Chapitre 49. Léo

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Novembre 2015

— Rox, tu préfères lequel ? Le gris ou le noir ? Demandé-je en lui montrant les deux pantalons que j'ai retenus parmi le large choix que m'a proposé la conseillère du magasin.

— J'n'en sais rien ! Demande à la pétasse peroxydée qui te fait du charme depuis une dizaine de minutes, elle se réjouira de te donner son avis. De plus, elle pourra reluquer ton paquet de plus près, ça devrait la ravir. Et en prime, je lui offrirai mon poing dans la gueule, juste pour avoir osé te draguer sous mes yeux.

Qu'est-ce qu'elle sous-entend encore ?
Cette nana me ne drague pas, elle fait seulement son job, rien de plus. La jalousie de Roxanne est de plus en plus présente, elle est comme qui dirait carrément maladive. Le fait qu'une femme me sourit, me regarde ou me parle innocemment, lui fait péter les plombs. Parfois cela m'agace, et pourtant la voir si possessive m'excite terriblement. Roxanne est une véritable tigresse qui n'hésite pas à sortir les griffes pour protéger son territoire. J'avoue que je ne suis pas mieux lorsqu'un homme l'approche, je deviens fauve à mon tour.

— Tu vas arrêter de spéculer des idioties, et de la fusiller du regard. Elle n'a rien fait bon sang.

— Elle bave, fantasme, minaude comme une chatte en chaleur et tu fais celui qui ne voit rien.

— C'est complètement fou ! Elle attend que je fasse mon choix, afin que je passe à la caisse pour qu'elle obtienne sa commission sur la vente.

— Ce que tu peux être naïf mon pauvre Léo. Elle rêve de se faire culbuter. Elle ne cesse de faire remonter ses énormes pastèques, qui bizarrement s'échappent un peu plus de son bustier lorsqu'elle te voit ressortir de la cabine d'essayage. Et son sourire, parlons-en ! Je vais le lui faire ravaler si elle continue son petit manège sous mes yeux.

— Du calme Xena la guerrière, tu ne vas rien faire du tout et calmer tes envies de meurtre. Je vais prendre les deux pantalons, et puis on s'en va.

Roxanne me pousse dans l'espace réduit de la cabine, se joint à moi et referme le rideau opaque derrière nous, tout en ayant un large rictus aux lèvres qui en dit long sur ses véritables intentions. Ses deux petites billes vertes rayonnent et se plissent de malice, alors qu'elle s'approche et fait glisser ses doigts sur mon sexe caché par mon boxer.

— Qu'est-ce tu fais ?

— Laisse-toi faire ! Je vais lui faire comprendre à cette garce que tu es à MOI et à personne d'autre.

Sa bouche gourmande, filmée d'un voile rouge carmin, se pose sur mes lèvres quelques secondes avant de venir butiner mon cou. Adossé contre la paroi vitrée, je laisse l'expertise de ses lippes attiser le feu qui s'embrase en mon bas-ventre. Je suis excité et terrifié à la fois que la vendeuse puisse nous surprendre. Perchée sur ses talons aiguilles, ma belle brune s'agenouille à hauteur de ma virilité et entreprend d'attraper l'élastique de mon sous-vêtement à l'aide de ses dents afin de le faire descendre lentement. La douceur de ses mains, patine sur la musculature de mes cuisses. Ses effleurements, ses baisers, et la moiteur de sa langue sont un supplice auquel je ne peux résister. Basculant la tête en arrière, mon souffle se coupe lorsqu'elle engloutit mon sexe dans sa bouche et qu'elle l'enduit totalement de salive. Mes doigts se perdent dans l'épaisseur de sa chevelure, retenant quelques mèches avec une force que j'essaie de contrôler tant le plaisir de cette fellation exceptionnelle me fait perdre toute lucidité. La chaleur se propage dans mon pénis qui ne cesse de gonfler à chaque coup de langue qu'elle m'inflige. Des picotements se nichent au creux de mes reins, je deviens fou de désir et tremble comme une feuille lorsque l'apothéose se fait imminente. Le va-et-vient incessant de ses lèvres qui glissent autour de mon sexe, et le bruit de succion qui s'en émane me fait tressaillir. Sans attendre une seconde de plus, je déverse ma semence au fond de sa gorge en empoignant ses cheveux un peu plus fort que je ne le voudrais. Roxanne se redresse, me regarde avec satisfaction et révèle avec fierté un énorme sourire sur son visage rougi par l'effort.

— Rassasiée ? La taquiné-je remontant mon boxer.

— Pas exactement ! Tu me dois un orgasme à présent. Rhabille-toi, qu'on puisse sortir d'ici. Mais avant ça, j'ai encore une petite chose à régler avec la blondinette.

Roxanne sort à peine sa tête de la cabine, interpelle la vendeuse en adoptant une voix de garce écervelée et lui demande si elle n'aurait pas un peu d'eau pour faire passer ce qu'elle a avalé de travers. Je tente d'étouffer le fou rire qui me tord le ventre en regardant ma compagne finir sa petite comédie en s'essuyant le coin des lèvres avec son index. Roxanne quitte l'espace réduit, me laissant seul face au choix cornélien que je m'inflige pour un fichu pantalon. Je sors à mon tour convenablement vêtu et rejoint ma belle qui patiente devant la caisse. Je l'enlace par la taille, dépose un tendre baiser sur sa tempe, avant de l'avertir que finalement je ne prendrais aucun vêtement. Je lui susurre à l'oreille que j'ai envie d'elle, et que l'achat d'un nouveau pantalon peut bien attendre demain. Elle ne se fait pas prier pour me suivre, tire sur ma main à l'évocation de ces mots magiques et nous quittons plus vite que prévu le magasin.
Trois mois a refréné mes pulsions sexuelles, soixante jours que je n'ai pas touché Roxanne à cause de mes conneries. Aujourd'hui, je me sens prêt à vaincre ce démon qui s'impose depuis trop longtemps dans ma vie. La route jusqu'à la maison semble durée une éternité. Je suis agité derrière le volant et gigote sur mon siège pour calmer la bête qui se cache sous mon pantalon. Roxanne ne pipe mot, elle se contente de triturer ses doigts en observant les kilomètres que la voiture engloutit.
Notre habitation n'est plus qu'à quelques mètres, l'excitation ressentit durant tout le trajet s'estompe petit à petit et laisse l'angoisse prendre le dessus. Ma compagne s'aperçoit de mon malaise, pose sa main sur ma cuisse et me dévisage avec amour pour me faire comprendre que tout va bien se passer.

— Si tu n'es pas prêt, j'attendrai Léo. Du moment que tu ne me repousses pas lorsque je m'approche de toi, je serai être patience.

— Ne t'en fais pas mon cœur. Je compte bien rattraper le temps perdu. Toute cette histoire est dernière nous, je te le promets.

Je me stationne devant la maison, sors de la voiture en observant la porte d'entrée durant un temps avant de m'avancer. Je tarde à la déverrouiller. Rox saisit la clé que je tiens fermement dans la main et l'insère dans la serrure avant de pousser le panneau de bois qui nous sépare de notre antre.

— Rentrons avant que je ne change d'avis. Lui dis-je en la poussant gentiment dans notre maison.

Une gêne s'installe entre nous, la complicité que nous avions quelques heures plus tôt est de nouveau partie se cacher au fond d'un trou. Roxanne m'informe qu'elle va préparer le dîner. Contre toute attente, je l'attrape par le bras, croise son regard interloqué et lui propose de venir se doucher en ma compagnie avant qu'elle ne s'installe derrière les fourneaux.

— Maintenant !? Je dois éplucher les légumes et puis...

— S'il te plaît. La coupé-je en caressant délicatement la paume de sa main. Je voudrais réapprendre à te toucher en te savonnant pour commencer, et puis après, on pourrait peut-être...

— Va faire couler l'eau, je te rejoins dans une petite minute.

Mes pieds me guident jusqu'à la salle de bain. Par automatisme, je retire mes vêtements avec précaution et les plie avec soin avant de les poser sur le meuble. Je pénètre dans la douche, règle le mitigeur à bonne température avant de me jeter sous l'eau pour me changer les idées.

Tu peux le faire Léo... allez ce n'est pas comme si tu débutais !

Roxanne entre dans la pièce vêtue d'un bikini blanc très sexy. Cela m'étonne, me déroute qu'elle puisse me cacher ses courbes, alors que nous sommes censés être nus. Je finis par comprendre, enfin je crois, qu'elle fait cela pour moi, pour nous, afin que je puisse la redécouvrir à mon rythme. Roxanne se place sous le pommeau de douche, l'eau chaude qui se déverse sur elle, colore partiellement sa peau et laisse la transparence de son maillot s'intensifier. Je scrute minutieusement ses gestes lents, calculés qui effleurent ses chairs appétissantes et me donnent faim. Mon regard ne peut se détacher du spectacle qui se joue devant moi. Roxanne est sexy. Terriblement sexy. Qu'elle soit couverte ou non, ma compagne est une irrésistible bombe sexuelle. Avec timidité et manque d'assurance, je fais mousser du savon aux creux de mes mains et les posent sur ses épaules. Ses muscles se détendent. Une sensation de bien-être l'assaille, alors que des gémissements de satisfaction chantonnent à mes oreilles. Mes doigts glissent sur sa peau douce, dessinent chaque millimètre de sa colonne vertébrale qui ondule sous mes caresses. Arrivant à proximité de son fessier, je laisse mes mains voguées de nouveau sur son dos jusqu'au nœud de son bikini qui retient sa poitrine prisonnière. Dénouant la rosette avec dextérité, je laisse tomber le morceau de tissu à ses pieds et m'aventure avec aisance sur ses seins opulents qui pointent fièrement en ma direction. Roxanne suffoque lorsque mes doigts saisissent ses tétons durcis par le désir que je provoque en elle. Mes lèvres restent en suspens à quelques centimètres des siennes, avant que la hardiesse me pousse à capturer sa bouche entrouverte. Nos langues se cherchent, dansent, se chevauchent alors que nos mains papillonnent sur nos corps. J'avale les halètements de ma compagne. Ils envahissent ma bouche et me font perdre le contrôle. Je plaque Roxanne contre le carrelage froid de la douche, la surprend en saisissant ses poignets que je place au-dessus de sa tête tout en lui murmurant des mots coquins à l'oreille. Le sourire carnassier que renvoie mon visage, Rox ne le connaît que trop bien. Elle comprend que ma domination, ma bestialité et mon assurance sont de retour. Secrètement, je sais qu'elle attendait cela depuis un long moment. Elle aime être manipulée par mes mains expertes. Elle est mon désir, mon plaisir et mon plus gros fantasme. Mon sexe se colle au sien, caché derrière cette minuscule culotte de bain qui fait barrage entre nous. Elle se trémousse, supplie, implore que je vienne en elle en se cambrant au maximum. Ses seins appellent mes caresses linguales. Je goûte, lèche, mordille ses petites framboises avec beaucoup de frénésie. Mon majeur suivi de mon index, se faufilent dans son maillot. Je découvre un taux d'humidité très élevé entre ses lèvres. Titillant son clitoris par de simples effleurements, Roxanne m'annonce avec fébrilité qu'elle est sur le point de jouir. J'en décide autrement et stoppe ma délicieuse torture. Je veux la goûter, faire tournoyer son clitoris sur ma langue, recueillir son jus intime et m'en abreuver jusqu'à ce que la dernière goutte épanche ma soif. Je fais disparaître sa culotte de bain en un tour de main. Je m'accroupis face à elle et saisis une de ses jambes que je pose sur mon épaule, puis enfouis ma tête entre ses cuisses. Son corps tressaille, se dandine, tremble sous le coup de mes cajoleries. La jouissance ne se fait guère attendre. Roxanne explose en hurlant un cri libérateur toute la frustration qu'elle a ressentie au cours des deux derniers mois. Je me relève. Mon gland frappe à l'entrée de son vagin. Sans attendre, je l'agrippe par les fesses, la coince contre la paroi de la douche et m'introduis dans son paradis en lâchant une plainte remplie d'amour. Les coups de butoir que je lui inflige ne sont pas brutaux, au contraire, ils se veulent lents et d'une infinie douceur.  Ma compagne me fait comprendre qu'elle veut bien plus de sauvagerie en m'embrassant avec fougue et passion. J'intensifie avec hargne mes pénétrations, et pourtant elle en demande toujours plus. J'observe son regard fiévreux, ses yeux magnifiques qui respirent le sexe, et ressens les prémices de la jouissance. Je l'embrasse avec émotion, tandis que mon sperme macule son sexe qui se contracte autour de ma verge. Sa tête finit par trouver refuge sur mon épaule. Roxanne parsème mon cou de tendres baisers et me murmure à l'oreille qu'elle m'aime et que quoi qu'il advienne, il en sera toujours ainsi.

— Idem. Je t'aimerai jusqu'aux étoiles ma petite fée.

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