Tu es mon double

Être rouge de colère

Bonsoir !

Tout d'abord, merci pour vos reviews, merci de me lire.

J'espère que vous aimerez cette histoire qui comptera à terme 118 chapitres.

La mise en place de l'intrigue est volontairement longue, mais chaque personnage a son importance dans la suite de l'intrigue. Je sème de légers détails qui expliqueront certaines réactions plus tard, c'est pourquoi je prend le temps de détailler le tout, même si c'est conforme au canon. Cependant, déjà quelques différences se glissent doucement, pour en arriver à mon histoire proprement dite...

A demain soir pour la suite !

Lili

Face à un Sirius fou de rage et de douleur, prêt à tout pour l'arrêter et lui faire payer sa trahison, Peter réagit rapidement. Avec un sourire sournois, il leva sa baguette et lança un sort de découpe sur lui-même.
L'animagus rat hurla et sanglota alors que son index tombait au sol. Il plaqua sa main mutilée contre lui, sans pour autant baisser sa baguette.

Face à ce comportement incompréhensible, Sirius se figea, ne comprenant pas ce qui se passait. Peter venait de se mutiler volontairement, sans aucune explication, sans raison...
Il décida que celui qui avait été son ami - et qui était désormais un traître et un meurtrier - était juste fou. C'était sa folie qui l'avait entraîné du côté des ténèbres, et ce constat le rassurait quelque part.

Peter cependant, n'avait pas terminé. Il prit une grande inspiration, et lança un Bombarda Maxima près d'eux.
Le mur à proximité explosa, projetant Sirius au sol un peu à l'écart. Un groupe de moldus se retrouva enseveli sous des blocs de bétons.

Abasourdi, Sirius eut le temps de voir Peter qui souriait d'un air fou. Il lui fit un signe de la main, comme pour le narguer, puis il se transforma en rat avant de se faufiler dans les égouts souplement. Il était suffisamment proche de l'animal pour remarquer qu'il lui manquait un doigt à la patte, correspondant au doigt qu'il s'était lui-même tranché.

Sirius secoua doucement la tête, étourdi. Il avait pris un choc à la tête et il sentait un filet de sang couler sur sa tempe. Rien de grave, visiblement. Juste une égratignure. Il avait eu de la chance, bien plus de chance que les moldus au sol, visiblement morts.
Il entendait des cris au loin, mais il n'arrivait pas à bouger, alors qu'il regardait autour de lui.

Il vit arriver au loin un groupe de sorciers, qu'il reconnut rapidement : c'était des Aurors, ses collègues. Son regard revint sur le doigt abandonné au sol, unique vestige de la présence de Peter Pettigrew sur place.

James et sa famille étaient morts. Peter était un traître. Remus était un loup-garou malheureux qui n'assumait pas son état. Sirius pensa immédiatement à la dernière phrase de sa mère lorsqu'il avait claqué la porte de chez lui pour courir se réfugier chez les Potter.
"Tu devrais mieux choisir tes amis".

Effectivement, toutes ces années après, il ne pouvait que donner raison à sa mère à cet instant précis. Il aurait dû mieux choisir ses amis. Trouver quelqu'un qui ne soit pas la cible du plus grand mage noir du monde magique, trouver quelqu'un qui ne soit pas un traître. Trouver un loup-garou qui ne se batte pas contre sa nature jusqu'à l'épuisement.

Alors que ses collègues arrivaient près de lui, Sirius se redressa à genoux, les yeux toujours fixés sur le doigt de Peter le traître. Sans qu'il ne puisse s'en empêcher, il sentit ses épaules tressaillir, puis il partit dans un fou rire terrible, impossible à réprimer.

Il riait de toutes ses forces, jusqu'à sentir ses abdominaux se contracter douloureusement, sans pouvoir s'arrêter. Mais à l'intérieur, dans sa tête, il hurlait et pleurait.

Il pleurait sur ses amis morts, qu'il ne reverrait jamais. Il n'y aurait plus de soirées ensemble, à refaire le monde. Plus de plaisanteries sur l'éternel célibat de Sirius alors qu'il avait été un tel tombeur à Poudlard.
Lily ne l'inviterait plus à manger, inquiète de voir qu'il avait encore maigri. Harry ne se jetterait plus jamais dans ses bras, avant de lui coller un bisou baveux en riant et en essayant de l'appeler Patmol.

Il pleurait sur la trahison de Peter. Peter toujours en retrait, moins sûr de lui. Peter qui avait moins de succès avec les filles, qui était moins doué qu'eux pour les sortilèges et le reste. Mais Peter qu'il avait accueilli comme un frère, sans arrière pensée. Peter qu'il avait aimé autant que James et Remus.

Il pleurait pour lui, pour la solitude qui allait devenir la sienne. Il avait vécu dans l'ombre de James depuis leur sortie de Poudlard, profitant de sa famille, lui enviant la chance qu'il avait d'avoir un fils. Il n'avait jamais osé expliquer à James pourquoi il était devenu si solitaire.
Il n'avait jamais eu l'occasion de lui expliquer qu'il avait croisé sa cousine Bellatrix et qu'il avait été horrifié de voir la jeune fille qu'elle avait été tomber dans la folie. Il s'était souvenu de la rumeur qui courait sur la famille Black. La folie qui se transmettait de génération en génération, à force de mariages trop consanguins.

Sirius ne s'estimait pas totalement fou, mais il savait qu'il n'était pas un modèle d'équilibre. Et il ne voulait pas imposer ça à un enfant. Il avait trop souffert de la folie de sa mère, extrémiste jusqu'au bout des ongles, prête à renier son fils pour ses idéaux, allant jusqu'à sacrifier son autre enfant...

Il vit ses collègues l'entourer, baguettes en main, et il ne pouvait pas s'empêcher de rire. Il croisa le regard de Emmeline Vance, qui était rouge de colère. Il fut remis sur ses pieds sans ménagement, titubant alors qu'il riait.
L'un des Aurors le poussa brutalement dans le dos pour le forcer à avancer, le traitant comme un criminel notoire. Il ne pouvait même pas protester ou s'indigner, puisque ses nerfs lâchaient et qu'il riait toujours autant.

Il fut traîné, suivant le mouvement malgré lui. Les Oubliators arrivaient pour arranger les choses, protéger le secret du monde magique. Il suffirait de quelques heures à peine pour que les moldus apprennent qu'une conduite de gaz avait explosé, en faisant des victimes.

Ce ne fut que lorsqu'il fut jeté à Azkaban sans ménagement, au fond d'une cellule glaciale, que son rire se calma pour se transformer en sanglots. Il ne pensa même pas à protester, certain que rapidement la lumière serait faite sur ce qui s'était passé dans cette rue moldue. D'ici quelques heures Dumbledore viendrait le tirer de là... Dans quelques heures, il retrouverait la solitude de son petit appartement sur le chemin de Traverse, et il s'y retrancherait, pour oublier qu'il avait perdu ses amis, et son adorable filleul.

Épuisé par toutes ces émotions, Sirius finit par s'endormir sur le sol crasseux, les joues baignées de larmes.

Prompt de demain : âmes soeurs