Until The End

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 Nathanaëlle

La main tremblante, je poussai la porte de la chambre d'hôpital. J'avais fait aussi vite que j'avais pu pour arriver. Hana et moi nous trouvions encore dans nos pyjamas, recouverts par des manteaux épais.

La pauvre, j'avais dû la réveiller dans la précipitation alors elle comprenait à peine ce qui se passait. Moi aussi, à vrai dire. Dans le taxi, je n'avais fait que remettre en doute ce que j'avais entendu à l'autre bout du téléphone.

Ils ont des poumons compatibles.

Est-ce que mes oreilles m'avaient fait défaut ? Où est-ce que nos prières avaient finalement été entendues ?

Dans la pièce, Dinh, sa tante et le trio d'amis se tenaient déjà de chaque côté du lit.

Les mots de Dinh se confirmèrent lorsque mes yeux tombèrent sur Luan. Ses lèvres s'incurvèrent grandement. J'avais l'impression qu'une éternité s'était écoulée depuis la dernière fois que je l'avais vu sourire ainsi.

— Qu'est-ce qu'on dit les médecins ? Furent les premiers mots qui me sortirent.

— Ah, vous devez être les fameuses dernières qu'ils attentent.

La voix soudaine me fit sursauter. Je me retournai pour être nez-à-nez avec un docteur dans sa blouse impeccablement blanche. Il m'offrit un large sourire et je ne pouvais pas être plus rassurée qu'à ce moment. On avait encore une chance.

Nous nous enfoncions dans la pièce. Hana lâcha ma main pour s'installer aux côtés de son père et je fis de même. Je pris sa main entre la mienne et embrassai ses phalanges. Il m'adressa un signe de tête, me faisant comprendre qu'il allait bien.

— Alors, entama le docteur. J'imagine que vous savez tous pourquoi je me trouve devant vous à trois heures du matin. Nous avons reçu des poumons et après plusieurs vérifications, ils sont en bon état et prêts à être greffés.

— Qui est le donneur ? Intervint Luan. Est-ce qu'on peut au moins s'entretenir avec la famille... Et présenter nos condoléances ?

Un noeud se forma dans mon estomac car cette phrase me fit réaliser ce que voulait dire cette bonne nouvelle. Cette greffe signifiait le décès d'une personne.

Le malheur des uns fait le bonheur des autres.

Cette phrase que j'avais utilisée de nombreuses fois sur le ton de la rigolade, aujourd'hui résonnait douloureusement en moi.

Le médecin prit une profonde inspiration.

— La famille du défunt souhaite garder l'anonymat. Néanmoins, ils apprécient de savoir que ses poumons servent à sauver une autre personne.

Mon pouce caressa doucement le revers de la main de Luan. Je sentais que comme moi, quelque part, ça le peinait.

— Avant d'avoir votre accord pour procéder à l'opération, je voudrais vous expliquer comment tout ça se déroulera. Reprit le médecin. Une fois votre feu vert donné, nous procéderons à une série de tests et de prises de sang pour nous assurer qu'il n'y a pas d'anomalie survenue. Ensuite, deux équipes vont s'occuper de l'opération; une prélèvera les poumons et l'autre procédera à la greffe. L'opération étant délicate, elle durera entre 8 et 10 heures.

Il nous laissa digérer les premières informations avant de continuer,

— Même si les greffes de poumons ne sont plus aussi risquées qu'avant, il y a tout de même des chances de rejet qui mèneront à l'échec de l'opération.