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Nathanaëlle.



Sa main dans la mienne, Luan m'attira dans une grande pièce qui faisait office de salon. Il y avait un grand canapé, des sculptures et des hublots qui donnaient vue sur l'eau et la ville illuminée.

Je ne sais pas pourquoi je fus surprise d'apprendre l'existence de cette pièce. Ce yacht était bien évidemment assez grand pour en avoir un salon.

Il tourna le verrou de la porte et esquissa un sourire.

— Comme ça, personne ne viendra nous déranger. Me dit-il.

Puis il lâcha ma main pour se diriger vers le mini bar. Je m'avançai dans la pièce, les mains dans les poches de la veste en cuir qu'il m'avait prêtée. Je nageais dans celle-ci mais j'étais tellement à l'aise enveloppée par son odeur.

— Mets-toi à l'aise, la fête risque de durer encore deux, trois heures.

Presqu'à contre cœur, je retirai la veste puis acceptai le verre de vin rouge qu'il me tendit. Je fis tournoyer le verre et observai le liquide former un tourbillon. J'entendis Luan soupirer avant de s'asseoir à côté de moi.

— Nathanaëlle, s'il te plaît, parle-moi.

Je n'avais rien dit depuis que nous avions quitté les toilettes. Il y avait une sorte de tension en moi et Luan l'avait ressenti. Je n'arriverais pas à expliquer ce sentiment. J'étais à mi-chemin entre la colère, la frustration et la déception. J'en voulais à tout le monde. À ces invités hautains, à Junkai, à Luan et à moi. Cette soirée n'a été que de l'humiliation.

Luan posa son verre sur la table basse et attrapa ma main libre. Sans le regarder, ma mâchoire se contracta.

— Qui est Lina pour toi ?

La première chose que je remarquai, c'est qu'il ne répondit pas tout de suite. Pendant une milliseconde, sa main se contracta autour la mienne.

— Je t'assure, ne te soucis pas d—

Fulminante, je retirais ma main de la sienne et tournai mon visage vers lui.

— Putain, Luan, cette connasse m'a menacé et humilié en disant que tous les deux, vous étiez proche et que je ferais mieux de ne pas m'approcher de toi ! Comment je peux « ne pas me soucier d'elle » ?! Haussai-je le ton.

Je ne voulais vraiment pas m'énerver contre lui mais c'était trop tard. J'avais accumulé trop de frustration et sa phrase n'était pas du tout celle que j'attendais.

— C'est ce qu'elle t'a dit ?

— Réponds à ma question, merde !

Je posai brutalement mon verre sur la table, manquant de renverser un peu du liquide et me levai.

— Tout à l'heure, j'ai réalisé à quel point je ne te connais pas. Je ne sais pas ce que tu aimes, je ne sais pas ce que tu détestes. Je me mis à faire les cent pas. Je ne connais rien de ta vie à part ce secret entre ton frère et toi. Un rire ironique m'échappa. Je ne sais même pas pourquoi vous faites une chose aussi absurde !

Tout le long, il me regardait attentivement. Son regard s'était assombri et je pouvais presque y voir de l'irritation.

— Tu sais à quel point c'est humiliant de venir ici en tant que ta copine et de se rendre compte que tout le monde se fout de ma gueule ?

Je regardais son torse se lever et retomber. On pouvait entendre le bruit de la musique légèrement masqué par l'épaisseur des murs. L'ambiance extérieure contrastait vivement avec celle qui se trouvait dans cette pièce.

Until The EndOù les histoires vivent. Découvrez maintenant