Chapitre 5

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Je me réveille en sursaut en entendant mon réveil sonner. Je lève la tête d'entre mes bras et réalise soudain que j'ai dormi affalée sur mes dessins. J'arrête l'alarme de mon téléphone et constate que j'ai mal au dos et aux bras. Je vide le reste de mon café maintenant froid dans l'évier et en refais couler pendant que je vais me doucher.

Une fois habillée, j'entreprends de me démêler les cheveux qui sont dans un état affreux, grimaçant à chaque coup de peigne. Dans ce genre de moment, j'envie pleinement les filles aux cheveux raides qui semblent ne jamais s'emmêler. Dans un accès d'agacement comme celui-là, j'ai déjà pensé à couper mes longues boucles blondes mais je ne suis jamais passée à l'acte. Jamais, au grand jamais, je le ferais. Je traite mes cheveux comme la prunelle de mes yeux en prenant soin d'eux pour qu'ils restent doux et brillants. C'est l'une des rares choses que j'apprécie chez moi, alors autant la garder.

Je prends mon petit-déjeuner en vitesse avant de quitter mon appartement pour aller travailler. Malgré ma nuit plutôt courte, je me sens en forme et les événements fâcheux d'hier soir ne sont que de lointains souvenirs et j'espère qu'ils vont le rester.

Arrivée devant le building qui renferment les bureaux de la maison Roberts, j'allais entrer lorsque j'entends quelqu'un appeler mon nom. Surprise, je me retourne et vois Gareth. Il se tient debout à côté d'un SUV noir garé au bord de la route, vêtu d'un costume sur mesure anthracite avec une cravate noire. Ses cheveux toujours en bataille et son sourire en coin le rendent encore plus beau. Je m'approche et à chaque pas, je sens mon ventre se tordre au souvenir de ce qu'il s'est passé hier.

— Bonjour, je vous ai ramené votre parapluie, déclaré-je en lui tendant l'objet en question.

Il refuse et me fait comprendre que peu importe ce que je lui dirais, je le garderai. Alors, je cède. Ne vous méprenez pas, je choisis mes batailles et ce n'est pas parce qu'il a gagné celle-ci qu'il a gagné la guerre. C'est quand même la deuxième avec celle d'hier, me rappelle mon cerveau que je fais vite taire.

— Et merci pour les fleurs mais ce n'était pas la peine.

— Si, me répond-il.

Je suis touchée par son geste car je ne connais personne qui m'ait déjà envoyé un bouquet pour s'excuser ou tout simplement comme ça.

— N'oublie pas le déjeuner ! lance-t-il alors que je tourne les talons.

Je fais demi-tour et viens me poser devant lui, la main sur la hanche, le menton relevé avec un air de défi.

— Souvenez-vous que je n'ai jamais accepté.

— Tu n'as pas le choix, Goldie.

Je lève les yeux au ciel, me contrefichant sur le coup que j'ai mon patron en face de moi. Il se prend pour qui pour me donner des ordres ?

— Ce n'est pas à vous de me dicter ma conduite, affirmé-je sèchement.

Il s'éclaircit la gorge puis baisse les yeux d'un air penaud. On dirait un petit garçon qui vient de faire une bêtise. Il semblerait que je viens de lui faire comprendre que l'on ne s'adresse pas à moi comme à un chien.

— Accepterais-tu de déjeuner avec moi à midi ? demande-t-il, presque timide comme un enfant.

Il est trop mignon ! Il me donne envie de lui faire plein de bébés rose tout blonds. Une seconde... Pourquoi ai-je ce genre de pensées ? À cause de ma nuit agitée, je n'ai pas les idées en place. Je suis folle d'imaginer ça. C'est mon patron, tout de même. Je réfléchis une seconde à sa proposition. Je voulais lui expliquer que ce n'est pas la peine de me courir après alors pourquoi ne pas le faire à midi ? Mauvaise idée, me souffle ma raison mais je ne l'écoute pas et accepte. On se met d'accord de se rejoindre dans son bureau à midi où on déjeunera pendant ma pause avant d'entrer dans le building.

Sapphire Eyes (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant