Nathanaëlle
La journée se termina calmement. Plus calme que je ne le pensais. Je n'avais pas reçu quelconque commentaire de la part de mes collègues. Je ne savais pas si c'était parce qu'ils préféraient ne pas soulever le sujet ou s'ils étaient complètement passés à autre chose. Je préférais me dire que cet événement n'avait pas changé leur perception de ma personne.
— Elle est complètement malade, bordel ! S'exclama Eva.
Elle posa son ordinateur à côté d'elle et approcha le téléphone près de son visage.
— Je te jure que ce serait moi, j'allais la dénoncer je sais pas où pour qu'elle se fasse interner en hôpital psy.
J'éloignai la pointe de l'eye-liner de mon oeil et observai le résultat.
— C'est ce que je vais faire. Annonçai-je en attrapant mon mascara. Enfin, pas pour un hôpital psychiatrique. Je vais voir ce que je peux faire pour qu'on la force à aller en centre de désintoxication.
J'y avais réfléchis, tout le long du chemin et ça faisait des années que j'y pensais mais je n'avais jusque-là, jamais eu le courage. Cependant, aujourd'hui, elle avait franchi la limite.
— Sérieux ?
— Tu sembles surprise pour quelqu'un qui vient d'émettre l'idée. Ris-je. Ça me fait chier d'en arriver jusque-là. Je me dis c'est pour son bien. Tu l'aurais vu aujourd'hui, elle essayait de le cacher mais ses mains tremblaient, je sais pas ce qu'elle prend en ce moment mais les effets la ravagent complètement. Et puis...elle est squelettique maintenant.
Je ne savais pas si mon imagination me jouait des tours ou si c'était une réalité mais j'avais encore de vagues souvenirs de ma mère en forme. Son état empirait d'année en année et bien qu'elle ne m'avait donné aucune raison de me sentir ainsi, ça me faisait mal au cœur.
— Je vais essayer de contacter son médecin pour voir ce qu'on peut faire.
Et honnêtement, j'avais aussi besoin d'une pause. Rien que de savoir qu'elle ne pouvait pas débarquer devant moi à n'importe quel moment et me traiter de tous les noms allait m'apaiser.
Eva émit un léger son pour exprimer son accord.
— Si t'as besoin que je t'accompagne ou quoi que ce soit, tu me dis.
— Merci. Soufflai-je en acquiesçant.
— Loin de moi l'envie de te pister ou quoi mais tu vas où comme ça ?
Un large sourire vint décorer mon visage et avant même que je ne puisse m'exprimer, Eva se mit à rire.
— Wooow, c'est bon j'ai compris pas la peine de m'en dit plus ! L'amour fait aussi des ravages, c'est abusé !
Je m'arrêtai dans mon action pour la dévisager à travers le téléphone.
— Je ne suis pas amoureuse. Je l'apprécie.
— Énormément. La prochaine fois, je vais compter le nombre de fois que tu le mentionnes dans notre conversation. Et puis le nombre d'étoiles que t'as dans les yeux aussi.
— Tu mens.
Elle m'adressait un regard que je connaissais que trop bien.
— Il n'y a rien de mal à être amoureuse, Naëlle. Au contraire, c'est beau.
Je roulai des yeux et sortis de la salle de bain.
— Oui et la dernière fois que c'est arrivé, la chute a aussi fait très mal.
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Until The End
General FictionNathanaëlle vient de perdre son emploi. Dans le même souffle, une nouvelle opportunité s'offre à elle. Travailler pour l'Atelier Pham du célèbre chef cuisinier et père célibataire, Dinh Pham. Lorsqu'elle accepte, elle est loin de se douter du tourna...