour démarrer une relation sur de bonnes bases, je me dois d'être honnête avec elle. J'ai longuement réfléchi à tout ça, et aujourd'hui je me sens prêt à lui révéler l'entière vérité sur mon passé.

— J'ai une famille Roxanne. Je ne suis ni orphelin ni fils unique.

Je sens son corps se raidir, je l'encercle de mes bras puissants pour qu'elle ne se dérobe pas et qu'elle m'écoute avec attention. J'ai besoin de me confier à elle. C'est la toute première fois que j'évoque mon ancienne vie, même West n'en connaît pas les trois quarts. Pas que je ne lui fasse pas confiance, ça jamais ! J'avais seulement honte et peur d'être jugé par mon meilleur ami. Ce qui peut paraître idiot, puisque mon ami est un mec en or. La nana qui mettra le grappin dessus, aura tiré le bon numéro.

— Tu te fous de moi là ? Tu m'as dit que tu étais seul, sans personne ! Tu as menti sur quoi d'autre Léo ?

— Seulement cela ! Je voudrais que tu m'écoutes, que tu me laisses parler sans m'interrompre. C'est très difficile de tout avouer, mais je dois le faire puisque je crois, non en fait, je suis certain que nous deux ça peut aller plus loin qu'une simple amourette.

— Pourquoi tu...

—  Chut ! Tu poseras tes questions après. Donc comme je viens de t'en informer, j'ai une famille. Garrett est mon petit frère. D'ailleurs, tu l'as déjà croisé.

— Quand ça ?

— Le soir où tu es venue dîner à la maison, l'homme que tu pensais avoir fait fuir n'était autre que lui. Il vit à seulement quelques kilomètres d'ici et pourtant cela fait dix ans que je ne lui adresse plus la parole. Celui pour qui j'aurais tout donner m'a trahi de la pire des façons Roxanne. Je l'ai surpris dans les bras de ma petite amie alors que je revenais de mes cours.

— Bah merde alors ! C'est horrible !

— Ce jour-là, une partie de ma vie s'est effondrée. Mon frère et ma copine baisaient sauvagement dans le salon de chez mes parents. Si je n'étais pas rentré à la maison plus tôt, je n'en aurais rien su. Je devais me rendre à la bibliothèque pour étudier, sauf qu'elle était exceptionnellement fermée pour travaux, et comme j'étais un étudiant studieux, je ne voulais pas m'attarder en ville avec mes amis, je devais bûcher sur un devoir d'une grande importance.

— Qu'as-tu fait ensuite ?

— Rien du tout. Je ne pouvais ni hurler, ni bouger. Je suis resté inerte à l'entrée du salon jusqu'à ce qu'ils se rendent compte de ma présence.

Flashback
11 ans plus tôt

La journée de cours étant terminée, je m'empresse de rejoindre la bibliothèque universitaire afin de travailler mon futur devoir pour Mr Moore, mon professeur d'économie. Arrivé à destination, je trouve porte close pour cause de travaux de rénovation. Je souffle de mécontentement et rebrousse chemin jusqu'à chez mes parents où je pourrais réviser tranquillement. Après vingt minutes de trajet en autobus, je descends et m'engage sur l'allée de la maison. J'incère la clé dans la serrure et pousse le battant. Une fois à l'intérieur, je suis alerté par des gémissements suspects, c'est bizarre, normalement à cette heure-ci personne n'est à la maison. Je m'avance à pas feutrés en direction du salon où là, je découvre une vision d'horreur. Incapable de parler et de bouger, ma besace s'échoue au sol dans un bruit sourd. Une tête que je connais bien se redresse et me dévisage avec effroi.
« - Merde ! Léo ce n'est pas ce que tu crois. Taylor, dis-lui toi que c'est juste une regrettable erreur. Je te jure frangin que je n'ai pas voulu, c'est elle qui...
- La ferme Garreth ! Il me semble que tu n'étais pas contre, quand ta bouche a rencontré la mienne. Je ne t'ai forcé à rien. S'il te plait Léo, écoute-moi, je t'en supplie. J'avais besoin de réconfort en apprenant la mauvaise nouvelle que mes parents divorçaient. Je suis venue ici pour te rejoindre, mais tu étais en cours et Garreth s'est gentiment proposé de me payer à boire en t'attendant. J'ai accepté, on a commencé par un verre, puis un autre... mais mes larmes ont repris de plus belle et je me suis laissée aller à pleurer dans les bras de ton frère et une chose en entrainant une autre et l'alcool aidant, nous nous sommes embrassés et ...
- Stop, tais-toi ! Je ne veux plus rien entendre. Vous me dégoûtez tous les deux ! Comment vous avez pu me faire ça ? Surtout toi Garreth, mon propre frère ! Comment as-tu osé ?! Tu sais très bien que je tiens à elle.  Et toi, tu disais m'aimer, mais en fait tu n'es qu'une salope ! Je ne veux plus jamais te voir ! Sors d'ici ! Foutez le camp tous les deux !
Toujours sous le choc de cette horrible scène qui s'est jouée devant moi, et des révélations de Taylor... je n'arrive toujours pas à croire que mon propre frère m'ait trahi en se tapant ma petite amie. Dites-moi que je rêve ! C'est un cauchemar !

Fin flashback

— Oh Léo, je suis tellement désolée pour toi. Mon dieu mais comment est-ce possible... ton propre frère ! Je trouve cela terrible.

— Ce n'est rien à côté de ce que je vais te révéler Roxanne. Quelques jours après, alors que j'allais rendre visite à mes parents, je les ai interrompus en pleine dispute avec une femme que je ne connaissais pas. Auparavant je ne l'avais jamais vu, ni même jamais entendu parler d'elle. Ma mère pleurait sans que je ne sache pourquoi tandis que mon père tentait de raisonner la personne qui se disait être ma mère biologique. Elle voulait rentrer en contact avec moi pour apprendre à me connaitre. Après vingt et un an sans nouvelle, elle revenait comme si de rien n'était. Elle m'a lâchement abandonné à la naissance pour continuer à être la maitresse de mon père qui lui, était déjà marié à une autre femme. Si mes parents n'avaient pas été là, j'aurai terminé dans un foyer ou en famille d'accueil. Avant de partir, Trish, ma mère naturelle, a laissé ses coordonnés pour que je puisse la joindre, au cas où je ressentirai l'envie ou le besoin de la rencontrer. 

— Tes parents sont donc...
—  Magda, ma tante est la sœur de ma mère et Max est mon oncle. 

— Je suis navrée Léo. Le choc que cela a dû te faire de l'apprendre de cette façon.

— Oui. Je me suis senti trompé comme jamais auparavant. Même ce que Garreth et Taylor avaient fait, n'était rien comparé à cela. Par la suite, j'ai fui au lieu d'écouter ce qu'ils avaient à me dire. Ma grand-mère maternelle m'a hébergée jusqu'à ce qu'elle décède d'une crise cardiaque trois mois après toute cette histoire. J'ai su que j'étais un gamin né d'un adultère, que mon géniteur tenait une start-up et qu'il était marié et père de deux enfants, et comme tu as pu le comprendre, il ne voulait pas de moi pour ne pas foutre son mariage en l'air. Ma tante et mon oncle n'arrivaient pas à concevoir de famille, alors quelque part je suis tombé à pic pour concrétiser leur projet. Ils m'ont donné tant d'amour, même quand un miracle est venu agrandir la famille. Magda est tombée enceinte de Garreth seulement un an après ma naissance. Et son arrivée au sein du foyer n'a rien changé, j'étais toujours leur fils. Ma grand-mère m'a raconté un tas de choses dont j'ignorais l'existence. Le départ de mon grand-père alors qu'elle était enceinte de Trish. Il lui avait dit aller acheter le journal, mais il n'est jamais revenu. D'ailleurs, tu sais pourquoi je m'appelle Léo ?
Roxanne secoue la tête et m'incite à lui conter la fin de l'histoire tout en serrant ma main dans la sienne.

— As-tu déjà entendu parler d'un artiste qui s'appelle Léo Ferré ?

— Un français, c'est cela ?

— Oui tout à fait. Et bien quand mon grand-père est parti, ma grand-mère ne cessait d'écouter une de ses très belles chansons « Avec le temps » que je te ferai découvrir si tu veux bien. Bref, dans sa chanson il dit qu'avec le temps tout s'en va, qu'on oublie le visage et la voix de celui qui n'est plus là et grâce à ces beaux mots, elle a pu faire son deuil et sortir de sa dépression. Donc, on m'a baptisé Léo comme le chanteur, puisqu'il a été le guérisseur de ma mamie en quelque sorte.
— C'est une histoire tellement triste, mais qui finalement se termine plutôt bien.

— Pas vraiment, Roxanne, même en connaissant toute la vérité sur plus de vingt ans de mensonges, je n'ai pu me résoudre à revoir mes parents. Je suis parti avec mes économies en poche, quelques vêtements et j'ai voyagé tant que j'ai pu.

— Tu n'as jamais cherché à reprendre contact ?

— Non. Je sais qu'ils sont vivants puisque Garreth me harcèle pour que j'aille les voir. Selon lui, mon père serait très malade, mais je n'en crois pas un mot. Je ne lui fais plus confiance et de toute façon. Je ne suis toujours pas prêt à les affronter.

— Cela doit les rendre malheureux de ne plus voir leur fils.

— Tu ne penses pas que moi aussi je l'ai été avec tout ça. J'ai vécu dans la rue, subi des agressions pour qu'on me pique les derniers biens qu'il me restait. Je me suis prostitué, alors crois-moi Roxanne, je pense avoir été bien plus attristé qu'eux.

— Je ne dis pas le contraire, seulement n'attends pas qu'il soit trop tard pour leur accorder ton pardon. Sinon tu t'en voudras pour le restant de tes jours.

— Je te promets d'y réfléchir. Tu sais, je suis heureux de t'avoir confié mon passé. L'épée de Damoclès que j'avais au-dessus de la tête a enfin disparu. Je me sens soulagé, libéré d'un poids trop lourd à porter. Aujourd'hui Roxanne, je peux envisager un avenir serein et c'est grâce à toi, tu es ma sauveuse. 
— Merci de me faire confiance en te confiant à moi. Je suis honorée. On devrait peut-être penser à sortir du bain Léo. Je commence à avoir froid et je voudrais profiter de ta chaleur sous les draps.

Un sourire carnassier ourle mes lèvres, j'ai été sage durant toute notre petite baignade, pas de tripotage, ni de bisous. Je me suis ouvert comme jamais je ne l'avais fait auparavant. Et le seul moyen de remercier Roxanne pour m'avoir écouté, c'est de l'emmener dans mon lit et de la réchauffer comme il se doit. Après tout, n'est pas Léo Ortega qui veut !

The soul of desireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant