Douce culpabilité

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En sortant du bureau de Severus, Harry, souriant, tira Drago à sa suite. Plutôt que de l'entraîner vers la salle commune des Serpentard, où ils auraient retrouvé leurs amis, il choisit de l'attirer à sa suite en direction d'une salle abandonnée, au plus profond des cachots.

Personne ne venait jamais dans cette zone, et ils auraient toute la tranquillité qu'ils voudraient. Drago se laissa entraîner avec bonne volonté, avec un léger rictus amusé.

Une fois installés dans la salle, la porte fermée d'un sort, Harry se laissa tomber au sol en tailleur, dos contre le mur, invitant Drago à s'installer à ses côtés. Avec un soupir épuisé, Harry laissa tomber sa tête sur l'épaule du blond, ayant besoin de réconfort et d'une présence amicale.

Drago ricana, visiblement amusé du comportement inhabituellement câlin de Harry.
- Hey tu vas bien ?
Le brun aux yeux verts grogna.
- Fatigué. Et envie d'un peu de calme.
- Les autres vont s'inquiéter de ne pas nous voir revenir.

Le héros du jour - même s'il n'avait pas gagné le tournoi il était celui qui restait debout à la fin - haussa les épaules en détournant les yeux, savourant la douce culpabilité de se montrer égoïste en s'isolant avec Drago.
- Ils s'en remettront.
Ils échangèrent un regard amusé.


Après un long moment de silence, Drago se pencha vers Harry, nichant son visage dans le cou du jeune homme, décidé à le câliner tant qu'ils étaient seuls. Si face aux autres l'héritier Malefoy savait se montrer froid et hautain, comme ses parents le lui avaient appris, en privé il ne se gênait pas d'être affectueux.
- Qu'est-ce que ton frère avait de si urgent à dire à Severus ?
Harry resta si longtemps silencieux que Drago pensa qu'il n'aurait pas de réponse. Cependant, Harry finit par soupirer, avant de dire d'un ton hésitant :
- Il voulait s'assurer que... Severus était sûr de lui pour le retour de... Voldemort.

Drago se tendit légèrement, et lorsqu'il reprit la parole, son ton était prudent.
- Tu sais que mon père porte la marque n'est-ce pas ?
Harry se tortilla pour se rapprocher de Drago et il émit un petit rire amusé.
- Je le sais. Tout comme Severus. Ils ne nous ont rien caché, ils ont été honnêtes dès que... Dès qu'ils nous ont trouvés.
- Mon père le saurait si... le Seigneur des Ténèbres était de retour. Et il ne laisserait rien vous arriver, ni à toi, ni à Charles.
Harry hocha la tête, détendu.
- J'ai confiance en eux, Drago. Nous avons conscience des risques qu'ils ont pris pour nous, tu sais.


Le silence revint, mais il n'était pas gênant. Ils appréciaient être tous les deux, et profitaient de l'étreinte qu'ils partageaient. Puis, Drago attrapa la main de Harry, hésitant, avant de poser la question qui lui brûlait les lèvres.
- Tu ne m'as jamais dit comment... Comment ils vous ont trouvé. Je me souviens juste que quand je suis rentré au Manoir après les vacances, vous étiez là tous les deux.

Harry serra la main de Drago un instant, puis ferma les yeux avant de raconter.
- Je suppose que tu as déjà entendu parler de notre enfance, même si on... Enfin. On a été placé chez notre oncle et notre tante. Et... Oncle Vernon avait une fâcheuse manie à... nous frapper quand il n'était pas satisfait. Il était rarement satisfait, surtout parce qu'il déteste la magie. Plus que tout.
Harry fit une pause pour rassembler ses pensées, tandis que Drago était statufié, attendant la suite.
- On s'était juré de rester toujours ensemble avec Charles. On se protégeait tu vois ? Et puis... ce jour là, Oncle Vernon a essayé de frapper Charles. Je me suis interposé, et j'ai pris le coup à sa place. Il a été si... furieux, qu'il y a eu une explosion de magie instinctive et notre oncle a été projeté contre le mur, assommé.

Drago grogna un "bien fait" rageur, resserrant sa prise sur Harry. Le Sauveur sourit doucement et inspira profondément avant de continuer.
- On a eu peur je crois. Je... On s'est dit qu'il nous tuerait quand il reviendrait à lui et on a fui. On s'est cachés toute la journée dans un parc à côté, pour ne pas se faire remarquer. On avait décidé de ne pas retourner dans cette maison affreuse, et... Je savais que Charles pourrait aller jusqu'à tuer notre oncle un jour, et je ne voulais pas qu'il soit séparé de moi, qu'il soit envoyé en prison pour m'avoir défendu.

Harry fronça les sourcils puis il haussa les épaules.
- La nuit tombée, on est partis de notre cachette. Et c'est là que ton père et Severus nous ont trouvés. Ils ont promis de ne pas nous séparer, et puis nous n'avions nulle part ailleurs où aller. On est restés finalement. C'était visiblement la meilleure chose qui nous soit arrivée avec le recul. Nous avons eu de la chance.
- Tu ne m'en avais jamais parlé. De tout ça.
Le brun haussa les épaules, visiblement indifférent.
- C'est le passé. Ça ne sert à rien d'y repenser, tu sais.
- Je savais juste que... j'ai vu les marques que vous avez tous les deux, et j'étais au courant que vous n'aviez pas eu une vie facile. Mais...
- Mais quoi ? Tu nous aurais traité différemment ? Je t'assure Drago, tu as été le meilleur ami que nous puissions espérer.

Drago soupira, restant silencieux. Il aurait aimé faire plus pour Harry et Charles. Harry sembla deviner ses pensées, puisqu'il se redressa, quittant l'étreinte du jeune homme, pour se placer face à lui.
- Tu nous as aidé tu sais. Bien plus que tu ne le penses. Tu as été notre premier ami.
Ils échangèrent un long regard, plein de sentiments à peine avoués. Avec un large sourire, Harry attira Drago contre lui pour le serrer dans ses bras.

Le blondinet se tortilla légèrement, puis posa la main sur la joue de son ami. Légèrement hésitant, il déposa un baiser sur les lèvres de Harry, le cœur battant, espérant qu'il ne serait pas rejeté.
Harry ne réagit pas immédiatement, mais au moment où Drago allait s'éloigner, le brun le retint et répondit à son baiser, hésitant.

Lorsque leur baiser cessa, ils se tinrent l'un contre l'autre, front contre front, un sourire idiot sur les lèvres. Ils auraient tout le temps d'analyser ce qui venait de se produire, ou de parler de l'avenir. Pour l'instant, ils étaient juste bien. Ensemble.


Prompt de demain : le coeur d'un espion

Tu es mon doubleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant