Until The End

1.

Nathanaëlle

Je détestais les mariages.

Pourquoi est-ce qu'une majorité des personnes vouaient une fascination à ce genre d'événement ? 

« Ils se disent oui pour la vie, c'est vraiment beau. »

Tu parles. Ça ne durait jamais vraiment longtemps. La routine s'installait rapidement et un des deux êtres qui disaient s'aimer à mourir, finissait par se lasser, par aller voir ailleurs et piétiner le cœur de l'autre. Mais les voilà tous les deux coincés dans un mariage qui n'est plus si beau qu'il ne paraissait. 

Alors deux options s'offrent à eux : 

     • Divorcer. Mais nous savons très bien que cela coûte cher et puis entre nous, c'est un signe d'échec.

     • Continuer de faire comme si de rien était et  sauver son mariage à tout prix. Cependant, comment raviver une     flamme sur laquelle nous avons volontairement jeté un seau d'eau dessus ?

Vous voyez, ce qui me dérange dans le mariage est ce terme, « à vie ». Comment pouvons-nous prétendre à autant d'incertitudes ?

Et vous me direz « Mais Nathanaëlle, si tu détestes tant les mariages, alors pourquoi est-ce que tu travailles dans une agence qui organise ce genre d'événement ? », question à laquelle je répondrais par ; Il faut bien que je paye mes factures. 

Je n'ai rien contre l'amour, cependant. Au contraire, je trouve ça particulièrement beau. C'est juste le contexte du mariage qui me dérange. 

— Nath' ! Est-ce que tu as checké où en sont les traiteurs ? Il ne reste qu'une heure avant que les familles arrivent ! Cria ma supérieure de loin en agitant sa montre au poignet.

— Je vais les appeler. Rétorquai-je.

Aujourd'hui, nous organisions un très grand mariage. Pour vous donner un rapide aperçu, cela se passe dans un château à trois heures de Paris avec 210 invités. Ce sont deux familles vietnamiennes extrêmement riches qui vont marier leur fils et leur fille. Donc certains invités se déplaçaient exprès pour ce grand jour. 

Après avoir vérifié que tout était bon avec les traiteurs, je partis voir si les fleuristes avaient terminé les installations. Il s'agissait des meilleures fleuristes de Thaïlande et d'Indonésie que les familles avaient demandé car ils voulaient des fleurs spécifiques. 

Lorsque j'entrai dans la pièce principale, je fus bouche bée. Je ne reconnaissais plus du tout l'endroit. Le décor du style de la Renaissance avait totalement disparu pour laisser place à quelque chose de plus exotique et naturel. Sur le plafond, suspendaient diverses plantes vertes et de fleurs lumineuses. Les murs autrefois blancs, portaient une couleur plus foncée. La salle, quant à elle, était surchargée de plantes et de belles fleurs de couleurs différentes que je n'avais jamais vu auparavant. Des pétales recouvraient le chemin que la mariée devra bientôt prendre pour rejoindre son futur époux. 

C'était tout simplement magnifique. 

De tous les mariages que nous avions pu organiser ces dernières années, celui-ci était inévitablement le plus beau. J'avais l'impression de me retrouver dans le film Crazy Rich Asians, sauf que je ne faisais absolument pas partie de ce monde. 

Peut-être qu'au final, je voudrais me marier. 

Avec un homme riche. 

Très riche.  

Je secouai légèrement la tête pour reprendre mes esprits. Ce devait être l'odeur délicieuse des fleurs qui me faisait rêvasser ainsi. 

Le temps passait à une vitesse folle et nous avions encore d'innombrables tâches à finir.