Épilogue.2

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Nous arrivons devant le bunker. Les mains en l'air, nous nous faisons fouiller par les gardes à l'entrée. Mesures de sécurité maximum. Un espion a été repéré la semaine dernière. Même sous la torture, il n'a pas voulu dire pour qui il travaillait. Un coriace qui a fini par alimenter la fabrique de Talium. Notre victoire face à la République de Baden nous a apporté beaucoup de nouveaux soutiens, mais également beaucoup de renommée, et donc de jalousies. Klein fait tout ce qu'il peut pour nous préparer aux autres combats à venir. Toujours sous la direction du caporal Flegel, Erich forme constamment de nouvelles recrues, épaulé dans sa tâche par Phil et moi-même, quand je suis dispo. Nos avant-postes sont en alerte permanente et dirigés par des vétérans comme Sybille, Felix, Mike ou Steven. Boris a reçu de nombreux renforts au Point d'eau, son effectif a doublé par rapport à celui d'avant Walldorf. Ercan a survécu à sa blessure. Il a pu jouer aux vétérans avec l'arrivée de ces bleus. Il s'amuse à leur mener la vie dure.

Nous entrons dans le bunker par la petite porte de service. À l'intérieur nous croisons d'autres gardes, comme la seconde classe Neele, une militaire responsable de la sécurité des lieux. Il y a également des collaborateurs de Sarah, en nombre, entièrement dévoués à la production du Talium. Ni plus ni moins que des hommes et des femmes se tapant le sale boulot pour satisfaire les besoins en sérum de toute l'Union.

Nous croisons Yvo, apparemment pressé.

— Salut Billy. Vous feriez bien de vous dépêcher, il vous attend.

— Ne me dis pas qu'il t'envoie nous chercher.

— Non, pas du tout. Je pars pour Peterstal avec la navette de Talium, un message que je dois donner à Mme Fraudren. D'ailleurs faut que j'me grouille, elle va bientôt partir, Matthias va m'engueuler. À plus les gars.

— Tu passeras le bonjour à Kirsten si tu la vois.

— Pas d'soucis.

Nous le regardons partir en trottinant, fier et plein d'entrain. Le major lui donne de plus en plus de responsabilités, importantes pour un gosse qui vient de fêter ses 17 ans. Ça et les épreuves de ces derniers mois l'ont beaucoup fait mûrir, on ne pourra bientôt plus l'appeler « gamin ».

Nous descendons dans le tunnel qui mène aux parties habitables. Après quelques minutes de marche dans l'austérité froide de ce lieu de survie sans âme ni couleur, nous nous arrêtons devant les appartements du major. Nous frappons, avant d'être invités à rentrer.

Derrière son bureau, Klein étudie ce qui ressemble à un rapport.

— Vous êtes presque à l'heure. Asseyez-vous.

Il range dans une pochette les papiers qu'il étudiait et les pose sur une servante à côté de lui. Puis il se tourne pour ouvrir un tiroir de son bureau et en sortir une autre, de pochette. Il en extrait une feuille présentant de nombreuses inscriptions manuscrites.

— Avant de commencer j'ai une nouvelle à vous annoncer, Billy, une bonne, mais qui doit rester confidentielle pour le moment. Kurt m'a fait parvenir un message de la République de Baden : il m'a confirmé que Rosenwald détient quelques-uns de nos soldats, dont Akram.

Un sentiment de joie m'envahit.

— Et vous avez besoin de nous pour le libérer, c'est ça ?

— Non, pas tout. Kurt développant son réseau de résistants, il m'a assuré qu'il pourra les libérer. Je vous tiendrai au courant, mais j'aimerais que cette nouvelle ne sorte pas d'ici pour le moment.

Nous confirmons.

— En fait j'ai besoin de vous deux pour tout autre chose, une mission discrète.

Chroniques des Terres enclavées - Émergence partie 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant