Nathanaëlle
— Bon courage. Me dit toute l'équipe en voyant la porte de l'ascenseur se fermer.
Apparemment cette après-midi, j'étais une « sacrifiée ». En d'autres termes, celle qui avait l'honneur d'accompagner Dinh durant une visite d'un local pour un événement à venir.
Ils commençaient réellement à me faire stresser en agissant comme ça. Etait-il si horrible que ça ? Au point de ne pas du tout vouloir passer une après-midi avec lui ? J'avais l'impression d'être Katniss dans les Hunger Games lorsque je m'étais proposé. Ils étaient tous à deux doigts de m'applaudir.
Je souris amusée, en repensant à cette situation complètement absurde puis regardai les différentes feuilles que ma manager, Anne-Lise, m'avait données. Ils regroupaient toutes les informations sur le fameux projet et tout ce que l'équipe avait effectué jusque là.
Lorsque je sortis de l'ascenseur, je regardais autour de moi, pour voir s'il n'était pas déjà arrivé.
— Je suppose que tu es celle du département de com' ? S'enquit une voix à côté de moi.
Il s'agissait d'une jeune femme rousse, un peu plus petite que moi. Elle portait un tailleur noir avec une jupe qui s'arrêtait pile au-dessus de ses genoux et avait ses cheveux rassemblés en une queue-de-cheval. Ses yeux verts m'observaient attentivement.
— Oui, c'est ça. Nathanaëlle, enchantée.
— Sarah et de même. Je suis dans le département marketing. T'es nouvelle ? Je t'ai jamais vu auparavant ?
— Je suis arrivée aujourd'hui.
Ses yeux s'écarquillèrent de manière comique, comme si je venais de dire une absurdité.
— Et c'est toi qu'ils ont envoyé !?
Pourquoi tout le monde agissait comme s'il était le pire patron du monde ? Ok à la réunion de ce matin, il n'était pas de bonne humeur et répondait froidement mais qui est de bonne humeur un lundi matin, à Paris ?
Ok, Eva mais c'est clairement la seule.
— Bon laisse-moi te–
Avant qu'elle ne puisse finir sa phrase, une personne passa entre nous deux. Je reconnus directement le détenteur du parfum. Il s'agissait de Dinh. Il ne s'arrêta pas pour nous dire quoi que ce soit, il marchait le dos droit vers la sortie du bâtiment.
Sarah et moi, nous empressions de suivre ses pas. Dehors, un homme, très probablement le chauffeur, tenait la portière ouverte de la voiture pour que nous puissions entrer.
Au moment où je mis un pied dans la voiture, non seulement je fus heurté par le bras du chauffeur mais je croisai en plus le regard meurtrier de Dinh.
— Qu'est-ce que vous faites ? Cracha-t-il en me regardant de haut en bas.
Je le regardai, confuse et fus soudainement tirée en arrière, par le bras. Il s'agissait de Sarah qui me redirigeait vers une autre voiture.
— Règle n°1, on ne monte jamais dans la même voiture que M. Pham. Me précisa-t-elle en s'asseyant sur son siège.
Je ris, prise de court par cette situation.
— Et pourquoi ça ? Il est allergique à la classe moyenne ?
Elle pouffa face à mon commentaire et roula des yeux.
— Ça ne m'étonnerait pas si c'était le cas mais c'était comme ça bien avant que j'arrive donc on respecte simplement le protocole. Il n'apprécie pas qu'on soit trop proche de lui. Physiquement parlant ou même dans le comportement.
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Until The End
General FictionNathanaëlle vient de perdre son emploi. Dans le même souffle, une nouvelle opportunité s'offre à elle. Travailler pour l'Atelier Pham du célèbre chef cuisinier et père célibataire, Dinh Pham. Lorsqu'elle accepte, elle est loin de se douter du tourna...