En sept jours, Narcissa avait vu les jumeaux Potter changer énormément. Lorsqu'elle les avait vu, la toute première fois, elle s'était trouvé face à deux garçons perturbés et traumatisés. Il était évident qu'ils étaient sauvages, qu'ils n'avaient jamais connu l'amour ou la tendresse.
Voir leurs sursauts ou leurs gestes de recul lui avait serré le cœur. Même si elle avait grandi dans une famille réputée pour appartenir aux ténèbres, même si elle avait vu son Mangemort de mari commettre des actes terribles, elle ne pouvait que s'émouvoir face à la souffrance de ces enfants.
L'aristocrate avait pris le temps de les apprivoiser. Elle n'avait pas réagi à leurs mouvements de recul. Elle avait toujours gardé une voix douce, et avait fait de son mieux pour les mettre en sécurité. Qu'ils se sentent bien.Pour son plus grand plaisir, son fils s'était pris d'amitié pour eux. Elle savait que Drago pouvait se montrer parfois égoïste, habitué à être leur petit prince. Narcissa avait eu peur qu'il ne rejette les nouveaux venus, et se vexe de ne plus être le seul au monde aux yeux de ses parents.
Son fils avait grimacé au premier abord et il avait lancé aux deux garçons un de ses célèbres regards noirs. Cependant, quelques minutes plus tard, il s'était dirigé vers eux et leur avait tendu la main, visiblement décidé à les accueillir.
Narcissa avait noté les cauchemars des garçons, leur peur à chaque fois qu'elle entrait dans leur chambre quand elle les entendait crier ou pleurer. Elle avait fait de son mieux pour les consoler, pour leur montrer qu'elle ne leur ferait pas de mal. Que plus personne ne leur ferait de mal.En y réfléchissant, tout avait changé lorsque Lucius leur avait donné une leçon de vol. C'était la première fois qu'ils avaient ri. Lorsqu'elle les avait vu, les joues rouges et le sourire aux lèvres, elle avait failli fondre en larmes, soulagée de voir qu'ils guérissaient. Lentement, mais sûrement.
Les cauchemars s'éloignaient, et aussi bien Charles que Harry parlaient plus librement. Ils avaient moins de gestes de recul, et ils semblaient plus en confiance. Ils se laissaient approcher un peu plus facilement.Le jour où Lucius partit pour le Ministère convaincu que la libération de Sirius serait prononcée, Narcissa appela les garçons pour avoir une conversation avec eux.
Ils s'installèrent face à elle dans le salon, serrés l'un contre l'autre.
Narcissa leur sourit avant de commencer à leur expliquer la situation.
- Vous savez que vos parents sont morts lorsque vous étiez petits. Vous avez été confiés à... ces ignobles moldus intolérants parce que vous n'aviez plus de famille pouvant s'occuper de vous. Cependant, ce n'est pas tout à fait le cas.
Harry se crispa légèrement, tandis que Charles fronçait les sourcils. Narcissa soupira, et secoua la tête avant de reprendre.
- Normalement ce sont vos parrains ou marraines qui auraient dû prendre le relais. J'ignore qui est ton parrain Charles, mais le tien Harry s'appelle Sirius Black et il se trouve qu'il est mon cousin.
Les yeux verts du gamin brillèrent et il eut un mince sourire.
- Alors on est de la même famille ?
Narcissa gloussa, amusée.
- Je pense que toutes les familles sang-pur sont liées finalement.
Charles ne s'était pas détendu, son froncement de sourcil s'était accentué. Il prit la parole brusquement.
- Pourquoi il est pas venu avant ce parrain ? Et je veux pas être séparé de Harry !
Narcissa tendit la main pour ébouriffer tendrement les cheveux du garçon.
- Personne ne songe à vous séparer tous les deux. Il est évident que vous êtes proches et que vous vous aimez beaucoup. Quand à Sirius... Et bien il était en prison.
Les deux gamins écarquillèrent les yeux et Harry se rembrunit.
- Alors c'est un méchant ?
- Il a été envoyé en prison pour quelque chose qu'il n'avait pas fait. Ton parrain... je suis certaine qu'il voudra s'occuper de toi. Et de Charles.
Une lueur de colère passa dans le regard sombre de Charles qui serra les poings. A ses côtés, Harry s'était renfermé sur lui même, serré contre son frère. D'un ton morne, il fit un constat.
- Donc vous ne voulez plus de nous ici.
Narcissa choquée, blêmit, avant de secouer la tête vivement.
- Quoi ? Oh non ! Ce n'est pas ça ! Vous pouvez rester ici autant que vous le voulez tous les deux, au contraire, il y aura toujours de la place pour vous. C'est juste que je pensais que vous seriez heureux de retrouver de la famille. Votre vraie famille.
Charles renifla d'un air méprisant et Harry grogna.
- Notre vraie famille ? Comme Oncle Vernon et Tante Pétunia ?
Effarée devant ce désastre, Narcissa se passa la main sur le front. Elle soupira et regarda les deux garçons l'un après l'autre.
- D'accord. Le choix vous appartiendra. Soit vous resterez au Manoir, soit vous irez avec Sirius s'il peut vous accueillir. Quelle que soit votre décision, il y aura toujours une chambre pour vous ici, et notre porte sera toujours ouverte.
Charles eut un bref sourire, acceptant l'explication plus facilement que son frère. Harry haussa les épaules, se posant visiblement beaucoup de questions. Comme Narcissa ne bougeait pas, il finit par oser demander ce qui le tracassait.
- Si on devait aller chez cet homme, on verrait toujours Severus ?
Narcissa grimaça, ne sachant pas comment répondre. Elle soupira et éluda.
- Et bien, vous pourrez venir le voir au Manoir. Sirius et Severus... n'étaient pas vraiment des amis lorsque nous allions à l'école. Ils se disputaient beaucoup alors... Je suppose qu'il faudra s'arranger...
Charles croisa les bras sur sa poitrine, vite imité par Harry.
- Non.
Perplexe, l'aristocrate les regarda l'un après l'autre, ne comprenant pas. Charles expliqua, légèrement boudeur.
- On ira pas chez quelqu'un qui n'aime pas Severus. De toutes façons, on le connaît pas ce Sirius.
Narcissa dut se pincer pour s'empêcher de laisser échapper un rire nerveux. Elle aurait adoré que Severus soit dans les parages pour entendre cette conversation... Lui l'homme qui terrorisait des générations d'élèves était adulé par les enfants de son pire ennemi...
Elle espéra que la prison aurait appris un peu la modération à son cousin, parce qu'il était évident que ces deux gosses défendraient Severus Rogue becs et ongles.
Avec un soupir, Narcissa conclut la conversation.
- Pour l'instant... il y a juste à attendre. Rien ne change. Je voulais juste vous le dire, pour ne pas vous surprendre. Mais... Vous pourrez vous faire une idée sur lui en le rencontrant, d'accord ?
Buté, Harry insista.
- Uniquement si Severus est là lui aussi.
Narcissa lui offrit un sourire rassurant tout en redoutant les jours à venir.Prompt de demain : Emprisonné
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Tu es mon double
Fiksi PenggemarHalloween 1981. Le monde magique est en guerre. Après avoir entendu une prophétie le concernant, Voldemort décide d'éliminer ses opposants principaux. Aidé de leur gardien du secret, il fait irruption chez eux, pour tuer l'enfant destiné à le vaincr...