Chapitre 33

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— Louise ! Attends !

Je reconnaîtrais cette voix parmi des milliers les yeux fermés. Je me retourne et c'est comme si le temps s'était arrêté : il est là, debout à quelques pas de moi, trempé jusqu'aux os, la chemise collée contre sa peau et les cheveux rabattus en arrière pour ne pas qu'ils gouttent dans ses yeux. Hors d'haleine, on dirait qu'il a couru pour me rejoindre jusque-là. Je suis comme figée sur place, alors il s'approche, caresse ma joue, un tendre sourire sur les lèvres et dit :

— Viens chez moi pour qu'on parle.

Tant j'avais rêvé qu'il me dise cette phrase que j'accepte sans réfléchir. Son SUV conduit par Stanley apparaît presque comme par magie sur le bord de la route à notre hauteur et nous nous engouffrons dedans alors que la voiture démarre. Je tremble de la tête aux pieds tellement j'ai froid, Gareth me regarde d'un air désolé.

— Je te donnerais bien ma veste mais elle est aussi trempée.

Je ne dis rien. Je crois que je n'en suis pas capable sans me mettre à pleurer comme une madeleine. Alors je lui fais un petit sourire pour lui signifier que ce n'est rien.

Gareth regarde par la fenêtre, j'en profite pour l'observer attentivement. Il n'a pas changé, ce mois sans se voir n'a l'air d'avoir eu aucun impact physique sur lui et ça me tue de voir qu'il n'a pas souffert autant que moi.

Lorsque nous arrivons, nous sommes dans le garage où je ne suis allée qu'une fois car nous passons par la porte d'entrée d'habitude mais aujourd'hui, vu le temps, ce n'est pas conseillé. En arrivant dans la maison à proprement parler, il me prend la main et me guide à l'étage jusqu'à sa chambre. Je commence déjà à me réchauffer rien qu'en montant les escaliers.

— Avant de parler, réchauffe-toi et après on mangera un morceau.

J'acquiesce d'un signe de tête. Il sort une serviette puis un jogging et sweat qui doivent lui appartenir. J'ai des vêtements ici mais sûrement pas des vêtements adaptés à la température actuelle. Je suis comme figée, une nouvelle fois, hypnotisée par ses gestes quand il commence à faire couler l'eau dans son immense baignoire sur pieds. Je le remercie puis il sort. Je ne sais pas ce qu'il me prend, mais au moment où il allait refermer la porte, je dis d'une petite voix mal assurée :

— Reste.

Il entre à nouveau et me regarde d'un air interrogateur. Je répète avec plus de conviction :

— Reste. Prends ce bain avec moi.

Je n'ai pas à me répéter une nouvelle fois. Il entreprend de se déshabiller. Je fais de même, enlevant d'abord mes bottes, puis mon pantalon et mon pull, ensuite mon débardeur et me voilà dénudée au-dessus de la taille au moment où, nu, il se glisse dans l'eau. Son corps est toujours aussi beau, peut-être un peu plus musclé, et son regard azur détaille tous mes mouvements alors que je retire mes sous-vêtements.

Il ne me regarde pas avec désir, plutôt comme s'il faisait l'inventaire, ses yeux restent fixés sur mon ventre un moment comme pour s'assurer de ce que je lui ai révélé même s'il est trop tôt pour voir quelque chose.

Je le rejoins dans la baignoire en m'asseyant en face de lui alors que je meurs d'envie de me lover contre son torse.

Nous nous regardons tous les deux en silence pendant un moment jusqu'à ce qu'il décide de briser la glace :

— C'est vrai ?

Son ton trahit son trouble intérieur. Gareth ne sait visiblement pas comment réagir à ce que je lui ai annoncé en sortant de l'ascenseur mais il fait au moins l'effort de rester calme. Le fait que nous soyons tous les deux nus dans sa baignoire l'aide peut-être à se détendre. Et moi aussi. À présent, je me sens beaucoup mieux puisque je ne suis plus congelée, je prends une grande inspiration et hoche la tête.

Sapphire Eyes (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant