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Nathanaëlle


Hey, voici mon artiste préférée ! Entendis-je dès que je poussai la porte d'entrée. Oh attends, je vais t'aider avec ça.

Elisa se dirigea vers moi et prit de mes mains, le carton de taille moyenne que je portais. J'avais décidé de passer déposer une de mes peintures à la boutique d'art où je travaillais avant mon prochain rendez-vous. Avec mon nouveau travail qui occupait une grande partie de mon temps, j'en avais presque oublié l'offre de mon ancienne manager.

Oui, ancienne car avec le temps-plein que je faisais, j'ai dû quitter à contre cœur le poste à la boutique.

— Comment vas-tu ? S'enquit-elle.

Elle commença à défaire le scotch du carton, minutieusement.

— Fatiguée ? Je dormirais bien deux jours d'affilées là. Ris-je doucement, feignant une moue.

— Bah, tu viens à peine de commencer !

C'est vrai, ça ne faisait que quelques semaines que je travaillais pour cette entreprise mais elle me prenait toute mon énergie. Entre les réunions, les différents rendez-vous, les heures que je passais sur un écran, mes maux de crâne s'accumulaient.

— Alors qu'est-ce que ça fait d'avoir un beau gosse en tant qu'employeur ? Je parie que tu dois te rincer l'œil tous les jours ! Elle me lança un regard sournois.

Bien sûr, Dinh Pham était un bel homme voire très bel homme. Du genre sophistiqué, toujours bien coiffé, bien habillé avec un parfum boisé qui enivrait. Le type parfait en apparence mais mon dieu que sa condescendance gâchait tout. Il n'était pas souvent au bureau, trop occupé au restaurant mais lorsqu'il s'y trouvait, une ambiance pesante régnait.

Vous savez, lorsque vous arrivez au travail de bonne humeur et que vous sentez le malaise planer dans l'air et que vous comprenez automatiquement que la journée va être plus compliquée que prévu ? C'était ça à chaque fois qu'il était présent.

Je roulais alors des yeux.

— Tu parles, parfois j'ai l'impression de travailler avec un gosse capricieux. Tu me diras, on a pas souvent dû lui dire non  dans son enfance.

Elisa fronça les sourcils, prise de compassion.

— Oh, non, c'est le genre à avoir un double visage ? Il avait pourtant l'air si gentil la dernière fois.

Malheureusement, je hochai la tête.

— Ma pauvre... Si jamais tu veux revenir, tu es la bienvenue. Elle s'approcha de moi, la main sur le côté de la bouche. Celle qui t'a remplacé est ennuyeuse à mourir. Chuchota-t-elle.

On se mit à rire toutes les deux. Elle qui était une vraie pipelette, elle devait sûrement redouter ses journées du week-end.

Elle déballa finalement la toile de son carton puis se recula légèrement, la bouche bée provoquant un sentiment de gêne en moi.

— T'aimes bien ?

— Tu rigoles ? J'adore ! S'exclama-t-elle. Les couleurs, le paysage– C'est dans le parc de Belleville ça, non ?

— Exact !

— Je suis trop fan ! Attends, je te montre la place que je t'ai réservé !

Si je devais décrire mon style, je dirais qu'il se situe dans l'art figuratif. Parfois avec détails, parfois sans, je racontais une histoire sur mes toiles, que ce soit à travers les visages que je dessinais ou bien les paysages. J'utilisais beaucoup des couleurs vives et chaudes car elles représentaient ce que je ressentais au fond de moi.

Until The EndOù les histoires vivent. Découvrez maintenant