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Nathanaëlle



— Qu'est-ce que tu fais ici ? M'exclamai-je.

Je pivotai, la main sur le coeur, pour trouver ma meilleure amie sur mon canapé, les bras croisés. Son regard irrité croisa le mien.

— je t'en prie, assieds-toi. Dit-elle d'une voix glaciale.

— Comment t'as fait pour entrer ? Et puis ça fait combien de temps que t'es assise dans le noir à m'attendre ?

— Tu penses vraiment que c'est le moment de parler de ça ?

Je n'étais absolument pas d'humeur à me prendre la tête ce soir. Et encore moins avec Eva. Je fronçai davantage les sourcils, l'air incrédule.

— Oui ? T'es littéralement entrée par effraction chez moi !

Je pouvais voir comment petit à petit l'énervement prenait chaque parcelle de son corps et je sus qu'elle était arrivée à sa limite à la seconde où un rire lui échappa.

— Par effraction ? Naëlle, t'as disparu pendant une semaine et t'es vraiment en train de me prendre la tête parce que je me retrouve chez toi ?

Je savais très bien que j'étais en tord mais quelque chose en moi me disait de me défendre comme je pouvais.

— J'ai pas disparu !

— Ah oui, excuse-moi. C'est vrai que partir en mentant sur sa destination, en ignorant tous les messages ou appels et en ne donnant aucune nouvelle, ce n'est pas disparaître. Cracha-t-elle.

Je sentais l'ironie dans sa voix et mon agacement commençait aussi à monter.

— À ce que je sache, je suis assez grande pour faire ce que bon me semble.

C'était très petit de ma part. Vraiment petit.

Ses yeux s'agrandirent, abasourdie par ce que je venais de dire. Elle se leva du canapé. Je voyais ses poignets se serrer et se desserrer.

— J'ai été inquiète pour toi pendant une semaine, je prends la peine de venir directement à ton retour pour voir si tu vas bien et c'est ce que tu me balances ?

— Je ne t'avais rien demandé.

Mon agacement avait parlé avant même que je ne puisse réfléchir. Je le regrettais instantanément.

— Tu sais quoi ? Va te faire foutre Naëlle. Elle enjamba les quelques mètres qui nous séparaient. Si t'étais un minimum responsable et « assez grande » comme tu le dis, tu m'aurais dit. Tu m'aurais dit où tu allais. Tu m'aurais dit que tu étais partie avec un homme et tu m'aurais donné ses informations. Tu veux profiter de ta vie et te prélasser dans un hôtel 5 étoiles et te faire soulever à l'autre bout du monde, il y a pas de soucis ! Mais aies au moins la décence de me mettre au courant !

Sa voix résonna dans toute la pièce et un silence pesant retomba.

Je n'osais même pas la regarder dans les yeux tellement j'avais honte. J'avais culpabilisé durant mon séjour mais je ne me rendais pas réellement compte de la manière dont ça l'avait affecté.

— Et tu sais c'est quoi le pire ? C'est que ce soit ce Luan qui ait eu un minimum de peine et qui m'ait expliqué et donné l'endroit exact d'où tu te trouvais.

Je la sentais m'observer et je n'osais toujours rien dire. Ma langue s'alourdit dans ma bouche. Je voulais tout lui expliquer, de A à Z mais rien ne voulait sortir.

Until The EndOù les histoires vivent. Découvrez maintenant