Harry se laissa traîner comme dans un état second, incapable de réfléchir. Il devait presque trottiner pour suivre les grands pas de l'Auror et il ne pensait même pas à se débattre, alors qu'il trébuchait à chaque pas ou presque. Il devait avouer qu'il ne faisait même pas attention au chemin qu'ils empruntaient.
Il paniqua légèrement lorsqu'ils passèrent les grilles de Poudlard mais avant qu'il n'ait le temps de se dégager de la poigne de l'Auror, Dumbledore avait posé une main sur son épaule, et le serra jusqu'à ce qu'il grimace.
L'instant d'après, il ressentit la désagréable sensation du transplanage et il se tendit.Harry ne reconnut pas immédiatement où ils arrivèrent. Dumbledore avait l'air terriblement satisfait, et le jeune homme fut traîné de nouveau dans un couloir. Rapidement Harry comprit : il étaient au Ministère. Il se débattit un peu plus, essayant de se libérer. Mais les deux hommes le maintenaient solidement, et Harry fut jeté sans ménagement dans une pièce minuscule.
La porte claqua et l'adolescent regarda autour de lui, avec une pointe de panique. Il s'obligea à respirer profondément pour se calmer, en regardant autour de lui. C'était une pièce grise, triste. Une table était fixée au sol et il y avait deux chaise, de chaque côté. Rien de plus. Aucun décor, pas de fenêtre. La seule issue était la porte par laquelle il était entré.
Avant d'arriver dans le monde magique, Harry avait souvent été dans la même pièce que Dudley quand il allumait la télévision, et son cousin regardait parfois des films policiers. Aussi, il n'eut pas beaucoup de doutes sur la fonction de cette pièce : ce n'était ni plus ni moins une salle d'interrogatoire.
Harry pensa qu'au moins Charles était sain et sauf à Poudlard. Il espérait que son frère avait immédiatement été rejoindre Severus, il faisait confiance à l'homme pour le protéger. Drago également était en sécurité. Il avait noté la menace subtile de Maugrey, lorsqu'il avait regretté ne pas avoir arrêté tous les Mangemorts. Il évoquait sans doute possible la famille Malefoy et Harry espérait que jamais son ami ne se retrouverait entre les mains de ce fou.
La porte s'ouvrit brusquement et claqua contre le mur, faisant sursauter le jeune homme. Avant qu'il ne puisse esquisser le moindre geste, Maugrey l'avait stupéfixé, et le força à avaler un liquide clair comme de l'eau.
Même s'il n'aimait pas autant les potions que son frère, il avait retenu certaines des leçons de Severus, et il comprit immédiatement qu'il était en train d'ingérer du Veritaserum. Il ne pouvait pas lutter et il paniqua de nouveau, craignant d'être obligé de révéler ses petits secrets ou pire, mettre en danger Charles.Il sentit le sort de stupéfixion disparaître et il tomba presque sur la chaise que Maugrey avait déplacé jusqu'à lui. Il tentait de se concentrer sur ce qu'il ne devait pas dire, mais il avait l'impression que ses pensées lui échappaient, et sa volonté vacillait alors que la potion embrumait son esprit.
Ses réflexions furent brisées quand Dumbledore entra et posa la première question.
- Où est Voldemort ?
Les yeux dans le vague, incapable de s'en empêcher, Harry répondit d'une voix neutre, d'un ton monocorde.
- Voldemort a été détruit la nuit où il a tué mes parents.
En comprenant les mots qu'il venait de prononcer, Harry aurait pu s'effondrer de soulagement. C'était logique après tout : Dumbledore avait demandé où était Voldemort, le mage noir coupable de nombreux crimes. Or, Charles n'était pas Voldemort.
Voldemort n'était que l'alter-ego mauvais de Tom Jedusor, la partie sombre de sa personnalité, celui qui avait brisé tant de vies. Charles n'avait rien en commun avec ce monstre. Il était peut être la réincarnation de Tom Jedusor, mais il n'avait jamais été un Mage noir.L'adolescent cligna des paupières, essayant de s'accrocher à la réalité, de dominer les effets du Veritaserum. Après sa réponse, Dumbledore était resté quelques instants silencieux, le fixant d'un air sombre. Puis, il avait commencé à élever la voix, exigeant la vérité.
Mais Harry ne pouvait que répéter avec un visage vide d'expression que Voldemort avait été détruit la nuit où ses parents avaient été tués.
Dumbledore leva sa baguette prêt à lancer un sort sur le jeune garçon, quand la porte s'ouvrit brusquement. Amélia Bones, présidente du Magenmagot et Directrice du département de la justice magique entra, suivie de Lucius et de Sirius.
En les voyant, Harry se laissa aller, laissant les larmes couler sur ses joues tant il était soulagé.
- Sirius ! Ils m'ont enlevé à l'école, j'ai pas eu le choix ! Et ils m'ont donné du veritaserum.
En parlant, il fixait Lucius droit dans les yeux, pour lui faire comprendre qu'il s'adressait à lui.Il y eut un hoquet stupéfait, venant d'Amelia Bones. En tant que responsable de la justice, Bones ne pouvait pas ignorer un tel manquement à toutes les règles existantes. Elle leva sa baguette et lança un "incarcerem" rageur, ignorant les protestations de Dumbledore qui exigeait d'être libéré.
La femme se pencha vers Harry.
- Monsieur Potter ? Tout va bien ?
Harry hocha vaguement la tête et répéta ce qu'il avait dit à Dumbledore.
- Voldemort a été détruit la nuit où il a tué mes parents.
Amélia soupira et hocha la tête.
- Tout va bien Monsieur Potter. C'est terminé.
- Est-ce que mon frère va bien ? Est-ce que Charles est en danger lui aussi ?Cette fois, la responsable de la justice magique prit le temps de jeter un regard noir à Dumbledore, avant de soupirer.
- Monsieur Potter. Il n'y a plus de danger. Vous allez rapidement retrouver votre frère d'accord ? Votre parrain est venu vous chercher, et vous allez rentrer chez vous pour vous reposer et pour vous remettre. Je peux vous assurer que ni Monsieur Dumbledore ni l'Auror Maugrey ne s'approcheront plus de vous désormais.Harry hocha la tête, un peu misérable.
- Je peux rentrer chez moi alors ?
L'adolescent croisa le regard inquiet de Lucius. L'aristocrate restait silencieux et en retrait, mais il était attentif à ce qui se passait. Et Harry ne s'était pas directement adressé à lui parce qu'il avait intégré depuis son arrivée dans le monde magique que personne ne devait savoir à quel point il était proche de la famille Malefoy.
L'instant d'après, Sirius était près de lui, et le serrait contre lui, lui frottant le dos en lui assurant que tout irait bien. Harry se raidit, mais ne protesta pas conscient qu'il devait donner le change.Prompt de demain : maison de poupée
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Tu es mon double
ФанфикHalloween 1981. Le monde magique est en guerre. Après avoir entendu une prophétie le concernant, Voldemort décide d'éliminer ses opposants principaux. Aidé de leur gardien du secret, il fait irruption chez eux, pour tuer l'enfant destiné à le vaincr...