Véritables sentiments

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A la table des Serpentard, trois cinquièmes années ne furent pas réellement surpris en voyant Remus Lupin installé près de Dumbledore, à la table des professeur. Aucun des trois ne cilla lorsque Dumbledore se leva pour présenter l'homme et annoncer qu'il était nommé professeur de Défense contre les forces du mal.
Severus Rogue ne montra aucune émotion, même lorsque ses yeux sombres croisèrent le regard inquiet de Harry. Il ignora ses collègues, mangeant lentement en surveillant les élèves distraitement.

Au moment où tous les élèves se levaient pour rejoindre leurs dortoirs, Hermione joua rapidement des coudes pour s'approcher de Charles et ce dernier l'enlaça rapidement. Ils échangèrent quelques mots, bousculés par leurs camarades, avant d'être séparés par le flot incessant des élèves.
Absorbé par la lionne, Charles n'avait pas vu le regard agacé de Dumbledore sur eux, contrairement à Harry. Et ce dernier se jura qu'il ferait en sorte d'empêcher le directeur de les séparer.


Sans surprise l'emploi du temps des Serpentard de cinquième année commençait par un cours de défense contre les forces du mal.
Même s'il n'aimait pas l'homme puisque fidèle à Dumbledore, Harry dut reconnaître qu'il était un très bon professeur. Il savait rendre son sujet intéressant, et se faire écouter.

Harry était installé à côté de Charles et juste derrière Drago. Ils s'abstinrent cependant de discuter puisque le regard de Remus revenait très souvent se poser sur Harry en particulier. Avec un certain agacement, ce dernier constata que Remus faisait en sorte de ne jamais regarder Charles, comme s'il voulait nier son existence.
Rien que ce comportement le conforta dans son idée de ne pas offrir une nouvelle chance à l'homme.

A la fin du cours, Harry grogna lorsque le professeur Lupin lui demanda de rester à la fin du cours. Il échangea un regard avec son frère et hocha discrètement la tête, pour lui faire comprendre que tout irait bien.
L'adolescent resta à sa place, boudeur, attendant que tous ses camarades sortent de la pièce. Il ne bougea pas et ne dit pas un mot, tandis que Remus alignait ses parchemins tranquillement.

Cependant Harry avait vécu en compagnie des Malefoy et de Severus : il connaissait ces petits trucs visant à rendre mal à l'aise, et il y était devenu totalement imperméable. N'importe qui d'autre se serait tortillé de gêne, ou aurait cherché à demander ce qui se passait. Mais Harry, un sourire en coin aux lèvres à l'idée de défier son professeur, restait calme, sans même regarder l'homme.

Finalement, Lupin prit la parole.
- Harry. Je suis heureux de pouvoir échanger quelques mots avec toi.

Le jeune homme croisa le regard de son professeur et hocha la tête vaguement, mais il resta silencieux. Son comportement déstabilisa Lupin qui fronça les sourcils.
Le ton de l'homme était plus sec quand il reprit.
- Je connaissais tes parents tu sais. Je pourrais te parler d'eux si tu le souhaites.

Le regard vert se fixa sur l'homme, perçant. Puis une vague lueur de mépris traversa le regard émeraude, et Harry haussa les épaules.
- Ça ira, j'ai un parrain pour me parler d'eux. Je n'ai pas besoin de plus.

Remus Lupin se crispa.
- Nous étions proches, Harry. Y compris avec Sirius.
Cette fois, le mépris fut clairement visible, Harry se débrouillant pour laisser ses émotions transparaître sur son visage.
- Tellement proches que vous avez laissé mon parrain innocent pourrir en prison. Vous n'avez jamais été lui rendre visite, au cours de ces années. Quand à votre... inquiétude à mon sujet ou au sujet de mon frère, nous ne vous avons jamais vu, lorsque nous étions enfants. Ni une visite, ni une lettre.
Le professeur eut un mouvement de recul, et Harry eut un bref rictus froid.
- Vous aviez autre chose à me dire professeur ?
Comme il restait silencieux, Harry hocha brusquement la tête comme s'il n'était pas étonné de l'absence de réponse et il quitta la pièce, tête haute.


Dans la salle de classe, Remus recula jusqu'à son siège et se laissa lourdement tomber dessus, en secouant la tête, perplexe. Il ne comprenait pas ce qui venait de se produire. A chaque fois qu'il avait imaginé le fils de James et Lily, il avait pensé à un gentil garçon, un peu naïf, et blagueur comme son père. Un gamin qui réunirait les caractères de ses parents.
Harry ressemblait à James, à un point tel que c'était douloureux. Mais son regard qui l'avait transpercé jusqu'à l'âme - même s'il avait la couleur de celui de Lily - n'avait rien en commun avec ses parents. Son comportement aussi était celui d'un parfait Serpentard.


**

A peine sorti de la salle de classe, Harry partit à grands pas en direction des cachots. Rien sur son visage ne pouvait donner une idée de ses sentiments à l'instant présent et pourtant, il brûlait de colère.

Devant le bureau de Severus, il frappa calmement à la porte. Lorsqu'il en reçut l'autorisation, il entra et referma la porte calmement derrière lui.
Sans grande surprise, Charles et Drago étaient déjà présents. Face à leurs regards interrogatifs, il haussa les épaules et se laissa tomber sur la chaise devant Severus. Il fixa le regard sombre de son professeur de potions, et avoua.
- Il voulait soi-disant me parler de mes parents.
Severus eut un rictus agacé et grogna. Charles gloussa, ne semblant pas vraiment inquiet.
- Et tu lui as répondu quoi ?
- Que le soit disant meilleur ami de mes parents avait été curieusement absent depuis leur mort. Aussi bien pour mon parrain que pour nous deux. Puis je suis parti.

Severus émit un ricanement incrédule, couvant Harry d'un regard affectueux et fier.
- J'aurais adoré voir sa tête... Ce vieux Lupin devait être choqué.
Les yeux pétillants de joie, Harry gloussa. Avec un grognement feint, Severus les fit quitter les lieux, cachant soigneusement son amusement.


**

Une fois hors du bureau de Severus, Harry se pencha vers son frère.
- Tu devrais parler à Hermione de tes véritables sentiments Charlie.
Drago leva les yeux au ciel, puis soupira.
- Je suppose qu'elle est digne de confiance, pour une Gryffondor.

Charles rougit brusquement, et se passa une main nerveuse dans les cheveux, puis il secoua la tête.
- C'est... compliqué.
- Charlie.
- Non. Vraiment, je... Hors de question de la mettre en danger inutilement. Je ne peux pas... sachant qui je suis...
- Ça aussi tu pourrais lui dire.

Le jeune homme se figea, et dévisagea son frère les yeux ronds. Puis il secoua la tête, paniqué.
- Hors de question Harry. Jamais.
Drago attrapa la main de Harry pour l'empêcher d'insister, et lui fit signe de ne rien dire de plus. Le moment n'était pas le meilleur pour débattre de ce sujet, pas au milieu d'un couloir...


Prompt de demain : mensonges coupables

Tu es mon doubleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant