Tu es mon double

Partisan des ténèbres

Les vacances de Noël approchaient et beaucoup les attendaient avec impatience. Cependant, Dumbledore annonça rapidement que la veille du départ aurait lieu un grand bal en l'honneur du Tournoi.
Il annonça avec un large sourire réjoui que les champions du tournoi étaient obligés d'y assister, et qu'ils devaient être obligatoirement accompagnés. Ils auraient à ouvrir le bal avec la première danse, et Harry détesta de toute son âme le Directeur à cet instant.

A ses côtés, Charles ricana, conscient que son frère détestait ce genre d'attentions portées sur lui, et qu'il ne savait pas le moins du monde danser. Sirius avait bien essayer de le lui apprendre, mais il avait fui, préférant se réfugier auprès de Severus pour brasser des potions... autre activité qu'il n'aimait pas vraiment.

Une fois dans la salle commune Serpentard, Harry débattit de la possibilité d'aller au bal avec son frère. Cependant, ce dernier rougit légèrement en annonçant qu'il avait déjà demandé à Hermione, et que la lionne avait immédiatement accepté. Bien que légèrement déçu de ne pas pouvoir y aller en compagnie de son jumeau, Harry eut un sourire ravi, et il se jura qu'il trouverait le moment parfait pour asticoter Charles et sa relation de plus en plus ambiguë avec Hermione.

Le regard de Harry se posa sur Drago et il hésita un bref instant. Drago résolut le problème pour lui en lui conseillant de choisir une cavalière d'une autre maison. Pour beaucoup, la maison Serpentard abritait beaucoup de partisans des ténèbres, et il valait mieux montrer le Sauveur en compagnie de quelqu'un d'irréprochable.

Harry bouda légèrement, mais il comprenait ce que Drago lui avait dit. Au fond de lui, il avait un instant caressé l'espoir d'y aller en compagnie de son meilleur ami, Drago. Mais ça serait attirer une attention néfaste sur l'Héritier Malefoy, et il ne voulait donner à Dumbledore aucune raison de s'en prendre au blondinet.

Le lendemain matin, quand il entra dans la Grande Salle, il comprit immédiatement que tout Poudlard savait qu'il n'avait pas encore de cavalière : les yeux féminins présents le suivirent de près, observant ses réactions. Visiblement, certains pariaient même sur l'identité de la future heureuse élue...

A la table des Gryffondor, il y avait un débat en cours. Visiblement, Ginny Weasley déclarait à qui voulait l'entendre qu'elle était celle qui serait choisie, puisque son frère était proche de l'élu. La rouquine avait un air satisfait sur le visage et elle défiait quiconque de la contredire.
Elle suivait Harry du regard avec un air avide, visiblement ravie de l'aubaine et certaine qu'elle serait celle qui aurait la chance de faire son entrée au bal au bras d'une célébrité.

Si Harry ne voyait apparemment rien de la situation, Charles n'était pas dupe, et il n'aimait pas vraiment le comportement de la fille Weasley. Il avait réussi à supporter son frère, pour Harry, et avait admis que Ronald n'était pas méchant. Cependant, il détestait la façon dont Ginny regardait Harry, comme si elle espérait lui mettre le grappin dessus.
Visiblement, Ginny Weasley avait des projets qui incluaient Harry, et elle ne se préoccupait pas vraiment de l'avis du principal intéressé.

Harry n'était pas aussi aveugle que tout le monde voulait bien le penser. Même s'il ne l'avait pas dit à son frère, il avait noté les regards pleins d'espoir de la sœur de Ron, et il ne comptait pas y répondre. Les jumeaux Weasley lui avaient avoué que leur petite sœur avait passé toute son enfance à rêver de lui en tant que prince charmant - il était célèbre, puissant, riche après tout.
Ron avait vaguement évoqué le béguin de sa petite sœur également, en ricanant, mais Harry lui avait immédiatement répondu qu'il n'était pas intéressé. Loin de se vexer, le rouquin avait gloussé et la conversation avait dévié sur le Quidditch.

Lorsqu'une Poufsouffle rougissante s'approcha de la table Serpentard pour demander à Harry s'il avait une cavalière, ce dernier décida qu'il était temps de faire un choix pour avoir la paix. Il évinça la jeune fille avec délicatesse, et fronça les sourcils pour trouver une solution.
En voyant sa rivale potentielle éconduite, le sourire de Ginny s'élargit, et elle bomba le torse, certaine de l'issue des réflexions de Harry.

Charles leva les yeux au ciel, prêt à dissuader son frère de choisir la rouquine. Drago, quand à lui, serrait les poings, agacé. Il regrettait plus que tout de s'être montré raisonnable et d'avoir suggéré à Harry de choisir parmi les autres maisons. Il était d'une humeur massacrante, et il maudissait Dumbledore et ses idées stupides.
Le jeune homme avait parfaitement conscience que son comportement était irrationnel, mais il ne pouvait pas s'en empêcher. Il adorait Harry, et il ne pouvait pas accepter que la première pimbêche venue puisse profiter de lui... Drago croisa le regard moqueur de Pansy, et il essaya de cacher sa colère et sa jalousie dévorante, sans vraiment beaucoup de succès.

Avant que quiconque ne puisse réagir, Harry grogna, repoussa son assiette et se leva brusquement, l'air décidé. En voyant Ginny sautiller sur sa chaise, persuadée d'être l'élue, Charles et Drago eurent le même grognement - ce qui fit rire la tablée.
Charles se redressa, prêt à intervenir pour empêcher son frère de s'approcher de la Gryffondor.

Cependant, Harry surprit tout le monde. Il avança d'un bon pas - vers la table Gryffondor pour beaucoup dans la salle. Cependant, il s'arrêta devant la table des Serdaigle pour se glisser aux côtés de Luna Lovegood. Il se pencha vers elle pour lui parler, et ses murmures restèrent inaudibles malgré le soudain silence de la Grande Salle.
Luna répondit de la même manière, avec sur le visage un air toujours aussi rêveur. Puis, alors qu'Harry allait se lever, elle lui déposa un léger baiser sur la joue qui fit glousser le jeune homme.

Ce ne fut en rejoignant sa table, les joues légèrement rouges, que Harry prit conscience que tous les yeux était fixés sur lui. Il se rembrunit et se dépêcha de se réinstaller avec ses amis.
Pansy, l'air incrédule, se pencha vers lui.
- Tu as demandé à Loufoca de venir avec toi au bal ?
Harry haussa un sourcil, n'aimant visiblement pas le surnom attribuée à la blondinette rêveuse.
- Si tu parles de Luna, effectivement, elle sera ma cavalière.
Son ton sec était un message clair : il n'admettrait pas que quiconque ne se moque de son amie.

Charles ricana et passa son bras sur les épaules de son frère.
- J'aurais du me douter que tu ferais le bon choix au final.
Harry lui tira la langue, joyeux, tandis que Drago restait silencieux à ses côtés, dévisageant la Serdaigle avec un air pensif.

Prompt de demain : vérité coupable