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Nathanaëlle


— « Le trouble bipolaire, autrefois appelé psychose maniaco-dépressive, Commença Eva en s'allongeant sur mon lit, son téléphone à la main, est une maladie au long cours qui entraîne des dérèglements de l'humeur. »

Je m'arrêtai de plier mes vêtements et me tournai vers elle, abasourdie.

— Qu'est-ce que tu racontes ?

— Quoi ? J'essaye de trouver une explication logique à son comportement.

J'avais raconté à ma très chère amie mon après-midi avec mon patron et comment contre toute attente, cela s'était relativement bien passé. Cependant, sachant que je lui avais déjà parlé de ses «sautes d'humeur », elle était persuadée que quelque chose se cachait derrière.

— Tu peux pas me dire que c'est normal d'arriver un jour en détestant le monde entier et le lendemain t'aimes tout le monde et puis faire des va-et-vient comme ça. Renchérit-elle.

— Mais c'est pas pour autant qu'il est bipolaire ? Tu te rends compte de ce que tu dis ?

— Ok, mais en tant que journaliste, j'ai poussé mes recherches et figure toi que j'ai trouvé des témoignages d'anciens employés. Elle me regardait fière de sa trouvaille.

— Qui disent que c'est le pire des salauds, oui ça je sais.

Je rangeai la pile de vêtements dans mon placard avant de m'allonger sur le lit avec elle.

— Pas que ! Certains disent l'avoir vu prendre des pilules régulièrement et des rendez-vous chez le psy.

Je me mis à rire tout en me redressant. C'était complètement absurde.

— Et ils se sont pas dit que ça pouvait être du doliprane ou un truc comme ça ? Ou alors juste des anti-stress ? T'es journaliste, t'es pas censée être aussi crédule, Eva.

— Ok et la thérapie ?

— Il y a différentes raisons d'aller chez le psy. Peut-être qu'il se sent seul et qu'il a besoin de parler. C'est un chef étoilé qui en plus de ça est père célibataire, il doit sûrement avoir beaucoup de choses sur le cœur.

Elle plissa les yeux, sa bouche sur le côté, perplexe. Elle était journaliste, bien sûr que cette réponse ne lui convenait pas. Ce qu'elle recherchait elle, c'était du sensationnel, quelque chose de choquant, qui allait faire réagir.

— Tu peux dire ce que tu veux mais il y a quelque chose de bizarre chez cet homme.

— Si ça t'aide à mieux dormir la nuit. Bref, cessons de parler de lui, j'ai l'impression d'avoir passé mon week-end avec lui, ça m'angoisse.

— T'as raison, on va plutôt regarder les bagues de fiançailles.

Ma tête se tourna rapidement vers elle, les sourcils légèrement froncés.

— Attends ? Pourquoi ? Tony et toi... ?

Mon sourire s'élargit lorsqu'elle se mit à glousser en cachant son visage.

— On a commencé sérieusement à parler de mariage et honnêtement, ne sois pas étonnée si dans les mois à venir je t'annonce une date !

On se mit toutes les deux à crier comme des hystériques et je me mis à l'écraser de tout mon poids en la serrant dans mes bras.

Certes, je n'étais pas une fan incontestée du concept de mariage mais cela représentait beaucoup pour Eva et je savais qu'il s'agissait d'un de ses buts. Je ne pouvais donc qu'être heureuse pour elle.

Until The EndOù les histoires vivent. Découvrez maintenant