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Nathanaëlle



Luan gara la voiture et je levai mes yeux vers l'immeuble que je connaissais si bien. Un sentiment d'inconfort me prit.

Sa main soudainement sur la mienne me fit me tourner vers lui. Sa barbe commençait à repousser et il paraissait fatigué. En même temps, nous avions passé toute la nuit à refaire le monde.

— Ça va bien se passer, ne t'inquiète pas.

— Je ne suis pas inquiète. Mentis-je avec un faible sourire.

Mon silence durant tout le trajet me trahissait. J'avais essayé de mettre en lumière tous les scénarios pouvant potentiellement se produire.

Ses yeux se dirigèrent vers mes mains et je constatais que j'avais réduit en miettes une de ses cartes de visite. Je soufflai légèrement.

— Et si elle ne veut pas me parler ? Si c'est elle qui ouvre, elle serait capable de me refermer la porte au nez.

Ne voulant pas laisser les choses comme elles étaient trop longtemps et sous les encouragements de Luan, j'avais décidé de rendre visite à Eva pour régler nos différends.

— Meo, c'est ta meilleure amie, elle va te laisser une chance de parler. Me rassura-t-il entremêlant nos doigts.

Je fis une légère moue, incertaine avant de rassembler ce qui restait de sa carte de visite. De toute façon, si je voulais que les choses s'arrangent entre nous, c'était à moi de venir à elle. Elle n'allait certainement pas faire un pas de plus vers moi alors que je l'avais repoussé.

— Je t'attends ici. Annonça-t-il, un fin sourire aux lèvres.

— Ce n'est pas la peine. En plus, ça va sûrement prendre du temps.

Il prit de nouveau ma main et embrassa le revers.

— Ne t'en fais pas pour moi. J'ai été absent au travail pendant deux semaines, crois-moi, j'ai de quoi m'occuper.

Je hochai la tête, puis avant d'ouvrir la portière, je déposai un léger baiser contre ses lèvres.

— Merci. Murmurai-je.

Avant de quitter mon appartement, il avait de nouveau proposé de venir avec moi pour lui parler. Sachant qu'elle l'avait soit disant menacer au téléphone, il sentait qu'il avait une part de responsabilité. Mais c'était comme ça qu'Eva était. Elle passait son temps à menacer sur le coup de l'énervement. Je n'étais même pas sûre qu'elle s'en souvienne encore. Néanmoins, le simple fait d'avoir un soutien moral me suffisait.

Je fus rassuré lorsque Tony m'ouvrit la porte. Je lui avais envoyé un message au préalable pour le prévenir de mon passage. Cependant, son visage crispé ne me rassurait pas réellement.

— Je suis désolé, elle est pas de bonne humeur là donc ça va être un peu compliqué. Tu la connais.

Il enfila ses chaussures et prit ses clés.

— Je vous laisse discuter tranquillement. Mais franchement réconciliez vous. Elle est trop d'humeur massacrante, j'en peux plus. Bon courage.

Et il me laissa entrer dans l'appartement. J'avais l'impression que ça faisait une éternité que je n'avais pas mis les pieds ici. Pourtant, il fut un temps, nous passions nos soirées sur ce canapé à rire et à s'empiffrer de malbouffe.

— Tony, c'est qui ?

Elle s'arrêta net lorsqu'elle me vit et son expression faciale changea totalement.

Until The EndOù les histoires vivent. Découvrez maintenant