Chapitre 51. Léo

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Des minutes à n'en plus finir se sont écoulées avant que Roxanne ne daigne ouvrir la bouche pour me donner une réponse. Face à son silence oppressant, j'ai d'abord cru devenir fou, puis quand ses lèvres si douces et délicieuses se sont mises en mouvement et qu'aucun feulement n'en est sorti, j'ai failli en crever tant mon cœur tambourinait dans ma poitrine. En mon for intérieur, je me disais que trois putains de lettres ne devaient pas être si compliqué à prononcer... visiblement je me leurrai. J'ai constaté que ce petit mot de rien du tout, que cette approbation était sans conteste la plus difficile à articuler au cours d'une vie. J'ai compris que dire « oui » pouvait dans certains cas, le nôtre plus particulièrement, être flippant. Nous avons vécu tellement de choses en si peu de temps, de bons comme de mauvais moments, mais au final ce que je retiens de ces expériences, c'est que Rox est mon âme-sœur et que quoiqu'il arrive, elle le restera à jamais.
Ma future femme respire le bonheur et ne cesse d'observer le solitaire scintillant qui autrefois, appartenait à ma grand-mère qu'elle reçut pour ses fiançailles. Cette dernière me l'avait donné avant de quitter ce monde. Elle m'avait conseillé de garder précieusement cette bague, en me racontant qu'un jour je trouverai celle qui mériterait de porter ce symbole d'amour éternel à son doigt.

Dans l'escalier qui mène à notre chambre, nos éclats de rire résonnent entre les murs. Tenant Roxanne fermement entre mes bras, je monte les dernières marches de bois qui craquellent sous notre poids et l'entraîne dans cette alcôve qui conservera secrètement les prochains vestiges de notre nuit. La première en tant que fiancés. Mes mains s'aventurent délicatement sur sa peau découverte, le plaisir que je prends à caresser ses courbes et son fessier accentue l'excitation dans laquelle je me trouve... dans laquelle nous nous trouvons. Elle parsème mon cou de baisers langoureux, glisse ses doigts sur ma nuque frissonnante, puis dans mon dos tout en continuant de lécher ma peau du bout de la langue. À elle seule, cette femme est capable d'allumer un véritable brasier, que rien n'y personne ne pourrait arrêter quoi qu'elle puisse tenter. Son effervescence est palpable à des kilomètres, ses iris pétillent, s'ornent d'éclats d'ambre, ils sont si magnifiques qu'un seul de ses regards pourrait séduire n'importe quel homme sur cette terre. Roxanne est à mes yeux la plus belle créature sur terre, même miss univers à côté ne lui arrive pas à la cheville.
Voilà que je fais dans la guimauve...

Je pousse la porte et dépose ma fiancée sur le lit, n'arrivant toujours pas à croire qu'elle ait acceptée ma proposition, si folle soit-elle. Les courbes charnelles qui se dessinent sous le fourreau gris qu'elle porte me donnent l'eau à la bouche. Je n'ai qu'une hâte, lui retirer et dévorer chaque parcelle de peau qu'il la recouvre. Tout en mordillant sa lèvre inférieure, Rox entreprend d'effleurer l'échine de sa poitrine avec assurance. J'aime lorsqu'elle oublie ses principes, qu'elle balaie ses préjugés de petite fille prude. Rien n'est plus attirant, irrésistible que de contempler sa compagne se donner du plaisir.
Certains jours, je la trouve audacieuse, joueuse, prête à tout pour me rendre dingue. A d'autres moments, je la sens très réservée, intimidée surtout lorsque je lui propose des faveurs sexuelles assez particulières.

— J'ai envie de toi ma puce. Je ne sais pas si c'est vraiment le moment approprié pour révéler ça à sa future épouse qu'elle est terriblement excitante mais je te confie que tu es véritablement bandante mon amour.

— C'est très... romantique. Je dirai même très poétique ce que tu dis. Se moque-t-elle, tout en me tirant contre son corps qui vibre à mon contact. Maintenant si tu n'y vois aucune objection, je voudrais faire l'amour à mon presque mari.

— Comment pourrais-je te le refuser. Tout ce que tu voudras future Madame Ortega.

                                                                        ***
La nuit fût courte, vraiment très courte. Nos corps aimantés n'ont cessé de s'unir, de se toucher se promettant des jours heureux, un avenir fabuleux. Roxanne dort encore, je profite de la situation pour quitter le lit afin de lui préparer un petit déjeuner gargantuesque. À son réveil, elle aura sûrement faim aux vues des exercices physiques qu'elle a fait durant la majeure partie nuit. Mais avant toute chose, je décide de me rendre à la salle de bain pour me doucher.
Une demi-heure plus tard, je remonte dans la chambre fraîchement lavé en ayant dans les mains un plateau repas remplit de bonnes choses. Du pain grillé tartiné à la confiture d'abricot, des fruits frais et du café sont à l'honneur. Je prends soin de ne faire aucun bruit en déposant les victuailles sur la commode. Rox est toujours endormie, alors je retourne à ses côtés pour me coller à son corps brûlant qui se cache sous les draps de soie et l'admire

— Hum. Fit-elle en se blottissant contre moi. Tu sens bon mon amour.

— Tu es enfin réveillée petite marmotte. Sais-tu qu'il est déjà onze heures !

— Je m'en fiche, je ne travaille pas aujourd'hui. Et puis c'est de ta faute si je suis épuisée, tu as abusé de moi toute la nuit.

C'est une blague j'espère ?! Je conteste en disant que c'est elle qui n'a cessé de me sauter dessus à plusieurs reprises avant de tomber dans un sommeil profond.

— Tu es de mauvaise foi. J'ai de vagues souvenirs gravés en mémoire pour me rappeler qu'une jolie brune avait un appétit démesuré et me faisait des propositions très alléchantes alors que je commençais à fermer les yeux.

— Qui est cette femme qui a fait de toi son esclave sexuel ?

— Je crois qu'il s'agit de ma future épouse, une certaine Roxanne Harper. Tu la connais ?

— J'ai déjà entendu parler d'elle. Il paraît qu'elle est géniale et que son mec est canon en plus d'être un très bon coup. Elle a beaucoup de chance, tu ne trouves pas ?

— Je pense pouvoir te donner matière pour comparer l'incomparable. Lui chuchoté-je à l'oreille alors que mon corps la plaque avec force contre le matelas.

— Ah bon !? Je demande à voir dans ce cas. Montre-moi tes prouesses.

La tenant prisonnière contre mon torse, ma bouche capture ses lèvres avec empressement, sa peau délicate couverte de frissons appelle à mes caresses.  Du bout des doigts, je parcours l'arrondi de sa poitrine. Je frotte mon bassin contre le sien, un léger geignement à peine perceptible s'évapore. Roxanne plante ses ongles sur mon derrière, m'ordonnant ainsi d'accentuer la pression que j'exerce sur son intimité. J'aime la faire languir, qu'elle me supplie et capitule face aux effleurements que j'accorde à son corps. Sa respiration s'accélère alors que ma langue voyage sur le galbe de sa poitrine, je peux en sentir chaque battement sur mes lèvres. Ses gémissements de plus en plus rapprochés ne font qu'accroître mon envie de la torturer. Lapant son aréole avec lenteur, je perçois l'excitation dont elle regorge en découvrant ses tétons fièrement dressés sous mon regard approbateur. Son corps se cabre, son souffle devient irrégulier, alors que je dessine des arabesques sur la toile de ses seins. L'éclair que me jettent ses billes vertes, me pousse à m'introduire en elle au plus vite. Roxanne baisse mon boxer avec doigté, mon érection cogne désormais à l'entrée de son paradis. Écartant un peu plus ses cuisses, j'agrippe fermement ses hanches et plonge dans les profondeurs de ses abysses sans hésitation.

— Oh mon Dieu, continue !

Elle tremble sous mes coups, je pilonne son intimité sans me soucier du supplice que je m'inflige en retenant ma jouissance. Je place ma main sur son clitoris et tel un pianiste, je laisse mes doigts jouer, faire chanter les notes douces et raisonner les accords alors que nos corps bougent au rythme de la musique. Des cris libérateurs remplissent l'atmosphère, Roxanne est souriante alors que mon corps amorphe s'écroule sur elle. Paupières closes, battements de cœur au galop et sueur couvrant mon échine, je tente de reprendre une respiration régulière en inhalant les fluides corporels de ma compagne.
— Tu finiras par me tuer.

— Avoir un orgasme avant de rendre son dernier souffle est ce que j'appellerai une très belle mort.

— Tu as entièrement raison. Mais avant de mourir, je voudrais goûter au somptueux petit déjeuner que tu m'as concocté avec amour, j'ai terriblement faim !
                                                              
                                                              ***
Un peu plus tard dans la journée, Roxanne et moi parlons de l'organisation de notre mariage à venir. Idéalement, nous voudrions une réception en petit comité, mais cela risque d'être compliqué puisque nous savons tous deux que le dragon voudra ajouter son grain de sel.

— Cinquante personnes, grand maximum. Il est hors de question qu'elle décide pour nous. D'ailleurs, nous devons établir une liste.

— Tu ne préfères pas engager une Wedding Planner afin qu'elle s'occupe de tous ces petits détails.

— Ah non ! C'est mon mariage, et je compte m'y investir à cent pour cent.

— Si c'est ce que tu veux, allons-y !

Roxanne annote tout et n'importe quoi sur une feuille de papier, de la décoration à la pièce montée, tout y passé à m'en faire perdre le fil de la conversation. Je l'écoute à peine, son enthousiasme me fait chaud au cœur. La voir sourire, rire, réfléchir, douter me confirme que j'ai pris la bonne décision en voulant faire d'elle ma femme. Je ne peux imaginer ma vie sans elle. Qui aurait cru que le célibataire endurci que j'étais encore l'an dernier, allait voir ses convictions balayer comme de la poussière en rencontrant Roxanne.

— Est-ce que tu comptes inviter ta famille ?

Je grimace, m'adosse contre le canapé et prends à peine le temps d'y songer avant de lui répondre un non catégorique. Je ne souhaite pas voir mes proches, pas maintenant et encore moins le jour qui se voudra être le plus beau de ma vie. Je ne suis pas prêt à revoir mes parents, renouer le contact avec Garreth a été difficile. J'avais entrepris cette démarche car Roxanne m'avait foutu un ultimatum au cul. Sinon à ce jour, je ne lui aurai toujours pas parlé. Elle ouvre la bouche, l'étonnement que je lis sur son visage ne me surprend guère. Elle pensait sûrement que je ferai un effort, mais il en va de soi que je n'en ferai rien pour le moment. Le jour venu, elle sera la première à être informée de ma décision, seulement ce n'est pas prêt d'arrivée de sitôt.

— Oh ! Je pensais que... bref, on fera comme tu voudras. Cependant sache que si tu changes d'avis, je serai à tes côtés pour t'épauler et t'apporter mon soutien.

— Je sais. Et sinon ma puce, tu comptes annoncer la grande nouvelle à quel moment ?

— Euh... le plus tard possible. Tente-t-elle en me souriant joyeusement.

Elle n'est pas croyable. Elle me pousse à faire un pas en avant envers mes proches, tandis qu'elle se dégonfle pour prévenir sa famille de notre union.

— Roxanne, tu ne peux pas attendre indéfiniment. On se marie dans six mois, ce qui est fou et assez court. Alors si tu attends le dernier moment, crois-moi que le dragon te fera des reproches jusqu'à ce qu'elle finisse par perdre la boule quand Alzheimer aura pris possession d'elle. Et encore j'en doute !

— Je suis terrorisée à l'idée d'aller voir ma mère pour l'en informer. Mon père sera ravi pour nous c'est certain ainsi que le reste de la famille, mais ELLE, ça risque d'être tendue quand je lui annoncerai la grande nouvelle.

Je propose à Rox d'organiser un repas à la maison avec ses parents pour les tenir au courant de notre projet. Un dîner convivial devrait apaiser les tensions, et je pense que la pilule sera plus facile à digérer pour Rosa Harper.

— Ce n'est pas une mauvaise idée. Je vais appeler pour savoir s'ils sont libres pour venir vendredi soir. Je te préviens Léo, c'est toi qui cuisineras, pas moi ! Après tout, c'est toi le génie des fourneaux.

Le téléphone de Roxanne se met à sonner nous coupant dans notre discussion. Elle le saisit rapidement et décroche sans se soucier de qui est la personne qui nous dérange en pleins préparatifs.

— Allô, qui est à l'appareil ? Allô... Allô... Si c'est une blague, elle est de mauvais goût.

Ma belle raccroche, surprise et m'annonce qu'il n'y avait personne au bout du fil pourtant quelqu'un respirait très fort dans le combiné et des bruits de fonds se faisaient entendre.

— Une erreur, je suppose.

— Ou un admirateur secret.
— J'en ai des tas mon chéri, il va falloir t'y faire.

J'attrape Roxanne, la pose sur mes genoux et l'embrasse pour lui montrer que je serai toujours son premier admirateur.

— Je n'arrive toujours pas à croire qu'on va se marier. On va vraiment le faire Léo ?!

— Oui. D'ici peu on nous appellera Monsieur et Madame Ortega.

— Je t'aime tellement.

— Idem mon amour. Susurré-je au creux de son oreille.

The soul of desireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant