La nouvelle se répandit comme une traînée de poudre : Voldemort n'était plus. Le Mage noir, Celui-dont-on-ne-devait-pas-prononcer-le-nom avait été vaincu. Quelqu'un - un héros - l'avait tué.
Personne ne savait exactement d'où venait la rumeur, mais elle se propageait à une vitesse alarmante. Et les sorciers, soulagés, sortaient dans la rue, un peu abasourdis, et riaient de se savoir enfin libres.
Ils ne savaient pas comment, mais un véritable miracle avait eu lieu : leur pire cauchemar venait de subitement disparaître.
Pour l'occasion, la Gazette se fendit d'une édition spéciale, imprimée et distribuée en plein après midi. Le ciel de Londres fut envahi en plein jour de chouettes portant des journaux, et le Ministère de la Magie fut assailli de plaintes.
Ce fut probablement le jour le plus long qui soit pour les oubliators : jamais les sorciers n'avaient été aussi imprudent, proches de briser le secret sur leur monde. Les moldus affirmaient voir des gens étranges, vêtus de robes et tenant des baguettes en bois. Ils décrivaient des nuées de rapaces, portant ce qui ressemblait à des journaux.
La journée devenait complètement folle...
A Poudlard, le Directeur se prélassait dans son bureau avec un sourire satisfait. Il gloussa même comme un enfant en recevant la Gazette, édition spéciale. La guerre était terminée, et il s'en délectait.
L'arrivée de Severus Rogue qui avait retrouvé toute sa maîtrise ne ternit même pas son humeur : il s'était habitué à la longue à cet oiseau de mauvais augure toujours vêtu de noir, toujours pessimiste.
- Severus. Mon garçon. De bonnes nouvelles ?
Le Maître des potions en grinça presque des dents. Il n'avait peut être pas la sagesse du vieux fou qui lui faisait face, cependant, il avait acquis une certaine expérience en risquant sa vie au quotidien pour jouer son rôle d'espion. Et son instinct lui hurlait que quelque chose de terrible s'était produit.
Il avait trop côtoyé Voldemort pour accepter qu'il soit anéanti aussi simplement, en une fraction de seconde. Il s'était produit quelque chose, mais il était persuadé que celui qu'il appelait Maître n'était pas tout à fait mort.
- Albus... Pourquoi laissez-vous cette rumeur se répandre ? Le monde magique est plongé dans le chaos.
- Non. Pas le chaos. Le monde magique est en liesse. Pour la première fois depuis longtemps, il y a une excellente nouvelle à célébrer.
- Mais... Il n'y a eu aucune confirmation.
Dumbledore chassa l'objection d'un geste agacé.
- Ne soyez pas si pessimiste ! Votre marque a disparu, nous savons tous les deux ce que ça veut dire, non ? Il est temps que le monde magique connaisse un peu de bonheur après ces années sombres à trembler !
Severus pinça les lèvres, fusillant le vieil homme du regard. Il ne pouvait pas croire qu'il soit si désinvolte...
- Je pense que nous devrions être certain de...
- Par Merlin ! Que vous faut il pour accepter que votre maître a enfin été réduit à néant ?
Le Maître des potions plissa les yeux et se pencha légèrement. Il siffla d'un ton glacial.
- Et bien pour commencer, il me faudrait son corps. Vous savez à quel point il est retors et coutumier des tromperies !
- Il n'aurait pas d'intérêt à une vaine tromperie telle que celle-ci, voyons. Ce cher Voldemort ne se donne la peine de comploter que lorsqu'il a un avantage à le faire.
- Faire sortir les sorciers de leurs tanières pour se répandre dans les rues n'est pas un avantage suffisant ? Une erreur de votre part et nous assisterons à un bain de sang sans précédent !
Dumbledore secoua la tête, sans s'émouvoir.
- Vous devriez vous détendre Severus. Ce n'est pas comme si vous aviez été appelé pour mener une attaque d'envergure, non ?
Severus en grinça presque des dents. Il ferma les yeux un instant, conscient qu'il ne pourrait pas faire entendre raison à la tête de mule face à lui. Dumbledore ne lèverait pas le petit doigt pour faire cesser la vague de joie qui déferlait sur l'Angleterre magique. Il était si sûr d'avoir raison qu'il mettait en danger les sorciers sans le moindre scrupule.
Le Maître des potions soupira doucement et s'obligea à se calmer avant d'aborder le sujet qui lui tenait à cœur, essayant de se montrer aussi maître de lui -même que possible.
- Et les... Et Lily ? Vous avez eu des nouvelles ? Quelqu'un de l'ordre s'est rendu chez eux ?
Albus lissa sa barbe, et détourna le regard, visiblement gêné. Il haussa les épaules.
- Pour l'instant, je n'ai encore trouvé personne pour aller sur place. J'ai bien peur qu'il n'y ait personne à sauver mon cher, ce n'est plus une mission urgente. Les Aurors sont débordés vous savez.
Severus se crispa et se retint pour ne pas frapper le Directeur. Lily était peut être blessée et personne n'était allé s'assurer de la situation.
- Il serait peut être temps de s'en occuper.
Les yeux bleus pétillèrent un instant et Severus se tendit comprenant immédiatement ce qui allait se passer. Ce vieux fou allait l'envoyer, lui, en éclaireur. Lui qui haïssait James Potter devrait lui porter secours s'il était blessé. Ou alors il trouverait le corps inerte de sa Lily, l'amour de sa vie.
- Puisque vous en parlez Severus, vous avez effectivement raison. Il faut que cette mission - aussi désagréable soit-elle soit remplie.
L'homme prit un morceau de parchemin et une plume et il calligraphia avec soin quelques mots. Avec un petit sourire ravi, il tendit le papier à son professeur.
- L'adresse des Potter. Vous êtes l'homme idéal pour aller vérifier ce qui s'est produit à Godric's Hollow. Tenez-moi au courant dès que vous savez ce qui s'est passé, n'est-ce pas ?
Severus ne prit même pas la peine de répondre. Il prit le papier sans le lire et quitta le bureau en claquant la porte. Une fois dans les couloirs de Poudlard, il marcha à grands pas jusqu'aux portes de l'école. Il traversa le parc rapidement, essayant de ne pas penser à ce qui l'attendait. Il allait revoir Lily d'ici quelques instants. Il espérait juste qu'il la trouverait en pleine santé.
Juste avant de passer la grille qui délimitait le domaine, il ferma les yeux et adressa une prière silencieuse à Merlin et toute autre déité qui pourrait l'écouter.
"Faites que Lily aille bien."
Puis, avec un soupir tremblant, il quitta les terres de Poudlard et transplana immédiatement.Prompt de demain : Rêves brisés
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Tu es mon double
Fiksi PenggemarHalloween 1981. Le monde magique est en guerre. Après avoir entendu une prophétie le concernant, Voldemort décide d'éliminer ses opposants principaux. Aidé de leur gardien du secret, il fait irruption chez eux, pour tuer l'enfant destiné à le vaincr...