Perdu dans l'espace et le temps

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Le Manoir Malefoy était inhabituellement calme depuis que les enfants étaient partis pour Poudlard. Narcissa n'avait pas dit un mot, et vaquait à ses occupations. Sirius tournait en rond, sans pour autant se plaindre.
Quand à Lucius, il s'ennuyait dans son bureau, trouvant le silence dérangeant.


Le monde magique était calme, trop calme, et il n'avait pas vraiment beaucoup de travail pour le Ministère.


Il s'apprêtait à quitter le Manoir pour se rendre au Ministère et espérer tromper son ennui quand sa cheminée s'illumina de vert. Il s'installa derrière son bureau et installa rapidement une pile de parchemins devant lui.
En quelques secondes à peine, il prit l'air concentré et occupé. Puis, il autorisa l'accès à son bureau, prêt à recevoir son visiteur.


L'instant d'après Parkinson et Nott étaient devant lui. Ils se saluèrent amicalement. Même lorsqu'ils étaient seuls, il ne parlaient pas de leur appartenance aux Mangemorts. C'était un sujet qui restait tabou, du moment où ils ne portaient plus le masque.


Cette fois pourtant, les deux hommes s'installèrent face à lui, et ce fut Nott qui commença la conversation, plutôt abruptement.
- Tu as recueilli les gosses Potter et tu les protèges.
Lucius n'eut aucune réaction visible, il ne cilla même pas.
- Ce n'est pas une grande nouvelle. Il me semble que nous avions évoqué le sujet il y a quelques années déjà.

Parkinson émit un grognement agacé mais ne dit pas un mot. Nott continua, le fixant d'un regard perçant, comme s'il cherchait à deviner les pensées de Lucius.
- Et lorsque le Maître reviendra ? Que feras-tu Lucius ?


L'aristocrate se laissa aller en arrière dans son fauteuil et croisa les mains sous son menton. Puis, il eut un sourire froid.
- En ce qui me concerne, à l'heure actuelle le Maître peut bien être perdu dans l'espace et dans le temps. J'ai décidé de protéger ces gosses, parce que les enfants magiques sont ce qui importe le plus. Quoi qu'il arrive, je suis désormais de leur côté.
- Derrière un Potter ?
Nott avait craché le nom de famille comme une insulte, mais Lucius ne s'en formalisa pas le moins du monde. Au lieu de quoi, il laissa échapper un léger ricanement.
- J'ai appris à les connaître. Ils sont les meilleurs amis de mon fils, et Severus les considère presque comme ses fils adoptifs.


Les deux Mangemorts restèrent un moment silencieux, puis échangèrent un regard.
Lucius ricana.
- Sans compter que j'en avais assez de la folie du Maître. Nous ne l'avons pas rejoint pour nous entretuer à l'origine. Il est temps d'oublier les erreurs que nous avons pu faire et de repartir sur des bases saines sans oublier nos racines et nos convictions.


Parkinson hocha vaguement la tête.
- Ton raisonnement se tient. Mais lorsqu'il reviendra...
- S'il revient. Rien n'indique qu'il ait pu survivre.
- Si tu veux. S'il revient, tu risques gros.


Lucius haussa les épaules.
- Peut être. Ou peut-être que j'ai choisi le bon camp pour une fois. Si le jeune Potter a pu le réduire à néant alors qu'il n'était qu'un bébé, imagine de quoi il sera capable dans quelques années, une fois qu'il maîtrisera sa puissance ?


Nott ne semblait pas convaincu, mais Parkinson se pencha en avant.
- A quel point sont-ils puissants ?
- Ensemble, ces deux gosses pourraient soulever des montagnes. Surtout s'il s'agit de se protéger mutuellement.


Lucius saisit sa baguette et d'un vague geste, il fit venir des verres et servit un peu de Whisky pur feu à ses invités. Il savoura une gorgée du breuvage avant de les observer l'un et l'autre.
Parkinson semblait plus détendu qu'à son arrivée, moins méfiant. Il semblait convaincu par la position de Lucius et peut être se montrerait il un bon allié dans les années à venir.
Nott doutait encore visiblement. Il avait les sourcils froncés et il fixait le fond de son verre, le front plissé.


Lucius le connaissait suffisamment pour savoir qu'il ne s'opposerait pas directement à lui. Tant que Voldemort n'était plus dans la partie, Nott ne ferait rien contre les enfants Potter ou même contre Lucius.

Depuis que les jumeaux étaient arrivés au Manoir, Lucius avait eu le temps de penser à la disparition de celui qu'il appelait Maître et à son retour éventuel. Il avait fait des recherches, pour essayer de trouver ce qui avait pu se passer.


Bien évidemment, Severus lui avait rapporté la théorie de Dumbledore. L'amour de Lily Potter aurait sauvé son fils par une ancienne magie. Mais Lily Potter était une sang-de-bourbe qui n'avait pas eu connaissance de ce type de magie. Peu de sorciers connaissaient la magie antique, et plus personne ne l'utilisait.
Un tel sortilège requérait du temps et de la puissance. Lily Potter avait peut être eu la puissance nécessaire, mais Lord Voldemort ne lui aurait jamais laissé le temps d'accomplir un rituel de protection.
La sacrifice qu'elle avait fait était peut être un acte d'amour, mais c'était loin d'assurer une protection à toute épreuve, surtout contre un Avada Kedavra.


Il restait donc une dernière éventualité : quelqu'un d'autre avait réalisé le rituel, quelqu'un qui savait que les Potter étaient une cible. Lucius en avait conclu que Dumbledore avait dû se servir du jeune Harry de cette façon. Et il était peut être un vieux fou, mais il ne manquait pas de ressources. Si réellement Dumbledore était derrière cette mascarade, Voldemort ne reviendrait pas.

Parkinson but une gorgée d'alcool et claqua sa langue contre son palais, d'un air satisfait. Puis il ricana.
- Tu m'as convaincu Lucius. Je suivrais ces gosses avec toi. Enfin... s'ils arrivent à impressionner ma Pansy. Nous savions tous que le Maître était fou. Il était totalement perdu dans sa quête d'immortalité.


Nott soupira et baissa la tête.
- Je n'étais pas sensé le savoir, mais il avait divisé son âme. Pour s'assurer de survivre quoi qu'il arrive. Il reviendra, je le sais... Mais reste à savoir ce qui restera de lui.
Lucius grimaça et nota l'information dans un coin de son esprit. En pur paranoïaque, Voldemort s'assurait que ses Mangemorts aient un minimum d'informations et divisait les informations entre ses fidèles. Il craignait toujours d'être trahi, et les obligeait tous à courber l'échine devant lui.


Nott sortit Lucius de ses pensées en posant brutalement son verre sur le bureau en bois poli.
- Je marche.


Lucius se permit un mince sourire satisfait en resservant les deux hommes.


Prompt de demain : choisir ses rêves

Tu es mon doubleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant