16 Août 2016
« Il n'y a qu'un seul bonheur dans cette vie, c'est d'aimer et d'être aimé »
George Sand
— Qu'est-ce que tu...
Ma question reste en suspens lorsque Léo prend l'initiative de me faire taire en posant ses lèvres dévorantes sur les miennes. Le contact de sa bouche sucrée m'électrise et me détourne de notre conversation. Une fois de plus, il trouve la solution pour faire diversion. Les gémissements qu'il émet chantonnent à mes oreilles. Le son mélodieux qui s'échappe d'entre ses lèvres exacerbe un peu plus ma libido. Je suis à deux doigts de me jeter sur lui, de déchirer cette stupide chemise qui me barre la route... à regret je n'en fais rien.
Nos voisins pourraient assister à un drôle de spectacle, ou pire, il est possible qu'ils avertissent la police pour exhibitionniste. Fort heureusement, je n'ai pas envie d'être jetée en prison alors que nous venons tout juste de rentrer de notre lune de miel.
Réduisant la proximité qui nous sépare, je m'accroche à son cou comme un koala agrippe sa branche par peur de tomber. Je cherche tout de même le contact de sa langue pour approfondir notre échange charnel, hélas mon mari en décide autrement en se détachant de mes lippes assoiffées.
Mais pourquoi me rejette-t-il ? Reste là bordel !
Stupéfaite par son refus, je plante mon regard noir dans ses yeux scintillants de malice. Ces maudits miroirs qui me renvoient à la tronche son désir alors qu'il m'a gentiment repoussé. J'attends qu'il me fournisse une explication, qui à regret ne vient pas comme à l'accoutumée. Le rictus arrogant qui se dessine sur son visage m'agace au plus haut point. Léo me rend dingue, et c'est encore plus exaspérant lorsqu'il endosse son rôle de connard hyper sexy. Je fonds comme une guimauve et pourtant je n'ai qu'une envie à ce moment précis, c'est de lui faire ravaler son sourire. Malheureusement pour moi et heureusement pour lui... j'en suis incapable. Son charme est si déstabilisant que j'en détourne le regard afin de ne pas le supplier de me faire l'amour maintenant. En manque ? Non... pas à ce point. Surtout pas après le séjour que nous avons passé aux Seychelles. Pour calmer le désir qui m'emporte régulièrement, c'est-à-dire à toute heure de jour comme de nuit, je lorgne l'anneau d'or fin qui épouse mon doigt à la perfection et songe avec nostalgie à nos noces qui ont eu lieu deux semaines plus tôt. Comme j'aimerai être doter de pouvoirs magiques pour revivre le plus beau jour de ma vie.
Je ne cesserai d'écouter en boucle les vœux qu'il a prononcés devant Dieu. Je ne me lasserais pas de revoir les larmes qui cascadaient sur son visage lorsque je suis apparue au bras de mon père au pied de l'autel.
Ah, si je pouvais retourner dans le passé, avoir une machine à remonter le temps. Pensé-je en fermant les yeux pour conserver le torrent qui menace de s'écouler d'un moment à l'autre tant l'émotion me gagne.
— Prête ?
— Ai-je vraiment le choix ?
— Je crains que non mon amour... dur retour à la réalité. Fini le sable fin, le soleil, les vagues, la cabane sur pilotis et les heures entières à faire l'amour. On reprend notre train-train habituel.
— Pas question ! Oublions la plage, les palmiers, et les cocktails si tu veux... mais surtout pas le sexe à volonté. Je refuse d'y penser ! Suis-je clair !
— Bien madame ! Autre chose avant qu'on entre chez nous ?
Je pinaille sur quelques détails et pose la tête sur son épaule, afin qu'il nous mène à l'intérieur de notre maison. Léo suit la tradition et me fait franchir le seuil de la porte en me portant dans ses bras puissants.
Quel gentleman !
Je caresse sa joue recouverte de chaume, ce qu'il peut être sexy en homme des cavernes. Me dis-je en me mordant la lèvre inférieure alors qu'il me dévore du regard.
Je renifle l'effluve musqué qui se dégage de ses pores, l'odeur masculine qui flotte dans l'air attise mes papilles. J'ai faim. Faim de lui tout simplement.
J'attends que mon mari me dépose au sol, or il n'en fait rien. Je le scrute interrogative de savoir où il m'emmène, néanmoins il ne pipe mot et cela me frustre une fois de plus. Léo se contente de monter les escaliers, m'ordonne de fermer les yeux un court instant avant de me dérober un chaste baiser. Je m'exécute sans rechigner, l'impatience de savoir ce qu'il se trame me titille et pourtant je reste docile, sage, trop à mon goût, et attends patiemment qu'il m'autorise à recouvrer la vue.
Mon mari me dépose lentement à terre, sa bouche m'embrasse délicatement les lèvres, puis sa langue se fraie un chemin brûlant de ma mâchoire à mon épaule dénudée. Je pousse un léger gémissement d'extase, et le laisse continuer son ascension jusqu'à la naissance de ma poitrine. Je suffoque, ma respiration se fait lourde tandis que le sang qui coule dans les veines se met à bouillir à m'en donner des sueurs froides. Il suçote ma peau tout en m'informant que j'ai enfin le droit d'ouvrir les paupières.
Je découvre émerveillée notre chambre décorée avec finesse et élégance. Des lampions scintillent et éclairent la pièce de mille feux, le lit habillé de draps de satin est couvert de pétales de roses. Tout est parfait. Mon regard vagabonde jusqu'à la commode où un seau à champagne y est posé ainsi que deux flûtes et une corbeille de fraises fraîchement cueillies. La surprise est telle qu'une boule se loge dans ma gorge et m'empêche d'émettre le moindre feulement. Sa délicate attention me touche énormément, je suis estomaquée et me demande comment il a fait pour organiser tout ça, alors que nous étions à l'autre bout du monde.
— Roxanne ? Tu ne dis rien. C'est trop surfait, c'est ça ? M'interroge-t-il inquiet par mon manque d'enthousiasme.
— C'est magnifique. Comment as-tu fait pour orchestrer tout cela alors que nous étions absents ?
— C'est un secret. Cependant, dès demain nous irons remercier une amie commune pour ses talents de décoratrice.
— Barbara. Soufflé-je encore sous le choc.
Il ne peut s'agir que d'elle... qui d'autre aurait pu manœuvrer pareille merveille pour notre retour.
— Je t'aime Léo.
— C'est vrai ce mensonge ? Même après cette petite supercherie. Tu ne m'en veux pas d'avoir magouiller tout ça avec la complicité de ta meilleure amie.
— Quoi que tu puisses dire ou faire, je ne t'en voudrais pas mon amour. Et sache une chose, reste tel que tu es ! Désinvolte, surprenant, prétentieux, attentionné, et simplement toi. Puisque c'est ainsi que je t'aime.
Il pose ses mains chaudes sur mes épaules, puis les laissent glisser avec lenteur sur la longueur de mes bras, juste avant de me saisir par la taille pour m'embrasser avec fougue et passion. Sa langue titille la commissure de mes lèvres, elle caresse, et en lèche la pulpe. J'entrouvre la bouche et mordille la petite coquine humide qui me rend folle par ses touchées. Je profite d'un moment de sauvagerie et attrape sa chemise avant d'en arracher les pans pour découvrir son corps massif et bronzé. J'explore les dunes qui se dessinent sur sa peau, du bout des doigts j'en parcours chaque lignée. Bien que j'en connaisse chaque millimètre, je ne peux m'empêcher de partir à la découverte de cette carte au trésor. Ma robe finit par tomber à mes pieds, mon mari cajole avec tendresse et minutie mon épiderme qui répond à ses caresses par un léger frisson. Nos lèvres se séparent, alors que le contact de nos yeux lui reste bien ancré l'un à l'autre. L'appétit sexuel qui s'en dégage accentue mon empressement de le sentir en moi. Par sa faute, je deviens une véritable nymphomane, j'ai sans cesse envie d'être dans ses bras, de l'embrasser, de le toucher, et de le goûter.
Est-ce grave docteur de désirer autant un homme ?
— Tu me rends dingue Roxanne. Profère-t-il en m'allongeant sur le lit. Tes courbes, tes yeux, ta bouche... tout de toi me fait perdre pied. Sais-tu combien je t'aime et te vénère ?
Oui, non... je ne sais plus. Qu'il me le prouve bon sang !
Je ne vais plus tenir face à ses arguments qui font monter la pression entre mes cuisses.
Allongée sur le matelas duveteux, je gesticule tant l'attente de caresses se fait longue. Je le supplie du regard, pourlèche mes lèvres, gesticule comme une anguille pour lui faire comprendre qu'il est temps qu'il passe à la vitesse supérieure. Léo tatillonne du bout des doigts la naissance de ma poitrine, celle-ci se fait sensible et douloureuse. Je râle tant la lenteur de ses gestes me met au supplice. Mon string quant à lui n'est plus qu'un vulgaire morceau de tissu trempé. Il porte toute son attention sur les nœuds qui l'attachent, et c'est avec précision qu'il les dénoue pour enfin libérer la fleur humide qui se trouve sous la dentelle blanche.
— Tu incarnes la pureté mon amour avec cette lingerie, et pourtant tu n'es que pécheresse et luxure.
Ses mots, ses attentions, ses baisers me consument à petit feu, je brûle d'impatience et le lui fais savoir en l'attirant contre moi.
— Fais-moi l'amour. Maintenant !
Son rire cristallin résonne entre les murs, le ton agressif que je me suis évertué à employer ne lui a fait ni chaud ni froid.
Que dois-je faire pour qu'il cède à mes avances ?
— Patience tigresse. J'aimerai profiter de ces merveilles ! S'exclame-t-il en saisissant mes seins dans ses mains calleuses.
Ses doigts s'introduisent dans mon soutien-gorge et viennent agacés mes tétons fièrement dressés. Il les extrait de leur prison et s'en empare pour les capturer entre ses lèvres. Mes mains se glissent alors dans sa masse brune désordonnée, je tire légèrement puis me cambre lorsqu'il saisit et mordille mes pointes tendues. Au bord du gouffre, je tente maladroitement de faire sauter le bouton de son jeans. Léo empoigne mes mains et les porte au-dessus de ma tête alors que son corps incendiaire se frotte contre moi. La chaleur qui se dégage de nos anatomies nous enduit d'une fine pellicule de sueur. Je frôle l'apoplexie, mon cerveau n'est que cacophonie, incapable de réfléchir pour me sortir de cette transe qui m'habite. Ma hargne prend le dessus, je renverse la situation en mettant Léo sur le dos. Je suis à califourchon sur lui et cela l'amuse, alors pour le punir de sa désinvolture, j'attrape mes seins à pleine main et les palpe sous son regard approbateur.
Il veut jouer... alors jouons !
J'embrasse son torse, mords ses tétons, et laisse traîner ma langue rebelle sur sa peau brûlante. L'inconfort que je descelle sous la toile de son pantalon me pousse à aller plus loin dans ma vengeance. Je sors du lit et tire sur son jeans pour le retirer complètement. Entre lui et moi, il ne reste qu'un boxer noir qui fait barrage. Je pianote du bout des doigts sur la longueur de son érection. Son gland turgescent apparaît et telle une coquine, j'aspire mon index en bouche et le suce goulûment sous ses yeux noircis par le désir. J'applique la pulpe humide de mon doigt sur la base de sa tête chercheuse et dessine de petits cercles sur l'extrémité de son sexe.
Du liquide pré-séminal s'écoule de son membre, je le récolte et le porte à mes lèvres. Mon geste le rend dingue, et je compte encore en jouer pour le faire sombrer. Avec lenteur, je libère son pénis de son sous-vêtement. Il apparaît épais, raide et palpitant à quelques centimètres de ma bouche. Je l'engloutis, aspire sa hampe et le masturbe jusqu'à ce qu'il atteigne le point de non-retour. Très vite, il reprend le dessus en me plaquant à plat ventre sur le lit. Cuisses écartées à son maximum, j'attends, impatiente qui s'introduise en moi. La base de son sexe pointe à l'entrée de mon antre, mais il ne me pénètre pas. La morsure d'une gifle sur le postérieur me fait sursauter. Cependant lorsqu'une seconde s'abat sur mes fesses, je lâche un râle d'extase. Léo insère un doigt puis un autre dans mes plis les plus intimes. J'accueille l'intrusion en m'arc boutant, et gémissant de plus belles. Il se joue de moi avec ses lents va-et-vient, je suis dans tous mes états. Remuant le bassin pour sentir ses doigts au plus loin, je me surprends à jouir. Un son puissant annonçant la libération sexuelle que je retenais. Suppliant mon mari d'une voix sensuelle, il finit par introduire en moi son érection grandissante et cela me fait un bien fou.
— Léo bouge ! Bordel tu attends le dégel.
— Exigeante en plus d'être insatiable. Il va falloir calmer vos ardeurs madame Ortega.
Avec vigueur, son membre s'enfonce dans la profondeur de mon sexe humide. Il me pilonne comme une brute et j'adore cela. J'en redemande encore et encore. J'halète, supplie et jouis.
— Je t'aime Léo.
— Idem, me répond-il dans un dernier grognement bestial.
Son visage se fend d'une grimace libératrice alors qu'il se déverse en moi. Son corps parsemé d'une fine pellicule de sueur s'allonge à mes côtés. Je scrute mon mari dans toute sa splendeur et me fais la remarque que même en tenue d'Adam, Léo est terriblement sexy. Nos regards se croisent, nos doigts se cherchent et s'accrochent. Instinctivement nos yeux se posent sur nos alliances, lui comme moi avons encore du mal à réaliser que nous sommes réellement mari et femme. Il va nous falloir du temps pour s'y habituer. Je sombre dans un état semi-comateux, le voyage et le sexe à outrance ont eu raison de moi.
Vers dix-sept heures, la sonnerie du téléphone résonne. Je me redresse et découvre Léo dormant à poing fermé. Je me lève afin que le son strident ne le réveille pas. J'attrape l'objet de malheur et décroche. Tout en sortant de la chambre, je parle en chuchotant mais personne ne me répond à l'autre bout du fil. Je perçois pourtant une respiration saccadée. Je raccroche. Tremblante de la tête aux pieds, je me dirige dans la salle d'eau afin de me rafraîchir le visage. Lorsqu'un autre appel à l'identique se fait entendre, je raccroche et comprend rapidement que le corbeau n'en a pas encore fini avec moi. Il recommence après des mois de silence. De longues semaines à réapprendre à vivre en sécurité et voilà que deux maudits coups de téléphone viennent réduire mes efforts à néant.
Que vais-je faire si cela se reproduit ? Dois-je en parler à mon mari ? Non certainement pas.
Léo serait fou de rage s'il apprenait cela, il finirait par me suivre comme la peste dans chacun de mes déplacements, et cela aurait le don de m'agacer sur le long terme. Je cogite tout en me regardant dans le miroir. La peur se lit sur mon visage... c'est flagrant. Pourtant je dissimule cet aspect lorsque Léo fait irruption dans la salle de bain.
— Ça va ma puce ? Tu es toute pâle. Tu veux que j'appelle le médecin ?
— Ce n'est rien, juste un peu de fatigue.
Mon mari ne supporte pas la calomnie, sa famille lui a menti durant des années et le résultat est qu'il ne leur adresse plus la parole.
Qu'en sera-t-il si Léo découvre que je lui cache des choses... des choses graves qui mettent ma vie en péril ?
Je connais déjà la réponse et préfère ne pas y penser... du moins pas pour l'instant afin de ne pas sombrer.
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The soul of desire
Roman d'amourLorsque Léo apprend qu'on lui a menti durant plus de vingt ans et qu'il surprend sa petite amie dans les bras d'un autre, c'est le coup grâce pour ce jeune homme au cœur tendre qui voit alors sa vie partir en fumée. Trompé, blessé et rongé par la co...