Nathanaëlle
Il n'était pas trop tard pour faire demi-tour.
Enfin, si. Puisque je venais tout juste d'appuyer sur la sonnette.
Je me trouvais dans un beau quartier du 16e arrondissement. Dans les rues, le calme régnait et les maisons, plus luxueuses les unes que les autres dominaient le paysage.
Je n'avais encore jamais mis les pieds dans ce genre d'endroit, tout simplement parce que jusqu'à aujourd'hui, je n'avais aucune raison d'être là, si ce n'est pour rêver d'une vie inaccessible. Mais je n'étais pas masochiste à ce point.
Avant de pouvoir accéder à la maison, il y avait un grand portail noir obstruant toute visibilité. J'attendais alors que l'on me réponde à travers l'interphone possédant une caméra.
— Bonjour ? Me répondit une voix contre toute attente féminine.
Je me présentais et le portail s'ouvrit automatiquement, laissant place à un magnifique jardin rempli de plantes parfaitement entretenues. La maison, d'un style moderne et principalement en pierre blanche, était immense.
Je me sentis soudainement complexée avec le sentiment d'être une totale étrangère dans cet environnement qui s'amplifiait.
J'empruntai le chemin de dalles qui menait à la porte d'entrée et sonnai pour la deuxième fois. Une femme, plutôt jeune, m'accueillit, un fin sourire aux lèvres. Elle portait un tablier noir et avait les cheveux tirés dans un chignon strict. J'en déduis qu'il s'agissait d'une femme de ménage.
— Je vous prie de laisser vos chaussures à l'entrée et prendre des chaussons neufs, juste ici, s'il vous plaît. Me demanda-t-elle.
Je m'exécutais en même temps que j'entrai. Je fus frappée par la décoration intérieure. Sur un style contemporain, les couleurs étaient très simples, allant du beige au gris avec certains détails noirs. Et il y avait une odeur très naturelle et fraîche rendant l'endroit accueillant.
J'entendis des pas rapides se diriger vers nous puis une petite fille apparue, venant se cacher derrière la jambe de la jeune femme. Elle avait deux couettes et une adorable robe fleurie. Ses grands yeux me fixaient, sûrement curieuse de qui j'étais.
Pour ne pas lui faire peur, je m'accroupis et agitai ma main.
— Coucou, moi c'est Nathanaëlle. M'introduisis-je d'une voix douce.
Cependant ma tentative fut un échec puisque son visage se referma avant qu'elle ne parte en courant. Et pour être honnête, j'étais légèrement blessée.
— Ne vous en faites pas, Hana est assez timide quand il s'agit d'inconnus. M. Pham est encore un peu occupé mais je l'ai prévenu de votre présence donc il ne devrait pas tarder. Je vous laisse vous installer dans la véranda.
Elle m'indiqua l'endroit qui se trouvait au centre de la maison. Il s'agissait d'un autre jardin, cette fois beaucoup plus réservé et calme. Un bruit de ruisseau remplissait le silence. En regardant autour de moi, je compris que chaque pièce du rez-de-chaussée, séparée par des baies vitrées, menait à ce jardin paisible.
Magnifique. C'est tout ce que je pouvais dire.
Mes yeux s'écarquillèrent quand je remarquai le petit étang à ma droite.
— Des carpes Koï !? M'exclamai-je dans un chuchotement.
J'avais très bien saisi que Dinh Pham était très à l'aise financièrement cependant entre savoir et voir, se trouvait un énorme fossé.
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Until The End
General FictionNathanaëlle vient de perdre son emploi. Dans le même souffle, une nouvelle opportunité s'offre à elle. Travailler pour l'Atelier Pham du célèbre chef cuisinier et père célibataire, Dinh Pham. Lorsqu'elle accepte, elle est loin de se douter du tourna...