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Avertissement : Contenu explicite, violent, mention de suicide.

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Luan



20 ans plus tôt.

Une tempête s'était déclarée sur Ho-Chi-Minh. La pluie battante claquait contre ma fenêtre tandis qu'il faisait nuit noire. Je détestai la saison des pluies. Le bruit et cette horrible humidité qui trainait dans l'air m'empêchaient de dormir. Cependant, cette nuit-là, une pression étrange dans ma poitrine s'ajoutait à mon malaise. J'avais un mauvais pressentiment. L'impression qu'une nouvelle terrible allait tomber.

Je n'eus pas tort.

Un cri strident traversa les couloirs et nous fit tous sursauter. Je sortis en trombe de ma chambre en même temps que mon frère. Je me souvenais encore du regard que nous nous étions échangé. Comme si lui aussi me faisait part de ce mauvais pressentiment.

Nous nous mettions à regarder dans toutes les pièces pour trouver d'où venait cet effroyable cri, jusqu'à arrivé devant une porte où se trouvait nos gouvernantes. Elles portaient toutes cet air horrifié sur leur visage.

Que se passait-il ?

Je tenais le t-shirt de Dinh qui se frayait un chemin entre elles et d'un coup, je me pris son dos. Il se tourna vers moi et son premier réflexe fut de me cacher les yeux et de me faire reculer.

— Dinh, qu'est-ce que tu fais ?

— Jouons à cache-cache, Lu.

Tout de suite, je retirai sa main de mes yeux et  compris qu'il se retenait de pleurer. Je savais qu'il me cachait quelque chose alors avec toute la force que j'avais, je le poussai et entrai dans la pièce.

La première chose que je vis fut une chaise renversée.

Un éclair traversa le ciel, éclairant en partie la pièce.

Il fallait exactement neuf secondes pour que le bruit du tonnerre se déclare. Et il me fallut ce même laps de temps pour lever les yeux et découvrir ma mère en suspend au plafond.

À ce moment-là, tout ralenti autour de moi et mon corps se figea. Je clignais une fois des yeux, puis deux.

Que faisait-elle là ? Pourquoi son visage était-il si bleue ?

J'entendis les pleurs étouffés de Dinh derrière moi et petit à petit, je réalisais ce qui était en train de se passer.

D'un seul coup, je sentis une déchirure à l'intérieur de moi. Une douleur si extrême que ma seule manière de l'exprimer était de pousser un cri assourdissant.

Je me jetai sur elle et attrapai ses jambes. Elle, qui m'apportait toujours réconfort par sa chaleur, était maintenant si froide.

Non...

Du haut de mes dix ans, je n'avais pas assez de force mais je faisais tout mon possible pour que la pression du drap autour de son cou soit moindre.

— Non, non, non, non, non ! Maman ! Mam—S'il vous plait, aidez-moi, faites quelque chose, je vous en supplie... !

J'implorais de tout mon coeur celles qui se trouvaient pétrifiées devant moi,

Tous les dieux,

Tous ceux qui pouvaient me venir en aide à ce moment-même.

Elle ne pouvait pas partir.

Until The EndOù les histoires vivent. Découvrez maintenant