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Nathanaëlle


Je n'aimais pas ma génitrice.

Et je n'avais aucun mal à le dire.

Beaucoup me faisaient la morale en me disant que je devais être plus reconnaissante envers celle qui m'a donné la vie.

Premièrement, je n'avais absolument rien demandé donc j'estimais que je n'avais pas à être reconnaissante à ce niveau-là. Et deuxièmement, elle ne s'occupait pas de moi. Elle passait son temps à enchaîner les hommes et à me faire culpabiliser de lui avoir gâché la vie, que c'était à cause de moi si mon père l'avait quitté. Entendre des paroles aussi blessantes depuis toute petite m'a permis de me détacher de cette figure maternelle.

Les premières années après l'arrivée de Lucas se déroulaient tranquillement puisque son père biologique était encore présent. Cependant, au moment où il l'a quitté, elle s'en prit à Lucas aussi. C'est à partir de ce moment-là que je me suis occupée de lui comme mon fils alors que nous n'avons que quatre ans d'écart.

Donc non, je ne lui devais rien. C'est pourquoi je la regardais fixement au pas de ma porte.

— Tu pourrais au moins dire bonjour à ta mère au lieu de la regarder de haut en bas. Indiqua-t-elle de sa voix rauque.

Elle roula des yeux et bouscula mon épaule afin d'entrer.

Comme d'habitude une odeur de shit la suivait à la trace. Je poussai un énième soupir avant de fermer la porte.

— Je t'ai déjà dit d'éviter de fumer avant de venir chez nous.

Elle émit ce rire qui m'irritait tant et s'assit sur la table et posant ses pieds sur un des sièges. Mon sang commençait à chauffer.

— Sinon quoi ? Tu vas me frapper ? Dit-elle sur un ton provocateur.

Elle avait maigri depuis la dernière fois que je l'avais vu et ses cernes avaient noirci davantage. En voyant son visage, je devinai facilement qu'elle avait trouvé une nouvelle addiction. L'air désinvolte, elle se pencha en arrière, se soutenant de mes bras.

— J'ai appris que, incapable comme tu es, tu as perdu ton job ? Quand on m'a dit ça, je n'ai même pas été surprise. Quand est-ce que tu te rendras compte que personne ne te supporte ?

— Si tu es venue pour me manquer de respect dans mon propre chez-moi, tu peux dégager.

Elle ne dit rien et se contenta juste d'observer autour d'elle, jusqu'à tomber sur mon petit frère.

— Et toi Lucas, quand est-ce que tu finis tes études ? Évite de les rater, ta sœur n'a même pas été capable de continuer après le lycée.

Je m'apprêtais à répliquer lorsque Lucas me coupa dans mon élan.

— Arrête ça tout de suite et dis-nous ce que tu veux ? Grogna-t-il agressivement.

Je voyais à travers sa respiration rapide, qu'il était tout aussi énervé que moi par sa présence. Ses yeux la regardaient avec dégoût. Lucas aussi ne la considérait que très peu. En même temps, elle n'a jamais été réellement présente pour lui, si ce n'est physiquement.

— J'ai besoin d'argent.

Elle rongeait ses ongles et bougeait nerveusement sa jambe droite. Des tics qu'elle ne possédait pas, il y a quelques années.

— Alors trouve-toi un putain de boulot. Crachai-je.

— Je suis à sec. J'ai plus rien dans mon compte et j'ai pratiquement plus de liquide pour acheter de quoi manger alors trouve une solution pour me faire un virement avant la fin de la semaine. Ordonna-t-elle.

Until The EndOù les histoires vivent. Découvrez maintenant