À peine revenu près du premier cadavre que la Britannique revient à son tour. Tant mieux, on restera encore moins...
C'est qui lui ?
— Baisse ton arme, Billy, il n'y a rien à craindre.
Il s'agit d'un homme, la quarantaine, guère plus. Grand, fin, barbe blonde et les yeux bleus. Une longue veste noire, pantalon marron impeccable, avec larges poches au niveau des cuisses, chaussures de randonnée presque neuves, sac à dos bien rempli.
— Il était à l'intérieur, caché derrière le guichet du restaurant.
— C'est qu'il n'était pas si bien caché que ça...
— Sachez, monsieur, que je m'apprêtais à sortir du bâtiment, celui-là même où madame m'a trouvé, lorsque, justement, je vous ai vus approcher. Sur le coup de la surprise, et en si peu de temps, je n'ai pas eu d'autre choix que d'improviser. Mais je vous l'accorde, cette planque n'était pas digne d'être appelée ainsi.
L'homme s'exprime avec un accent particulier.
— Je m'appelle Joost Van Handel.
— Moi c'est Tanya.
— Tanya ? Seulement Tanya ?
— Tanya Rinnor.
Ce n'est ni le moment ni l'endroit pour sympathiser.
— Et voici Billy Allen.
— Enchanté, monsieur.
Ben voyons.
— Vous êtes tous les deux anglais ?
Qu'est-ce que ça peut lui foutre ?
— Non, juste moi. Lui est américain.
— Oh ! Vous êtes donc loin de chez vous. À voir vos têtes, vous avez dû en baver récemment.
Tu m'en diras tant.
— Oui, ces derniers jours ont été... difficiles. Et vous, Joost, d'où venez-vous avec cet accent ?
Bon, ça suffit les enfantillages.
— Vous avez fini ? Il s'est passé quoi ici ? Et vous êtes qui ?
Les deux me regardent comme des gosses en classe à qui on vient de demander sèchement de stopper leurs bavardages.
— Vous avez raison.
Il attrape fermement ma main pour me saluer.
— Je suis hollandais. Joost Van Andel, docteur en géologie. Diplômé de Cambridge et d'UVA, puis en poste dans cette dernière de 2029 jusqu'à la guerre. Je suis l'auteur de plusieurs thèses...
Sans lâcher ma main, il me débite tout son curriculum vitae dans un anglais parfait et limpide où la ponctuation lui permet seulement de reprendre son souffle. Assommé par toutes ces informations, je n'entends plus qu'un blabla lassant qui risque de continuer encore longtemps si je n'interviens pas.
— Très bien, c'est très bien. Alors, je ne sais pas ce que vous a dit Tanya, mais nous n'allons pas nous attarder ici, c'est trop dangereux. Donc ce fut un plaisir monsieur Joost.
— Monsieur Van Andel, Joost c'est mon prénom.
— Peu importe, on ne reste pas. Alors bonne chance à vous.
— T'es sérieux Billy ?
Et voilà que l'autre s'y met.
— On ne va tout de même pas le laisser ici tout seul ?
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Chroniques des Terres enclavées - Émergence partie 1
Science FictionAlors que la Troisième Guerre mondiale fait rage, le monde bascule dans l'escalade nucléaire le 21 septembre 2037, « The Enola Day ». Le conflit dure quelques mois, suffisamment longtemps pour défigurer la planète. En Europe, un immense territoire s...