4.

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Nathanaëlle.


Qu'elle aille se faire voir.

Est-ce que c'était l'alcool qui parlait ou bien était-ce ce que je ressentais au plus profond ? Sûrement les deux.

— Comment est-ce qu'elle peut être autant sans cœur ?

Je regardai Eva et mon petit frère, Lucas qui se trouvaient en face de moi.

Suite à cette mauvaise nouvelle, ils avaient décidé de me faire sortir pour ne pas que je broie du noir, au moins pour cette fin de journée.

Nous étions donc dans un bar et je ne faisais que noyer ma tristesse et mon dégoût dans les verres de vin blanc.

— C'est quand même dingue de tromper un homme comme lui... J'imagine que t'as pas réussi à m'avoir une réservation ?

Je foudroyai mon amie du regard.

— Vraiment Eva ? Tu crois que c'est le moment ? Dit mon frère. Après, c'est vrai que puisque t'avais plus rien à perdre, t'aurais dû essayer de demander.

Je pris mon écharpe et la lui balançai au visage, ce qui le fit rire.

— Honnêtement si c'était pour me faire des réflexions comme ça, valait mieux me laisser pleurer devant Netflix.

— Roh ça va. Et puis t'en fait pas, on pourra utiliser mon salaire pour payer le loyer. Dit-il fièrement.

Je le dévisageai.

— T'es en quinze heures à Domino's, ce sont pas tes pauvres 500 euros qui vont nous faire vivre idiot.

Lucas et moi vivions dans le même appartement et ça depuis ses dix-huit ans, lorsqu'il a décidé de quitter le foyer invivable de nos parents. Il était en troisième année en ingénierie avec je ne sais plus trop quelle spécialité et à côté, il travaillait pour pouvoir m'aider financièrement.

Je détestais l'idée qu'il m'aide. Je voulais juste qu'il se concentre sur ses études et qu'il ne se soucie pas de l'argent car j'étais la grande sœur, c'était censé être mon rôle de prendre soin de lui. Mais au vu de la situation, c'était plutôt mal barré.

— Et tu peux pas demander à la boutique d'art où tu travailles le week-end de t'augmenter ? A chaque fois que j'y passe, Elisa se plaint qu'elle n'a pas assez de mains la semaine.

Je haussai les épaules, maussade, avant de finir d'une traite mon verre. Je tapai mes mains contre la table, les faisant sursauter.

— Bon, et si on décalait en boôte ? J'ai comme une envie de winer sur de bons sons.



J'adorais l'art. En particulier la peinture. J'adorais la manière dont l'esprit se matérialisait sur une toile. Je pouvais passer des heures à errer dans les musées et essayer de comprendre les œuvres des artistes. Je trouvais cela tout simplement reposant.

Je peignais moi-même, depuis des années mais je ne m'étais jamais lancé dans une carrière sérieuse. J'avais encore trop peur de lier passion et métier. Je ne voulais pas me retrouver à détester ce qui représentait, pour moi, une échappatoire.

Nous étions samedi, et comme tous les week-ends, je me trouvais à la boutique d'art pour laquelle je travaillais. 

Passer mes week-ends ici ne semblait pas être une corvée, au contraire, j'adorais cela. J'apprenais et découvrais toujours plus chaque semaine. Je pouvais passer des heures entière à discuter avec les clients et les guider dans leur choix d'œuvres.

Until The EndOù les histoires vivent. Découvrez maintenant