Chapitre 13. Léo

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Ses caresses maladroites me rendent cinglé, elles font monter mon excitation à son apogée. Une érection incontrôlable apparaît sous la toile de mon jeans. C'est d'un inconfort et pourtant je suis prêt à souffrir encore et encore juste pour ressentir l'émotion qu'elle fait naître en moi. Une émotion qui me semble totalement inconnue et pourtant que je ressens assez souvent. L'odeur de coco qui parfume sa peau hâlée s'infiltre dans mes pores. Ses gémissements chantonnent à mes oreilles et sa respiration haletante me démontre qu'elle n'est pas insensible à mes baisers. Roxanne a tous les atouts pour me faire céder à la tentation. Néanmoins, je me résigne à la repousser d'une manière assez brutale, mais qui s'avère être nécessaire puisqu'elle n'est pas comme les autres femmes que je côtoie habituellement.

— S'il vous plait Roxanne arrêtez. Mes doigts fébriles se plantent sur ses épaules dénudées et je reprends la parole en murmurant que c'est une très mauvaise idée. Vous vous engagez sur un terrain miné avec moi, je suis un homme compliqué, ma vie n'est pas faite de belles choses, et je ne veux pas vous faire souffrir.
Bordel !
Je mène une véritable lutte contre moi-même. Je meurs d'envie de la posséder, malheureusement je n'ai pas ce droit. Même si ses intentions sont claires comme de l'eau de roche, je ne peux pas lui offrir ce qu'elle désire. À mes yeux, ce joyau n'est absolument pas fait pour un type comme moi...un connard sans cœur qui prend et qui jette ses partenaires après consommation sans aucun scrupule. Roxanne est une femme qui a des principes et des valeurs, je ne veux pas faire d'elle un objet à usage unique. Elle a besoin d'un homme bon, honnête et aimant qui lui donnera tout ce qu'elle mérite, et non d'un baiseur professionnel qui enchaine les nanas comme on change de slip.
Et puis il y'a MA règle d'or, celle que j'applique sans problème depuis dix ans, je n'embrasse jamais sur la bouche, c'est impensable.
Malgré cela, plus je fixe ses deux pulpes rosées, plus ma résolution se fragilise.
Je me demande, qu'elle serait l'effet de ses lèvres sur les miennes.
Stop Léo, ressaisis-toi ! Tu risques d'y laisser des plumes et elle de perdre son cœur.
Et pourtant malgré mon bon vouloir, son corps entier, sa personnalité, son intelligence, sa douceur, ainsi que sa beauté me font complètement craquer. Je suis sous son charme, elle m'ensorcelle, fait de moi sa marionnette et pourtant je ne vois pas de baguette magique dans sa main. Son regard émeraude, pétillant et hypnotisant se perd dans un brouillard de larmes. Ses joues se teintent d'un rouge carmin, sa lèvre inférieure tremblote et comme l'éternel salop que je suis je lui assène le coup de grâce. Au lieu de lui dire qu'elle me plait, que j'ai envie de lui faire l'amour, que je rêve de parcourir ses courbes du bout des doigts, que j'adorerais lécher sa peau sucrée et entendre ses gémissements au creux de l'oreille, je préfère lui dire un tas de conneries pour la repousser.

— Vous me plaisez Roxanne. Cependant, vous savez que je ne fonctionne pas comme cela avec les femmes, je monnaie mes services. Du sexe contre de l'argent, je ne vois pas les choses autrement. Vous me voulez dans votre lit, il faudra dans ce cas mettre la main au porte-monnaie sinon vous débrouiller seule avec vos doigts et vos Sextoys si vous en possédez.

— Combien ? Ose-t-elle demander après ce que je viens de débiter. Je suis prête à payer le prix fort pour passer une nuit en votre compagnie.

Je secoue la tête de gauche à droite, mon excuse à deux balles ne l'arrête pas, je dois tenter autre chose pour qu'elle me fuit.
Putain Roxanne, qu'est-ce-que vous me faites !

— Je ne peux pas coucher avec vous. Vous avez bu, beaucoup apparemment pour laisser libre cours à vos paroles et vos actes, et je ne souhaite pas m'envoyer en l'air avec une femme alcoolisée qui risque de regretter ses agissements au petit matin. Vous devriez rentrer chez vous, prendre une douche et vous reposer. Demain vous me remercierez de vous avoir repoussé. Vous n'êtes pas le genre de personne qui pratique le one-shot, vous êtes celle qui croit en l'amour et au prince charmant. Seulement moi je suis un crapaud, vilain et méchant qui ne croit pas aux contes de fées et ni à la princesse qui lui ôtera sa laideur à l'aide d'un baiser.

— Qui vous dit que ce n'est pas ce que je recherche, un homme comme vous !? Votre prix sera le mien Léo. Juste une nuit, accordez-moi cela.

— Je regrette Roxanne, mais je préfère décliner votre offre. N'essayez pas d'être une autre, restez-vous-même. Et par pitié, ne faîtes pas les mêmes folies que votre amie Barbara. Vous valez mieux qu'un coup d'un soir, croyez-moi !

— Vous avez raison, je n'aurais jamais dû vous faire des avances. Excusez-moi, je n'agis pas comme cela d'habitude. Bon sang, qu'est qu'il m'a pris d'être aussi stupide. Jure-t-elle en croisant ses bras autour de sa poitrine. Je vais rentrer chez moi, cela m'évitera de me ridiculiser ou de faire des bêtises avec de parfaits inconnus.

— Sage décision. Je vous raccompagne dans ce cas.

— Non merci, je vais appeler un taxi. Si vous voyez Barbara, dîtes lui que je suis partie et qu'elle ne s'inquiète pas.

— Je le ferai.

— Au revoir Léo. Finit-elle par dire en plantant son regard triste dans le mien qui n'est guère mieux que le sien.

Elle s'échappe sans un mot de plus. Son corps titubant se dirige vers le vestiaire pour y récupérer ses effets personnels, tandis que de mon côté je reste comme un con au beau milieu de la piste de danse. Un vide immensément grand comme l'étendue d'un vaste océan m'aspire dans ses profondeurs. Roxanne a disparu de mon champ de vision, de mes bras et je me sens abandonné pour la seconde fois de ma vie. C'est totalement fou et incompréhensible. Pourquoi je me sens si mal ? Pourquoi mon cœur de pierre se comprime-t-il dans ma poitrine ?

Comme un imbécile, je ne bouge pas d'un millimètre, je scrute la porte en bois massif gardée par deux vigiles avec l'infime espoir qu'elle revienne vers moi, alors que je l'ai jeté comme une moins que rien. Les secondes s'égrènent et deviennent des minutes, à regret, je réalise qu'elle ne franchira pas de nouveau l'entrée du club.
Dans un élan de folie ou de désespoir, je me précipite dehors avec l'infime espoir qu'elle se trouve toujours sur le trottoir à attendre son maudit taxi, malheureusement je suis arrivé trop tard, la rue est vide.
Elle est partie, finalement c'est sûrement mieux ainsi.
Cependant, je suis catégorique sur une toute autre chose, coucher avec Roxanne aurait été la plus belle expérience de toute ma vie, j'en suis absolument convaincu. Tout comme je sais qu'une nuit à ses côtés ne m'aurait pas rassasié, bien au contraire, j'en aurai voulu plus... toujours plus.
Allez savoir pourquoi !
N'ayant pas bu déraisonnablement, je récupère ma voiture sur le parking et fuis les lieux aussi vite que possible sans prévenir West et sa blondinette. Un simple texto fera l'affaire, je rédige quelques mots en lui demandant d'avertir Barbara concernant le départ de Roxanne.

Le vent glacial s'engouffre dans mes cheveux qu'il m'a été difficile à dompter, je dois ressembler à un lion fougueux, puisque ma longue tignasse danse sur mon crâne. Je démarre ma voiture, allume la radio puis roule jusque chez moi, la tête remplie de questions. Arrivant à la maison, mon cerveau tourne à plein régime, je revois l'échange érotique que nous avons eu Roxanne et moi un peu tôt. J'entends encore ses mots sensuels au creux de mon oreille, ce qui réveille mon bazar qui monte crescendo en pensant à la belle brune aux yeux verts.
Je décide de prendre une douche froide pour calmer mes pulsions sexuelles, hélas rien à faire j'ai encore mon membre au garde à vous et prêt à dégainer. Nu comme un ver, le corps ruisselant d'eau, je me rends dans ma chambre et m'étale sur mon lit. Je fixe le plafond un long moment, compte les moutons et essaye de m'endormir sauf qu'une charmante femme hante mes pensées. Je me remémore les courbes de son corps, celui que j'ai à peine effleurer, senti et qui pourtant m'a rendu fou.
Je laisse vagabonder mes mains sur mon torse en imaginant que c'est elle qui me touche, que se sont ces doigts qui dessinent et taillent chacun de mes abdominaux. Rapidement je saisis mon érection une de mes mains coulisse lentement sur toute la longueur puis je perds pied en me caressant. Ma vue se brouille tant l'excitation me prend, je revois ses yeux de biche remplis de désir puis laisse libre court à mon imagination. L'image que je dessine est exquise. Je continue de me masturber, la jouissance est proche. Je me vois faufilant ma main dans sa culotte pour découvrir son trésor inestimable. Je jouis sans tarder, m'essuie rapidement avec une serviette puis la jette dans la panière à linge avant de me recoucher à plat ventre. Je me sens bien et ridicule à la fois. J'ai l'impression de m'être branler comme un gosse en pleine puberté devant un poster de Pamela Anderson. Je grogne et enfonce ma tête sous l'oreiller en pensant à la sorcière qui m'a envouté puis m'endors comme un bébé.

                                                                ***
Je suis réveillé aux aurores par West qui vient me traîner au parc pour un petit footing. Mon ami est bien matinal, il est à peine huit heures du mat' et il affiche déjà un large sourire sur son visage alors que pour ma part je tire une gueule d'enterrement. Je suis certain qu'il a dû passer une nuit d'enfer contrairement à moi.
Nous courons à petites foulées au milieu de tous ses promeneurs, West qui s'était tut jusqu'à présent ne peut se retenir plus longtemps ce qui ne me surprend pas d'ailleurs.

— Alors tu as baisé la brune ? Me demande-il sans aucun détour.

— Elle s'appelle Roxanne. Et si tu veux tout savoir je ne l'ai pas touché, j'aurais pu mais j'ai refusé.
— Pourquoi ? Tu ne rechignes jamais pour t'envoyer en l'air avec une nana, sauf quand elle est moche. Celle-là était plutôt bien foutue pourtant, non !?

— Il faut croire que mes priorités ont changé. Cette femme n'est pas comme les autres. C'est une fille bien, et je sais que ce n'est pas le genre à se contenter d'être un plan cul.

— Depuis quand te soucies-tu de ça ? Pour ma part, je ne me suis pas gêné avec Barbara. Elle est sacrément chaude comme gonzesse, je l'ai baisé toute la nuit, de toutes les façons possibles. Tu verrais les choses qu'elle m'a faites, ma queue en tressaille encore, raille-t-il en arrangeant son paquet dans son jogging.

— Tant mieux si vous vous êtes bien éclatés.

Je suis d'une humeur de chien ce matin, West a pris un pied d'enfer alors que de mon côté je me suis contenté d'une petite branlette.
Vie de merde !

— Au fait, j'ai réfléchi pour ton plan à trois. J'ai peur que ça brise notre amitié Léo. En plus de ça, c'est avec ta meilleure cliente, tu dois tout de même bien l'apprécier pour envisager une chose pareille, pas vrai !?


— Tu ne t'inquiètes pour rien. Marjorie ne compte absolument pas pour moi, seul son portefeuille m'intéresse. Tu peux y aller les yeux fermés. Et maintenant si tu pouvais un peu te taire ça ne serait pas mal, j'aimerai courir en paix. On a dû parcourir deux kilomètres alors arrête de faire ta gonzesse et accélère le rythme.

— Connard.

— J'assume et j'en suis fier ! Accélère maintenant petite bite, je ne vais pas y passer la journée.

— C'n'est pas ce que dira ta cliente quand elle la verra !

— Elle ne sera pas trop regardante sur la marchandise, elle n'a d'yeux que pour la mienne.

— Si tu le dis ! Alors on le fait ce sprint.

J'augmente la cadence, West me suit de près. Je me vide la tête, évacue ma frustration, ce qui me fait un bien fou. Me déconnecter est nécessaire puisque Roxanne est ancrée dans mes pensées. Il me tarde cependant de la revoir.
Il me reste trente jours à patienter avant le mariage de son frère, j'espère qu'elle voudra encore de ma compagnie. De toute façon, avant ou sans son accord, je serai présent !
Et d'ici là, ma raison ne sera plus, je ne la laisserai pas m'échapper. Je refuse de me laisser bouffer par mes désirs à nouveau. Advienne que pourra ! Si je dois faire l'amour avec elle, alors je le ferai sans rechigner. Après tout, nous sommes deux adultes consentants, une bonne baise et puis on passera vite à autre chose, j'en suis absolument certain. Voilà ce qu'on fera quand l'occasion se représentera, on assouvira nos fantasmes et puis chacun repartira de son côté comme si de rien n'était.
C'est la meilleure chose à faire pour nous deux, et de cette façon on ne jouera pas avec le feu.

The soul of desireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant