Nathanaëlle
La voix de Luan fut ce qui m'extirpa des bras de Morphée. Je tâtonnai autour de moi et ne trouvai personne à côté. D'un mouvement las, je me redressai. Mon corps était atrocement lourd et endolori. Je n'avais pas besoin de réfléchir trop longtemps pour me rappeler les causes de ces nouvelles courbatures.
Je regrettai mes actions. Un peu.
Les yeux plissés et le cerveau embrumé, je scannai toute la pièce sans trouver mon amant. Sa voix ne semblait pas venir du salon non plus.
Difficilement, je sortis du lit et trainai les pieds jusqu'à lui. J'étais complètement perdue dans le temps mais la pièce était parfaitement éclairée ce qui signifiait que la journée avait déjà bien commencé.
Luan était installé dans un petit bureau adjacent à la salle de séjour. À la seconde où je franchis le pas de la porte, son regard trouva le mien. Assis sur la chaise de bureau, il avait le téléphone à l'oreille. Je n'étais pas encore assez réveillée pour affirmer mais il semblait discuter en vietnamien avec son interlocuteur. Sa main libre caressait le sommet de sa tête faisant ressortir son biceps contre la manche de son t-shirt.
J'humectai mes lèvres lorsque des souvenirs de la nuit passée envahirent mon esprit.
Je reviens sur mes mots. Je ne regrette absolument pas.
Sous ses pupilles persistantes, je me dirigeai vers la table pour m'asseoir sur celle-ci, en face de lui. Je l'observai alors débiter tous ces mots que je ne comprenais pas. L'espace d'un instant, je me mis à l'envier. Je me demandais ce que ça faisait de parler couramment autant de langues. À cause de tous mes cours ratés, et probablement un manque de volonté, je n'avais pas dépassé un niveau plus élevé que le basique. Ni en anglais, ni en espagnol.
La personne avec qui il parlait m'intriguait. Au vu de ses sourcils contractés, il s'agissait d'une conversation sérieuse.
En tout cas, j'espérais que ce ne soit pas le cas car par manque d'attention, une idée me traversa l'esprit.
Innocemment, je caressai sa jambe de mon pied en me penchant légèrement en arrière de sorte à ce que mon haut large remonte avec moi. Immédiatement, son sourcil gauche s'arqua et ses yeux me foudroyèrent sans pour autant m'arrêter. Il y avait un air défiant dans sa manière de me regarder. L'air de dire que je n'oserai pas aller plus loin. C'était mal me connaître.
Je remontai sa cuisse puis passai mon pied sur ses parties intimes protégées par le jean et sentis sa respiration s'intensifier. Il ferma les yeux et tenta tant bien que mal de garder un ton de voix stable. Un sourire narquois s'afficha sur mon visage lorsque je le sentis doucement gonfler. J'effectuai une pression et c'est à ce moment-là qu'il attrapa ma cheville et dit silencieusement un « arrête ».
Ses désirs étant des ordres, je retirai mon pied et croisai mes jambes. Mes doigts vinrent attraper le bord du bureau et je me penchai en avant. Je le détaillai simplement, attentivement. De la manière dont ses lèvres formaient chaque mot à son pied qui bougeait frénétiquement. Ses yeux pris de désir reposaient sur moi, son doigt passant de temps à autre sur sa lèvre.
J'aimais le torturer de cette manière. Voir qu'il résistait difficilement à la tentation.
Je poussai mes cheveux derrière moi et posai une main en arrière pour m'appuyer sur celle-ci. Doucement, j'écartai mes cuisses et mon autre main remonta le long de mon ventre, en passant par mes seins pour effleurer mon cou. Les yeux fermés, ma tête bascula en arrière, laissant échapper un faible gémissement.
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Until The End
General FictionNathanaëlle vient de perdre son emploi. Dans le même souffle, une nouvelle opportunité s'offre à elle. Travailler pour l'Atelier Pham du célèbre chef cuisinier et père célibataire, Dinh Pham. Lorsqu'elle accepte, elle est loin de se douter du tourna...