Chapitre 30. Léo

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Rebroussant chemin tout en marmonnant, je maudis le ciel d'avoir mis cette sorcière sur ma route et réfléchis à comment la punir pour sa désinvolture. Si elle pense que je suis dupe et que je n'ai pas compris son petit manège, elle se trompe amplement. Elle va regretter de s'être pavané en tenue d'Eve sur la plage alors que je n'étais pas là. L'avoir surpris nue comme un ver m'a pris au dépourvu et mon côté homme des cavernes est sorti de sa grotte.

— Elle me rend dingue ! Pesté-je en déposant les sacs de provisions sur la table de la cuisine. Elle m'aguiche, m'envoûte, me provoque et moi comme un con, je rentre la queue entre les jambes sans contre-attaquer. Elle va voir de quel bois je me chauffe.

Je range les provisions, prépare ma vengeance en ôtant tous mes vêtements. Je noue un modeste tablier blanc autour de ma taille, puis entreprends de préparer le repas, torse et fesses à l'air. Pour parfaire ma vendetta, j'allume le vieux tourne-disque de mon grand-père et commence à me déhancher sur un rock endiablé tout en mélangeant la sauce que j'élabore pour accompagner le plat de macaronis que j'ai confectionné pour le déjeuner. Le couinement de la porte siffle à mon oreille, comprenant que Roxanne vient d'entrer, je chantonne tout en balançant mon corps au rythme de la musique. Elle écarquille les yeux en me découvrant à demi-dévêtu, je lui fais beaucoup d'effets puisque je repère du coin de l'œil sa bouche s'entrouvrir. Malgré tout, elle ne formule aucun discours, alors je continue mon petit jeu pour la faire pâlir de désir.

Vous avez un peu de bave à la commissure des lèvres mademoiselle Harper.

— Tu tombes bien Roxanne. Goûte-moi ça et dis-moi ce que tu en penses.

J'approche la cuillère près de sa bouche, elle l'ouvre s'en rechigner et recueille sur sa langue la sauce que j'ai mitonné avec amour.
— Humm, c'est délicieux. S'extasie-t-elle en se léchant les babines.

Pas autant que toi, ma belle.

— Tu trouves ? J'ai l'impression qu'il manque un petit quelque chose. Une pointe de sel peut-être ?

Je reprends place derrière les fourneaux afin que Roxanne puisse de nouveau admirer la vue imprenable de mon postérieur bien musclé. Un petit gloussement presque inaudible fait écho à la musique qui ambiance l'air. Mon plan fonctionne à merveille.

Tu as voulu jouer Roxanne, alors jouons !

Je passe à la phase numéro deux de mon plan d'attaque et goûte la sauce à mon tour en faisant exprès d'en renverser sur mon tablier.

— Zut alors ! J'en ai partout. Mon tablier va être fichu si je ne le détache pas de suite et j'y tiens. Il était à mon grand-père.

Je retire le tissu maculé de liquide sous ses yeux ébahis, Roxanne bigle sur mon sexe érigé et je n'en suis pas peu fier, cependant la partie n'est pas terminée et je compte bien la gagner.

— Tu as besoin d'aide ? Me demande-t-elle en s'approchant de moi, prête à détacher le drap de bain qui entoure son corps.

— Oui, continue de remuer la sauce, s'il te plaît. Je ne voudrais pas qu'elle brûle.
Vu sa tête, je jubile de ma réplique. Même si sa proposition était alléchante, je me devais de lui faire payer son effronterie. Et quoi de mieux que de la laisser toute pantelante devant mon érection grandissante.

— N'oublie pas de remuer. L'avertis-je avant de sortir de la cuisine sous son regard ahuri.

— Hein !? Quoi ?

— La sauce Roxanne. Fixe tes prunelles sur la casserole et non sur mes attributs.

Je pénètre dans la chambre avec un sérieux problème à régler, je dois me calmer et cela s'annonce compliquer. Ce n'était pas malin de ma part de refuser l'aide de Roxanne, mais je n'avais pas le choix, question de fierté. Je tourne en rond sans que rien ne se passe. Je me rends à la salle de bain afin de m'asperger le visage d'eau fraîche, hélas ce n'est pas assez pour calmer la bête. Une douche glacée s'impose et cela ne me réjouit guère. Je ronchonne contre moi-même et mes principes à la con. Je suis gelé, mais l'effet est radical. Après m'être séché et habillé, je rejoins Roxanne qui touille toujours la sauce.

— Je crois que c'est suffisant. Tu devrais aller prendre une douche avant de passer à table. Tu dois encore être couverte de sable. Je vais dresser le couvert en t'attendant.

— Euh... Ok.

J'exécute la tâche en prenant soin de faire les choses avec minutie puisque je souhaite que tout soit parfait pour épater ma belle brune. Je choisis un autre disque, du jazz nous accompagnera tout au long du déjeuner. Roxanne me retrouve fraîchement douchée et vêtue d'une jolie robe jaune qui pourrait faire défaut au soleil tant sa couleur est chaude.

— Ça sent drôlement bon.  Tu es très bon cuisinier Léo, c'est excellent. Tu as encore beaucoup de talents cachés ?

— Quelques-uns. Mange avant que cela ne refroidisse.

Nous dégustons notre repas tout en nous racontant certaines anecdotes concernant notre jeunesse que l'on aurait sûrement préféré oublier.

— J'ai eu une coupe garçonne quand j'avais une dizaine d'années. Je me suis endormie avec un chewing-gum dans la bouche et tu devines la suite... Au petit matin j'en avais plein les cheveux, donc j'ai eu droit à un passage express chez le coiffeur. Ma mère était folle de rage, elle avait alors banni les bonbons de la maison.

— J'ai piqué une fois la voiture de mon père et je m'en suis mordu les doigts par la suite. J'avais quinze ans et je voulais faire le caïd en ville avec mon meilleur ami de l'époque. On devait retrouver des filles, sauf que j'ai à peine eu le temps de mettre la clé dans le contact que je fonçais déjà dans une borne incendie. Résultat des courses, quatre points de suture sur le front, privé d'argent de poche pour que mon père puisse faire les réparations de sa voiture et j'ai été puni de sortie durant un mois tout entier.

— Un vrai casse-cou ! Tu as encore faim ou je peux débarrasser la table ?

— J'ai le ventre plein, et puis je ne vais pas m'attarder, je dois aller couper du bois. Il faut alimenter le feu de cheminée si l'on ne veut pas mourir de froid cette nuit.

— Je peux t'accompagner ?

— Si tu veux. Deux bras de plus, ce n'est pas négligeable. Par contre tu devrais peut-être te changer.

— Ça ira ne t'en fais pas.

— Comme tu voudras, mais je t'aurai prévenu.

Roxanne me suit de près, très près, tout en poussant des hurlements dès qu'elle aperçoit une araignée ou qu'une abeille lui tourne autour. Je rigole à gorge déployée, ce qui l'irrite évidemment, et moi je m'en amuse.

— Fais attention, regarde où tu marches, il peut y avoir des serpents.

— Quoi !? Tu plaisantes j'espère.

Absolument pas ! Cependant je ne veux pas avoir une hystérique à mes côtés, alors je l'induis en erreur et lui raconte que ce n'était qu'un petit mensonge.

— Tu es un imbécile. Tu veux me faire avoir un infarctus.

— Viens par-là, et arrête de geindre. Tu vas t'asseoir sur le tronc d'arbre mort que tu vois là-bas en attendant que je coupe quelques branches.

J'ôte mon sweat pour qu'elle puisse le poser sous ses fesses afin de ne pas tacher sa jolie robe. Prévoyant me direz-vous ? Non... Malin !

Elle s'exécute et je commence à couper le bois muni d'une hache. Roxanne reluque sans aucune gêne les courbes de mon corps qui se contractent à chacun des gestes que j'effectue. Mon jean descend exagérément sur mes hanches, les muscles de mes cuisses se tendent, la sueur dégouline sur mon corps et tout cela combiné ensemble, excite grandement Roxanne qui se dandine sur le tronc pour calmer les pulsions qui la traversent. Une petite pause s'impose, j'ai soif et vraiment chaud. J'attrape la bouteille d'eau et fais descendre la moitié de son contenu dans mon estomac pour me désaltérer. Roxanne s'approche et me fait savoir que j'ai quelque chose sur le torse. Je le scrute et ne décèle rien d'anormal.
Oh attendez ! Il y a effectivement un truc sur mes pectoraux... Les mains de ma douce qui parcourent chaque centimètre de ma peau.

— Je pensais que tu avais un insecte, mais en fait ce n'était qu'une poussière.

Elle ne me prendrait pas pour un idiot ?
Elle n'a cessé de hurler dès qu'elle croisait une minuscule bête, alors qu'elle ne me fasse pas gober que son geste était innocent. Je l'ai chopée la main dans le sac.

— Merci pour ta prévenance ma puce.

Mes mots la perturbent, je le sens, et pour toute réponse, Roxanne plaque immédiatement ses lèvres sur les miennes. Je l'embrasse avec tendresse, tout en tenant avec fermeté son corps près du mien. Elle accentue notre baiser et force la barrière de mes lèvres afin d'insérer sa langue dans ma bouche. Ses mains se baladent sur mon corps humide, je ne bouge pas d'un iota. Pour une fois, je lui laisse les pleins pouvoirs et attends de voir jusqu'où elle est prête à aller dans ce petit jeu coquin. Roxanne s'empresse de déboutonner mon jean, glisse une main à l'intérieur. Mon sexe bandé coulisse dans sa main chaude, je tente de garder l'équilibre, mais cela s'avère compliqué puisque le plaisir qu'elle m'octroie me paralyse et je tangue. Ses lèvres butinent les miennes, elles goûtent ma peau avec gourmandise. Je perds pied lorsqu'elle s'arrête à hauteur de mon pénis.
— Roxanne stop ! On pourrait nous surprendre. Il y'a des promeneurs qui arpentent les sentiers.

— Je m'en contrefiche. J'ai envie de toi maintenant et ce n'est pas un passant qui m'en empêchera.

— Ce n'est pas une bonne idée. Annoncé-je entre deux grognements.

— Au contraire, je la trouve excellente ! Je n'ai jamais fait de fellation en pleine nature, ni même autre chose.

— Tu es sérieuse ?

— Ça te surprend !? N'oublie pas que je suis du genre classique.

Classique ? Pas si sûr.
J'ai encore en tête la prestation sexuelle qu'elle offrait à ce type dans le couloir de la discothèque. Alors qu'elle ne me dise pas qu'elle est du genre classique. Je chasse ses pensées négatives de mon esprit, c'est du passé après tout. Aujourd'hui, c'est moi qui suis avec elle et non ce connard.

— Oh putain ! M'exclamé-je surpris quand Roxanne s'agenouille devant moi et engouffre mon membre dans sa bouche.

Ma vision se trouble, je tremble d'excitation alors que sa langue joue sur ma hampe de façon extrêmement excitante. Elle suce, lèche, et gobe mes testicules comme jamais. Roxanne est déchaînée, je ne la reconnais pas. Ma petite prude est devenue une véritable tigresse. Les gémissements qu'elle émet accompagnent le bruit de succion que fait sa bouche, ce qui affole un peu plus mes sens. Je tente de contenir mes émotions, et essaie de repousser Roxanne afin sur je puisse lui rendre la pareille au centuple. Seulement elle s'entête et s'agrippe à mes fesses en enfonçant ses ongles aiguisés dans les chairs de mon postérieur. Je geins de plus en plus, tremble, transpire, je suis à deux doigts de me déverser dans sa bouche.

— Je vais jouir si tu ne t'arrêtes pas !

Malgré mes avertissements, elle fait la sourde oreille et accentue la manœuvre qu'elle exerce avec précision. Ma queue cogne une dernière fois le fond de sa gorge et je lâche tout en grognant comme un animal sauvage. Elle avale et finit par récupérer la moindre goutte. Je l'aide à se relever alors qu'elle me regarde avec malice et satisfaction.
L'émotion m'envahit, et contre toute attente je lui confesse :

— Tu sais que je t'aime toi !

The soul of desireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant