Until The End

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Nathanaëlle

Les paroles dures de Victoria trottaient dans ma tête en boucle. Ce soir-là, je n'avais pas parlé à Luan, ayant besoin de distance pour pouvoir réfléchir.

Ses mots m'accompagnèrent durant la semaine lorsque je pouvais penser à autre chose qu'au travail.

À mon plus grand soulagement, Luan n'était pas au bureau cette semaine. Je m'en voulais de penser ainsi car d'habitude, le voir dans les locaux m'apportaient une certaine joie. Il représentait une motivation pour les jours où je ne voulais pas forcément quitter mon lit. Cependant, cette fois-ci, j'avais besoin d'espace. Mon esprit était torturé et je ne voulais pas qu'il soit face à mes humeurs changeantes.

C'est pourquoi nous nous étions pas non plus vus malgré ses tentatives. Je n'aimais pas lui mentir alors, je faisais en sorte d'être occupée chaque soir. Entre travail, sortie avec Eva et peinture, je faisais en sorte des physiquement et mentalement occupée.

Néanmoins, je ne pouvais pas l'éviter éternellement et encore moins aujourd'hui. Puisqu'il était mon cavalier pour les fiançailles de mon amie, j'allais devoir lui faire face.

Je me reculai légèrement de mon miroir et tapotais pour la énième fois mes cheveux. J'avais enlevé mes tresses et ai décidé de laisser mon afro tel quel. Chose que je faisais rarement mais cette coiffure collait parfaitement à ma tenue pour la soirée.

Je laissai entendre une faible expiration lorsque je fis l'heure. Mon coeur tambourinait contre ma poitrine, l'appréhension prenant de plus en plus de place. Plusieurs choses me stressaient aujourd'hui. Tout d'abord, voir Luan après avoir passé une semaine à l'éviter et ensuite revoir toutes ces personnes avec qui je n'avais pas eu contact depuis le lycée. Et la cerise sur le gâteau, revoir Noah.

Je sentais que cette soirée ne serait pas de tout repos mais c'étaient les fiançailles d'Eva et rien ne devait gâcher la joie que je ressentais pour ce jour tant attendu.

Je glissai ma deuxième boucle d'oreille dans le trou de mon lobe lorsque mon téléphone sonna. Mon coeur loupa un battement à la lecture de son prénom. Je glissai mon doigt sur l'écran et activai le haut-parleur.

— Allô ?

— Meo,

Sa voix grave et calme eut un effet direct sur tout mon corps. J'avais l'impression de ne pas lui avoir parlé pendant plusieurs mois. Il me manquait terriblement et malgré l'appréhension, je n'avais qu'une hâte ; le revoir.

— J'ai un contre-temps urgent, je ne vais pas pouvoir venir te chercher, je suis désolé.

Mon coeur tomba dans mon estomac, ressentant de la déception.

— Oh— C'est grave ? Je peux t'attendre si tu veux ?

— Ne t'en fais pas mais je ne sais pas combien de temps ça va prendre mais je te promets de faire mon maximum pour ne pas être trop en retard, ok ? J'ai appelé un taxi qui passera te prendre à 21h, ça te va ?

J'émis un léger son d'accord, ne faisant pas assez confiance en ma voix qui allait sûrement sonner plus triste que je ne le désirais.

— Je suis vraiment désolé.

— Non, non, ce n'est pas de ta faute. Fais ce que tu as à faire, je t'attendrais là-bas. Le rassurai-je.

Nous raccrochions et je me regardais de nouveau dans la glace. Il est vrai que j'étais légèrement déçue et frustrée que nous ne puissions pas arriver ensemble. Mais qui étais-je pour lui reprocher cela lorsque j'avais passé ma semaine à l'ignorer sans jamais lui donner de raison valable ?