Until The End

3

Nathanaëlle.

Un lourd silence pesait dans la pièce. Le marié fronça les sourcils et fit un pas en arrière.

— Pardon ?

Je pris une grande inspiration.

— Elle vous trompe. Je l'ai entendu au téléphone avec son amant.

Je sentais qu'il avait du mal à procéder l'information. Il se laissa tomber sur le fauteuil derrière lui. Ses yeux n'arrivaient pas à se fixer sur une seule chose, comme si son esprit courait à mille à l'heure. 

— Elle planifie déjà de divorcer pour pouvoir récupérer une partie de votre argent.

— Quoi ? S'exclama-t-il dans un chuchotement, abasourdi.

Peut-être que ce n'était pas nécessaire de rajouter ça.

— Attendez. Donc vous êtes en train de me dire que Vivi, la femme qui est censée m'aimer, se marie avec moi uniquement dans le but de divorcer et récupérer de l'argent ? 

Il marqua une courte pause tant il débita sa phrase à grande vitesse. 

— Ça n'a pas de sens, pourquoi est-ce qu'elle ferait une chose pareille alors qu'elle est tout aussi riche ?

— Je ne sais pas ! Je haussai les épaules de manière exagérée.

Ça n'avait pas de sens, j'étais totalement d'accord mais je ne faisais que répéter ce que j'avais entendu. 

— Vous savez que ce sont de graves accusations ?

Je lâchai un rire presque moqueur bien que la situation ne s'y prêtait pas. 

— Je suis littéralement en train de mettre en péril un mariage qui nous a pris des mois à organiser parce que je n'ai pas envie que vous vous engagiez dans quelque chose que vous allez vraisemblablement regretter. Je dis surtout ça pour votre fille. La dernière chose que vous souhaitez c'est qu'elle s'attache à une mère qui dans le fond ne la considère pas comme sa propre fille.

J'aurai pu me taire et j'aurai probablement dû mais le fait qu'il y est un enfant qui allait subir les dommages collatéraux de ce divorce. Mon petit frère et moi étions aussi passés par une situation familiale difficile et je ne souhaitais ça à personne.

L'homme en face de moi semblait dans une guerre avec lui-même, il se frottait frénétiquement la lèvre inférieure à l'aide de son pouce.

— Est-ce que vous pouvez me laisser, s'il vous plait. Dit-il sans prendre la peine de me regarder.

Je m'exécutais.

Pendant ma marche vers la salle de cérémonie, je me demandais quelle décision allait-il prendre ? Choisir de me croire alors que je n'avais pas de preuve à l'appui ou bien continuer comme si de rien était.

Je comprendrais son choix de ne pas me croire. Après tout, je n'étais qu'une inconnue.

Mes collègues et moi, nous trouvions au fond de la salle à attendre l'arrivée de la mariée. Dinh Pham se trouvait debout devant l'autel. Il souriait parfois aux blagues que ses garçons d'honneur lui faisaient. Rien ne me laissait croire qu'il avait décidé de tout annuler.

En même temps, ce n'était pas une décision à prendre à la légère quand toutes les familles venues de loin se trouvaient dans la pièce.

— Imagine la mariée part en courant comme dans les romances dramatiques. Entendis-je une collègue chuchoter à une autre.