Une porte de service s'ouvre derrière eux. Cinq types en sortent. L'espace d'une seconde j'ai cru que ça allait partir en vrille, la flippe ! Mais les formules de politesse me font comprendre que non, c'est cool. L'un des hommes connaît très bien le sergent Holzer. Il m'dit quelque chose... Ah ! C'est Hinrich, l'émissaire du major, l'un de ses plus fidèles soutiens civils lorsque nous étions encore enfermés dans le bunker. Je m'demandais où il était passé. Il s'approche du sergent en lui tendant la main.
*
— Lenz, ça fait plaisir de vous revoir.
Hinrich Jürgen, notre émissaire, un connard de première. Faux et prétentieux, son petit air suffisant m'a toujours irrité. Il est la parfaite caricature du commercial mielleux qui irait jusqu'à prostituer sa mère pour vous vendre une brosse à dents. En somme, un bon diplomate.
— Je vois que vous êtes toujours aussi ponctuel, le président Rosenwald appréciera.
— C'est « Sergent Holzer ». Il n'est pas encore là, le président ?
Moue gênée.
— Il va arriver, ne vous en faites pas.
— Alors que nous devons arriver à l'heure, lui peut se permettre de nous faire attendre...
Il esquisse un large sourire de façade et passe une main dans mon dos pour m'inviter à nous mettre à l'écart du reste du groupe.
— Sergent, je sais ce que vous pensez de cette rencontre, mais nous n'avons pas le choix, personne n'a le choix, eux comme nous. Ils ont besoin de notre Talium et nous avons besoin de leurs armes.
— Et par-dessus tout, nous n'avons pas besoin d'un nouveau conflit, encore moins avec une puissance comme celle-ci, je connais la chanson, le major Klein me l'a assez répétée.
— Entre nous, ils sont tellement enthousiastes que nous pourrons demander davantage la prochaine fois.
— Je doute que nous puissions produire plus.
— Qui parle d'en produire plus...
Markus, pourquoi tu fais confiance à ce type ?
— Il ne va pas tarder. Je vous présente aux autres en attendant ?
— Je suis assez grand pour le faire tout seul. Allez plutôt voir Billy (Je le désigne du doigt.) et faites-lui un topo sur la situation. Je lui ai confié notre sécurité, hors de question d'avoir le moindre problème avec cette rébellion que subit la République. Et pour cela, Billy a besoin d'infos.
— N'ayez crainte, ils ont pris beaucoup de précautions. Les seules personnes au courant sont présentes ce soir, d'où la rencontre à l'écart de la ville.
— Faites-le quand même.
Sans le quitter des yeux, je lui désigne à nouveau l'Américain.
*
Holzer a terminé sa conversation avec Hinrich. C'est maintenant vers moi qu'il l'envoie. Le diplomate approche et me tend la main, un large sourire aux lèvres.
— Bonsoir, Billy. Toujours dans les bons plans à ce que je vois.
— Je vois du pays.
— Il faut garder cet état d'esprit. Je suis sûr que vous finirez par retourner à New Town avec tous les précieux services que vous rendez à la communauté. Comment va Joost ?
— Je ne l'ai pas vu depuis une semaine. Il est en ce moment bloqué à New Town, il y forme de jeunes cartographes, ordre du major. Ça ne l'enchante pas mais il allait bien.
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Chroniques des Terres enclavées - Émergence partie 1
Ciencia FicciónAlors que la Troisième Guerre mondiale fait rage, le monde bascule dans l'escalade nucléaire le 21 septembre 2037, « The Enola Day ». Le conflit dure quelques mois, suffisamment longtemps pour défigurer la planète. En Europe, un immense territoire s...